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Après les années de «vaches maigres», les Tunisiens auront-ils à relever défi de la sécheresse ?

La Tunisie est en proie à la sécheresse depuis cinq ans. Des études semblent confirmer la persistance de la sécheresse et une réduction sensible de la pluviométrie. Cette aridité prolongée a bien sûr une incidence sur les disponibilités hydriques aussi bien pour l’eau potable que l’eau destinée à l’irrigation.

Le gouvernement estime ainsi que l’une des priorités de la prochaine étape est de « rationaliser la consommation de l’eau et de faire pression sur la demande dans tous les secteurs, en plus de l’utilisation de ressource non traditionnelles », y compris le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées traitées.
Selon le dernier rapport de l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), les dernières précipitations n’ont pas fondamentalement changé la donne. Le taux de remplissage des barrages monte péniblement à 37,7%.

La même source a expliqué que les réserves d’eau dans les barrages sont en net repli, -131,189 millions de m3 (-13,07%) en comparaison avec la moyenne des 3 dernières années. Elles s’établissent présentement à 872,16 millions de m3 contre 1003,34 millions de m3 les années précédentes.

L’Onagri a, également, affirmé que le taux de remplissage de la plupart des gros barrages est en-dessous de 50%, précisément entre 4% et 49%, excepté le barrage de Bou Hertma dont le taux de remplissage affiche 65%. Par ailleurs, l’agriculture tunisienne étant essentiellement pluviale, le manque de pluies conduit à une réduction sensible de la production agricole et une augmentation des couts de production.

Une batterie de mesures urgentes pour échapper à la sécheresse

Face à cette situation alarmante, le ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche a pris, pour la première fois, au cours du mois de mars 2023, des mesures concernant la distribution échelonnée de l’eau potable et a commencé à couper l’eau de nuit dans de nombreuses zones, dans le cadre d’un système conçu pour programmer la distribution de l’eau et assurer sa consommation dans diverses parties du pays, ainsi que pour « empêcher son utilisation dans l’agriculture et l’irrigation ».S’y ajoutent les espaces verts, le nettoyage des rues et le lavage des voitures, en raison de la grave vague de sécheresse, qui a laissé les barrages presque vides.

D’ailleurs, le département en question a approuvé des sanctions financières et des peines de prison, pouvant aller jusqu’à six mois, pour les contrevenants.

Appel à décréter l’état d’urgence hydrique dans le pays

Il faut également noter que l’Observatoire tunisien de l’eau avait appelé à décréter l’état d’urgence hydrique et à mobiliser les moyens financiers nécessaires pour aider les personnes touchées par cette situation, notamment les petits agriculteurs. L’organisation a estimé que la décision du rationnement de l’eau ne traduit aucune transformation des politiques hydrauliques nationales. elle a, à ce titre, exhorté les autorités à clarifier les décisions prises et à respecter les horaires de coupure annoncés préalablement dans le cadre du régime de quotas.

Abdallah Rabhi, ancien secrétaire d’Etat chargé des Ressources hydrauliques et expert dans ce domaine, avait appelé à son tour à décréter l’état de sécheresse. « Le gouvernement doit faire preuve de pro-activité dans ses actions et mettre en place des mesures à la hauteur des défis auxquels le pays est confronté. Si nous attendons jusqu’au mois de février prochain, nous n’aurons plus suffisamment de marge de manœuvre », a-t-il alerté.

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