AccueilLa UNECarburants: Des entreprises publiques à vau-l’eau pour cause d’enchevêtrement des compétences

Carburants: Des entreprises publiques à vau-l’eau pour cause d’enchevêtrement des compétences

La production nationale  tunisienne de pétrole  a enregistré, fin novembre 2021,une augmentation à la faveur de laquelle elle a atteint  1,8 million de tonnes d’équivalent pétrole,  soit une progression  de 26% par rapport à la même période en 2020, lorsque la production avait atteint le niveau de 1,4 million de tep , selon le bulletin mensuel de situation énergétique publié par le ministère de l’Industrie.

Cependant, cette hausse ne dissimule point les crises que le secteur des hydrocarbures a connues ces dernières années, en raison de la situation économique difficile du pays d’une part, et des mouvements de protestation  sur les sites de production d’autre part, qui ont entraîné le départ d’un certain nombre de compagnies pétrolières  internationales du pays.

Il faut convenir que la réforme de ce secteur dicte des décisions audacieuses de la part de l’autorité de tutelle, notamment à l’égard de ses entreprises et établissements  dont les résultats sont restés majoritairement négatifs en raison de leurs dettes accumulées en interne, tout en œuvrant à restructurer le secteur en général.

L’Entreprise tunisienne des activités pétrolières (ETAP), qui se trouve dans une situation financière difficile, est considérée comme l’une des premières entreprises dont le dossier devrait être prioritaire auprès du ministère de l’Industrie, car elle est le  point de passage obligé  entre tous les opérateurs étrangers et les entreprises publiques locales.

La situation financière critique de l’ETAP  se traduit  forcément par une baisse de la production locale d’hydrocarbures, due au manque d’investissements dans ce domaine et à l’incapacité d’attirer les sociétés de production internationales  aux fins de l’exploration et la recherche.

Des dettes éparpillées

Un nouveau rapport du ministère des Finances a montré que  les créances de l’Entreprise  tunisienne des activités pétrolières s’élevait à environ 774 millions de dinars  auprès la Société tunisienne de l’électricité et du gaz, et  à 1034 millions de dinars à la Société tunisienne des industries de raffinage, jusqu’à fin juillet 2021.

Ayant été dans l’incapacité de récupérer son dû, l’ETAP  s’est retrouvée, à son tour,  dans la situation de débitrice insolvable vis-à-vis de ses créanciers et de l’Etat à hauteur  de 373 millions de dinars au titre des redevances et revenus de la commercialisation des hydrocarbures.

Ce déficit a eu un impact négatif sur la situation des opérateurs étrangers en raison de leur non-paiement de leurs cotisations, son volume auprès de l’Entreprise tunisienne des activités pétrolières s’élevant à 600 millions de dinars.

Les observateurs  jugent indispensable la restructuration des  entreprises du secteur  au vu de l’incapacité de ses dernières à apporter le plus qui leur incombe , en reconsidérant les missions de chaque entreprise tout en définissant clairement les leurs sans empiètement des unes sur les autres.

Cette procédure s’applique particulièrement aux entreprises du secteur de la distribution et du transport de carburants, où l’on constate que le déficit de la Société Tunisienne des Industries de Raffinage est principalement dû à l’ajout de l’activité de fourniture et de distribution de carburants à son activité principale qui concerne les industries de raffinage.

Les experts estiment que les entreprises publiques opérant dans le secteur devraient se limiter à leurs  activités, de manière à se décharger , par exemple , de la distribution du carburant  sur ldes structures spécialisées dans ce domaine.

Compensation : l’impossibles issue !

Quant au système de compensation,  malgré la succession  de plus d’une dizaine de gouvernements ces dernières années, ils n’ont pas été en mesure de mettre en œuvre la politique de levée des subventions en Tunisie, ce qui a rendu très difficile la tâche de l’actuel gouvernement dirigé par Najla Boden et ses négociations  avec le Fonds monétaire international, sachant que ce dernier  réclame la mise en œuvre des réformes économiques nécessaires y compris la suppression des subventions, comme condition pour la conclusion d’un accord d’assistance financière à la Tunisie.

Il est à noter que les prévisions de la loi de finances pour l’année 2022 tablent sur  un baril de pétrole de 75 dollars. Une augmentation d’un dollar du prix du baril entraîne une hausse  des dépenses de compensation  de 137 millions de dinars, et une augmentation de 10 millimes du taux de change du dollar entraîne une augmentation de 40 millions de dinars des dépenses mentionnées.

Le gouvernement a révélé, dans sa loi de finances 2022 ses prévisions en matière de production d’hydrocarbures, indiquant que celle-ci  atteindra 2,222 millions de tonnes de pétrole brut et 2,268 millions de tonnes de gaz équivalent  pétrole, tandis que le volume de la consommation de gaz naturel atteindra 5,778 millions de tonnes, soit 1,6 % de plus que les prévisions de 2021 pour 2022.

La LF  souligne que la consommation de produits pétroliers finis évoluera d’environ 0,7% en 2022 par rapport aux estimations établies  pour l’année 2021, tandis que la Tunisie importera 2,944 millions de tonnes de produits pétroliers prêts à l’emploi, contre 2,905 millions de tonnes pour l’année 2021

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