AccueilLa UNEChangement climatique : L’indispensable apport des investissements publics

Changement climatique : L’indispensable apport des investissements publics

La nécessité se fait de plus en plus sentir pour la Tunisie de s’adapter au changement climatique pour réduire les contraintes structurelles au développement économique en général et à celui du secteur agricole en particulier. Une exigence reprise sous forme de recommandation dans le dernier rapport de l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ).

Intitulée « Impacts macroéconomiques et enjeux d’adaptation du secteur agricole au changement économique », cette étude a été réalisée par l’ITCEQ dans le cadre d’un projet de coopération avec l’Agence Française de développement. Elle appelle à faciliter l’accès au financement des exploitants agricoles, sur le marché des crédits.

Il y préconisé d’«envisager une tarification régionale de l’eau » étant noté que « même avec les augmentations planifiées de l’approvisionnement en eau, la réalisation simultanée de la sécurité de l’eau et du développement économique, exige des réductions significatives de l’élasticité de l’eau dans la production agricole, industrielle et de services grâce à l’adoption de techniques de production économes en eau ».

L’étude démontre que le développement économique et la sécurité de l’eau « nécessiterait des investissements publics importants dans les domaines de la recherche et développement, l’éducation, l’infrastructure et les énergies renouvelables ».

« Le secteur privé est appelé de son côté, à investir dans les technologies et l’innovation, notamment en recherche/développement, TIC, changement organisationnel et capital humain qui sont les principaux leviers de la productivité du travail ». En effet, « l’augmentation de l’approvisionnement en eau nécessiterait la construction d’installations de dessalement et de traitement des eaux usées, ainsi que des ressources énergétiques pour alimenter ces unités, ce qui, dans la structure économique actuelle du pays, nécessite des investissements intensifs et des importations » souligne le document.

« L’ampleur et le coût des pertes économiques causées par le changement climatique, varient considérablement selon les scénarios d’inflation utilisés et se traduisent par une dégradation des principales variables macroéconomiques. Les résultats des simulations des scénarios climatiques montrent des déficits public et courant excessifs, conduisant à des équilibres publics externes insoutenables. La persistance de tels déséquilibres macroéconomiques serait accentuée en cas d’augmentation de l’inflation alimentaire mondiale ».

« En l’absence de politiques d’adaptation, le changement climatique risque d’exacerber la situation économique. Les solutions d’adaptation sont ainsi étroitement liées aux priorités économiques du pays et à sa capacité de financement », a conclu l’étude.

La Tunisie sous le seuil de la pauvreté hydrique

Ces approches sont conçues alors que la Tunisie, qui a connu sur la dernière décennie six années de sécheresse, est considérée comme le 5e pays au monde le plus vulnérable au risque accru de sécheresses et de déficit hydrique, selon le même rapport de l’ITCEQ. C’est que, avec un taux élevé de prélèvement des ressources en eau douce et une faible capacité des barrages, le secteur de l’eau est le 2e le plus vulnérable après l’agriculture, avec un score de vulnérabilité élevé résultant de la faible capacité d’adaptation de ce secteur au changement climatique, indique le document intitulé « Impacts macroéconomiques et enjeux d’adaptation du secteur agricole au changement climatique ».

En Tunisie, les effets du changement climatique sont déjà perceptibles, mais seront significatifs à l’horizon 2050 et constituent, l’un des principaux défis auquel est exposé le pays en matière de développement. « La hausse de la température, la baisse des précipitations et l’intensification de la fréquence et de la durée des événements extrêmes auraient des répercussions négatives sur les rendements des cultures et les ressources en eau et en sol, et ce en quantité et en qualité ».

L’efficacité des politiques à mettre en œuvre dépendra d’une meilleure gestion des ressources en eau, tout en améliorant la productivité de l’eau dans tous les secteurs économiques via une optimisation des ressources disponibles et une meilleure gestion de la consommation des ménages, tout en éliminant toutes les pertes et le gaspillage.
C’est pourquoi il est recommandé de s’orienter vers la construction d’installations de dessalement et de traitement des eaux usées, ainsi que des ressources énergétiques pour alimenter ces unités, ce qui, dans la structure économique actuelle du pays, nécessite des investissements intensifs et des importations.

Selon les normes internationales, qui fixent le seuil minimum des besoins hydriques d’un pays à 1000 m3 par habitant et par an, la Tunisie est sous le seuil de la pauvreté hydrique avec moins de 500 m3 par habitant et par an.

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -