AccueilLa UNECompensation : La portion congrue pour les pauvres ( 12% des subventions)

Compensation : La portion congrue pour les pauvres ( 12% des subventions)

L’allocation sous sa forme actuelle des subventions par classe de revenu demeure inégale, inéquitable et insuffisante. Une récente étude réalisée par l’Institut national des Statistiques (INS) révèle que la distribution actuelle des subventions par classe de revenu est peu satisfaisante. Les montants des subventions profitent davantage aux plus aisés aux dépens de la population pauvre et vulnérable, soulignant le mauvais ciblage du programme actuel des subventions qui profitent largement aux groupes de population à revenus élevés.

L’étude de l’INS a montré, en outre, que seulement 12% des subventions alimentaires bénéficient à la population pauvre. Alors que les pauvres bénéficient de plus de 14% des subventions allouées à la semoule et au couscous, ils ne bénéficient que de 2,2% de la subvention totale allouée à la baguette selon la répartition par produits.

Bien encore, selon les données d’une enquête menée par l’INS, les ménages tunisiens ont reçu près de 888 millions de dinars en subventions alimentaires, alors que le budget de la caisse générale de compensation (CGC) s’élevait à environ 1150 millions de dinars. Ainsi, près de 262 millions de dinars de subventions alimentaires ont été transférés hors ménages (restaurants, cafés, hôtels, commerce illégal aux frontières).

En tenant compte de cette configuration, 9,2 % uniquement du budget de la caisse de compensation profite aux ménages les plus démunis, 60,5 % aux ménages de la classe moyenne, 7,5 % à la population aisée et 22,8% sont transférés hors ménages.

Ces résultats soulignent les problèmes de ciblage des populations nécessiteuses posés par l’actuel système de compensation alors que cela constitue un lourd fardeau pour l’Etat. Le caractère universel du système de subventions alimentaires nuit à son efficience en tant que politique d’aide sociale principalement destinée aux populations pauvres et vulnérables, selon l’étude.

Ces indices montrent qu’en dépit du fait que seulement 12% du total des subventions reçus par les ménages bénéficient aux pauvres, le poids des avantages tirés par les populations nécessiteuses demeure non moins important et constitue une part notable de leurs dépenses, soit près de 7,7% pour la population défavorisée et 7,5% pour la population pauvre. En revanche, ces indices restent moins importants pour la population aisée (1,5%) et les non pauvres (2,9%).

Néanmoins, les subventions représentent une part importante dans la dépense totale des ménages les moins nantis et une élimination des subventions de ces produits pourrait nuire fortement au niveau de vie des pauvres. Toutefois, en termes relatifs, les subventions alimentaires améliorent plus le pouvoir d’achat des populations pauvres que celui des populations qui ne le sont pas. Elles représentent 7,5% de la valeur réelle de la consommation totale dans la population pauvre alors qu’elles ne représentent que 2,9% de la valeur réelle de la consommation totale des « non pauvres ». D’où l’appel de l’INS pour la mise en place un système de ciblage plus efficace.

L’analyse de la part des subventions alimentaires bénéficiant aux ménages pauvres montre que la répartition de la subvention annuelle moyenne par tête s’avère inégale en termes absolus. Elle est de 64,8 dinars par an pour les pauvres contre 87,2 dinars pour les « non pauvres ». Un pauvre perçoit donc en moyenne près de 23 dinars par an de moins de subventions en produits alimentaires de base qu’un non pauvre.

Kh.T

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