Incontestablement, le gouvernement de Mahdi Jomaa se trouve, un mois après son entrée en fonction, face à une grogne sociale croissante avec la multiplication des mouvements de protestation que connaissent non seulement plusieurs secteurs, mais aussi certaines régions de la Tunisie, particulièrement Metlaoui dans le gouvernement de Gafsa.
Pour certains experts économiques, ces mouvements pourraient perturber le rendement du nouveau cabinet, qui avait promis de créer les conditions nécessaire pour redresser l’économie et « rassurer le peuple ». On rappelle aussi que Mehdi Jomaâ a appelé également au « calme social » en référence aux grèves sauvages et blocages réguliers d’entreprises.
Une série des réunions lancées, la semaine prochaine
A cet égard, le ministre des Affaires sociales, Ahmed Ammar Younbai a reconnu, dans une déclaration à Africanmanager, les difficultés rencontrées, signalant toutefois que « la situation nest pas dramatique contrairement aux informations relayées par plusieurs médias. Rien nincite au pessimisme » a-t-dit avant dajouter que « plusieurs problèmes que ce soit dans le secteur public où privé ont été résolus, mais beaucoup reste à faire ».
Ahmed Ammar Younbai a jugé nécessaire détablir une grande collaboration entre le gouvernement et les différents partenaires sociaux. Car limportant, selon lui, est de trouver des solutions appropriées. Ceci passerait également par linstauration dun dialogue fécond entre les acteurs pour dépasser les malentendus.
Dans sa déclaration à Africanmanager, il a annoncé quune série des réunions seront lancées, au début de la semaine prochaine, avec les partenaires sociaux pour activer le contrat social. Plusieurs questions seront examinées à cette occasion. On cite également lavenir de la sécurité sociale et les solutions durgence pour les caisses. Pour rappel, un contrat signé le 14 janvier 2013, a prévu la révision globale des régimes de sécurité sociale, à la lumière d’une étude qui sera réalisée en collaboration avec les partenaires sociaux.
Le ministre a, dans ce contexte, indiqué qu « lon uvre à institutionnaliser le dialogue social. Cest pourquoi les efforts se poursuivent actuellement pour que le conseil national du dialogue soit créé le plus tôt possible de manière à maîtriser la situation ».
Des mesures durgence pour les caisses sociales
Interrogé sur le déséquilibre des caisses sociales, le ministre a souligné limportance de trouver un consensus et détablir une concertation entre les différentes parties pour maîtriser cette crise particulièrement celle de la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale (CNRPS) dont le déficit est estimé à 170 MD.
Ahmed Ammar Younbai, qui a récemment rencontré les PDG des trois caisses sociales, a tenu à préciser que la réforme des caisses sociales doit être radicale notant à ce propos que des mesures pour limpulsion de la situation financière des caisses sociales demeurent plus que jamais une nécessité. Il sagit de garantir la stabilité et la pérennité de ces services, a-t-il précisé, recommandant lélaboration dune feuille de route et dun calendrier. Il a aussi suggéré lélaboration dun projet de réforme à la lumière dune actualisation des études sur ce dossier.
Parmi les scénarios possibles, Ahmed Ammar Younbai se dit favorable pour que le départ à la retraite soit fixé à 62 ans.
Wiem Thebti