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COP26: La Tunisie perd son littoral et la montée des eaux est au cœur du changement climatique

Une étude menée par l’Agence nationale de protection du littoral prévoit que la Tunisie risque de perdre près d’un kilomètre de son littoral actuel d’ici 2100.

« Notre côte est fortement urbanisée. Que ce soit l’agriculture ou l’industrie, tout y est concentré », fait remarquer l’ingénieur à l’Observatoire du littoral, Kaouther Ben Houidi,, citée par le journal «The Scotsman» en Ecosse où se tient actuellement la COP26.

Les îles très emblématiques de Kerkennah et Djerba et leurs plages de sable blanc sont en première ligne de ces transformations.

Avec l’élévation du niveau de la mer, l’intrusion d’eau de mer a déjà provoqué une salinisation des nappes phréatiques dans certaines parties de la Tunisie, ce qui détruit la végétation à grande vitesse, selon les experts.

Elle entraînerait également la perte de 53 % des réserves d’eaux souterraines côtières.

Dans la région méditerranéenne, la température augmente 20 % plus vite que dans le reste du monde, selon un rapport de l’Union pour la Méditerranée. En juillet dernier, la Tunisie a connu l’été le plus chaud jamais enregistré.

Plus la température est élevée, plus il y a d’évaporation et donc plus l’eau devient salée.

D’ici 2100, la température de l’eau de mer devrait augmenter de 2,6 °C, ce qui aura un impact considérable sur la biodiversité.

Une niche écologique très sensible

Ben Houidi met en garde : « La Méditerranée abrite 10 % de la biodiversité marine mondiale. On y trouve de nombreuses espèces endémiques qui vivent dans une niche écologique très sensible aux variations causées par le changement climatique. »

Ainsi, le cycle de reproduction du poisson est fortement perturbé et la pêche ne s’adapte pas à ces changements.

Trop jeune, le poisson est capturé avant d’atteindre l’âge de la reproduction.

« Cette année, nous avons remarqué un changement radical dans la trajectoire migratoire des thons », explique un expert.

« Circulant habituellement sur les rives sud de la Méditerranée, plusieurs spécimens ont été retrouvés au nord ».

Le péril de la « tropicalisation »

Le revers de la médaille de ce changement est la « tropicalisation » des mers, avec l’introduction de nouvelles espèces invasives, qui trouvent dans ces changements thermiques des conditions très favorables à leur développement et à leur installation.

C’est le cas d’une nouvelle population de crabes bleus , sarcastiquement nommée « Daech » – le terme utilisé pour l’organisation terroriste Etat Islamique  – par les pêcheurs.

« Ils mangent tout, ne laissent rien et se reproduisent très vite », explique Najeh, un pêcheur de l’île de Kerkennah. En raison de leur voracité, ces nouvelles espèces perturbent fortement la biodiversité endémique et l’économie de la pêche.

« Une tâche énorme nous attend. Nous n’avons pas d’autre choix que de nous adapter. « La Tunisie n’est pas un gros pollueur et s’adapter aux changements représente beaucoup d’argent. Toutes nos infrastructures côtières sont menacées », avertit la même source .

L’un de ses principaux chevaux de bataille est la création d’un fonds pour les projets d’adaptation au changement climatique, est-il proposé. « ce qui se passe ici se passe déjà partout en Méditerranée. Le changement climatique est réel et nous nous y trouvons en plein ».

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