AccueilLa UNEAvec cette pluie, la Tunisie sortira-t-elle des 4 ans de sécheresse ?

Avec cette pluie, la Tunisie sortira-t-elle des 4 ans de sécheresse ?

Comme le dit l’adage, « en avril, ne te découvre pas d’un fil, en mai, fais ce qu’il te plaît ».

Depuis le mois de mai, il pleut à averses dans de nombreuses régions du pays. Une aubaine, vu l’état  où se trouvent les barrages et la crise hydrique profonde qui menace la Tunisie depuis 4 ans. Et c’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que les tunisiens ont accueilli la pluie.

Aujourd’hui, en plein mois de juin, et à l’approche de l’été, des précipitations  et orageuses se poursuivent, sur le nord et localement le centre, indique l’Institut National de la Météorologie (INM). Des vents forts soufflent près des côtes et du sud, et la mer est agitée à très agitée. Une première dans un pays où d’habitude, à l’approche de l’été, le climat est tropical.

Les Tunisiens se demandent aujourd’hui quel impact ont ces précipitations sur leur mode de vie. Car, rappelons-le, cessant de prendre la crise hydrique avec des pincettes, le gouvernement a décidé, début mai, de franchir le Rubicon en décrétant le rationnement de l’eau potable.

La situation n’est pas totalement au beau fixe

Le coordinateur de l’Observatoire national de l’eau, Alaaeddine Marzouki, a indiqué à African Manager, que la Tunisie se situe en dessous du seuil du stress hydrique fixé à 1000 m3 par habitant et par an, et de celui de la « pauvreté hydrique », moins de 500 m3 par habitant par an. Or, la part moyenne d’eau par habitant en Tunisie ne dépasse pas 420 m3 par an.

Les dernières pluies ont contribué à renforcer de 4,9% les réserves des barrages. Ce qui porte leur taux de remplissage à 36% mi-juin 2023, contre 29,8% en mai dernier.

Le responsable estime que les récentes précipitations ont amélioré les apports aux barrages, mais leur contribution n’a pas été grande pour les réserves. Les apports aux barrages n’ayant pas dépassé 230 millions de m3, durant la période allant du mois de mai au 6 juin 2023. Sur la période du 1er septembre 2022 au 6 juin 2023, les apports globaux aux barrages se sont établis à 584 millions de m3.

La situation n’est donc pas totalement au beau fixe. « La Tunisie subit les effets du changement climatique. Son potentiel hydrique est modeste. Et c’est pour cela que, malgré les dernières précipitations, il ne faut pas avoir les yeux plus gros que le ventre, et demeurer préventifs en appliquant les mesures prises par le ministère de l’Agriculture à cet effet  », a-t-il déclaré.

« Nous ne pouvons pas combattre la nature »

En outre, Marzouki a déclaré que ces précipitations sont une véritable bouffée d’oxygène pour le secteur agricole durant le mois de mai. Elles ont permis de casser le tourbillon infernal de la sécheresse, laissant les barrages très peu remplis, voire à sec et des agriculteurs dans l’incertitude d’une saison réussie ou du moins sauvée.

Pour autant, nous ne pouvons pas combattre la nature, selon lui. Pour le rendement, la pluie tombée en abondance pourrait porter préjudice à la récolte pour le blé, ainsi qu’à certains types d’arbres fruitiers tels que le raisin et les abricots.

L’humidité excessive résultant de pluies torrentielles et à long terme peut déclencher des maladies fongiques. Plus il pleut, plus les conditions sont propices au développement de champignons nocifs. Les fruits les plus vulnérables aux pluies sont les cerises. En temps venteux et pluvieux, les cerises comme les abricots ont tendance à se fissurer.

Des mesures urgentes

Marzouki estime que le stress hydrique est devenu à ce point inquiétant qu’il s’est imposé comme priorité majeure dans les plans d’action des ministères de l’Agriculture et de l’Environnement.

Ila exhorté  l’Etat à «  apprendre de ses erreurs ». En effet, 500 mille agriculteurs sont impactés par la crise hydrique. Il faut faire en sorte de les protéger, et anticiper tout risque. Les agriculteurs ont été lourdement impactés par une sécheresse sévère, au cours des mois de novembre et décembre 2022, ce qui a nui au cheptel et aussi à leurs capacités d’exploitation. L’apport en eau est d’une utilité importante».

A cet effet, le responsable suggère également de ne pas tomber dans l’excès en ce qui concerne les plantations, à l’instar de la pastèque dont les besoins en eau en cours de croissance requièrent des quantités d’eau très importantes.

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1 COMMENTAIRE

  1. Pastèque Zeyid mais les producteurs devront être aidés pour faire une autre agriculture sans cela ils risquent d’arroser avec de l’eau usagée

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