AccueilLa UNEBilel Sahnoun parle de l’exception boursière tunisienne

Bilel Sahnoun parle de l’exception boursière tunisienne

La Tunisie est un pays doté de réelles et nombreuses potentialités  et autant d’atouts qui en font une destination d’investissement unique, en l’occurrence, sa situation géographique et sa capacité à saisir les  opportunités après le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne et la fin de la crise de la pandémie de Covid-19. C’est sous ces traits  que le Directeur général de la Bourse de Tunis Bilel Sahnoun a décrit la situation de la Tunisie d’un point de vue économique, dans une interview accordée à « African Manager »

Ila indiqué que la diversification des domaines d’investissement en intégrant les secteurs de l’énergie, du tourisme et de l’agriculture… permettra le développement du volume des investissements sur le marché financier tunisien, notamment l’augmentation de la part des étrangers, qui oscille actuellement entre 22 et 23 %, dont seulement une part de 1 % est constituée d’investissements, négociables à court terme, le reste étant des investissements à long terme.

Il a, également, souligné que le marché « n’est pas attractif pour les investisseurs étrangers » dans sa situation actuelle, en raison du manque de diversité dans les domaines de l’économie en bourse  où de nombreux secteurs ne sont pas cotés, ajoutant que « la moitié des secteurs composant le produit intérieur brut ne sont pas représentés sur la cote », selon ses dires.

Aussi le responsable a-t-il appelé à revoir les textes législatifs et à permettre l’inclusion des secteurs susmentionnés dans le marché boursier, ce qui ferait de la Tunisie une destination importante pour les investissements étrangers, notamment dans le domaine des hydrocarbures et des énergies alternatives. Il a, aussi, espéré que les indicateurs s’amélioreront  et la vision  s’éclaircira dans la foulée  du le référendum sur le nouveau projet de constitution prévu le 25 juillet 2022

Hausse des indices boursiers

Dans un contexte annexe, le directeur général a indiqué que l’indice boursier a enregistré une hausse de 7,83% au cours de la période allant du 1er janvier 2022 au 21 juillet, contrairement aux différentes bourses du monde, qui ont enregistré une baisse importante en raison de la guerre russo-ukrainienne et des taux d’intérêt élevés dans toutes les banques centrales et des taux d’inflation élevés dans divers pays.

« Cette situation entraîne une sorte de réticence envers les marchés financiers et une tendance à investir sur les marchés monétaires », a-t-il noté.

  « Nous, en Tunisie, avons des indicateurs très positifs et le pourcentage de distribution des bénéfices est important… Aujourd’hui, en tant que bourse, nous voyons de nombreuses opportunités d’investissement… Par exemple, les indicateurs du secteur financier, qui représentent 50 % de la capitalisation totale de la bourse,  ont augmenté d’environ 20 %, outre  le pourcentage de distribution de dividendes qui a atteint 7 % », a-t-il ajouté.

« Nous pouvons dire qu’il existe des domaines d’investissement très importants sur le marché boursier, et nous nous attendons à des opportunités d’investissement qui donnent de bons rendements pour les portefeuilles en valeurs mobilières », a-t-il assuré.

Recul du volume des transactions

Bilel Sahnoun a, cependant, souligné que le principal problème en bourse  tient à la faiblesse du volume des transactions au point qu’il est devenu alarmant, et par rapport à l’année 2021, il  a enregistré une baisse de 42%, ce qui représente un taux élevé.

Quant aux raisons, il a expliqué que les investisseurs, dans leur majorité,  attendent une clarté de vision et un retour à la stabilité politique, économique et sociale.

Pour ce qui est du nombre total d’entreprises cotées à la Bourse de Tunis, il est de 81, en attendant que la compagnie Assurance Maghrébia vie dépose son dossier , étant noté que  la majorité des entreprises sont  dans l’expectative.

Le DG de la bourse de Tunis a mis l’accent sur le  fait que l’introduction en bourse présente plusieurs avantages, tant au niveau de la gouvernance d’entreprise, de la transparence ainsi que de la crédibilité, ajoutant que les entreprises publiques peuvent profiter de ces avantages car il leur est possible  de mobiliser de nouveaux fonds sans recourir au budget de l’Etat.

Il a également souligné que l’entreprise cotée a la possibilité de comparer sa position avec ses homologues, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du marché tunisien, ce qui améliorerait sa rentabilité et réduirait la charge de l’Etat.

Le directeur général estime que la compagnie Tunisair n’est pas un modèle pour les entreprises publiques cotées en bourse en raison de nombreux facteurs qui ont contribué au ralentissement des processus de réforme ainsi que des méthodes de gestion.

En revanche, il a souligné que les trois banques publiques cotées à la Bourse de Tunis (la STB, la Banque nationale agricole et la Banque de l’Habitat BH Bank) ont enregistré une amélioration dans leurs  indicateurs et leurs résultats financiers, alors que  le  mode de gestion qui est le leur est devenu comparable à celui des banques privées.

En réponse à une question concernant les raisons derrière la suspension  de la négociation des actions dans certains cas, il a expliqué que cette mesure est prise par l’Autorité du marché financier, suite à la disponibilité de nouvelles données et informations susceptibles d’affecter le cours de la cotation.

En général, la période de suspension des transactions est de courte durée pour protéger les investisseurs, en particulier les petits, et pour vérifier la validité de l’information et éviter de nuire aux intérêts des uns et des autres.

Marché alternatif

Dans le même contexte, il a déclaré que le Décret relatif au marché alternatif a été publié pour les petites et moyennes entreprises, en mai dernier,  en attendant d’entrer en vigueur au cours de la période à venir, où il facilitera le processus en simplifiant les conditions d’introduction pour ce type de sociétés.

Compte tenu des risques élevés du marché alternatif, il est destiné  uniquement aux investisseurs prudents, ce qui signifie que les petits investisseurs ne sont pas concernés car ils n’ont pas la capacité  de l’évaluer et de l’étudier.

Il a, également, souligné que les petites et moyennes entreprises représentent une composante majeure du tissu économique, sachant qu’elles souffrent de faibles ressources propres, et que leur introduction en bourse leur permettra d’obtenir des fonds supplémentaires.

Sahnoun n’a pas manqué aussi de parler du guide de divulgation extra-financière de la responsabilité sociale publié par la Bourse de Tunis en coopération avec l’Autorité du Marché Financier,  fin 2021, en exprimant son espoir de mener à bien un programme d’accompagnement des entreprises cotées en coopération avec la Banque mondiale.

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