AccueilLa UNEDe lourdes provisions, mais la STB fait mieux qu’en 2020

De lourdes provisions, mais la STB fait mieux qu’en 2020

Mohamed Chouikha est issu du ministère des Finances. Contrôleur Général des Finances, auditeur des projets publics, ex Chef de cabinet du ministre de la Santé publique et du ministre des Finances avec une expérience éprouvée en matière de gouvernance publique, il été chargé de la conception et de la mise en place de la nouvelle gouvernance des banques publiques tunisiennes. Avant la STB où il avait succédé à Lotfi Dabbabi en mars dernier, il a été DG de la Société immobilière Essoukna (filiale BNA). Autant dire que ce n’est là que le bilan de 3 mois du nouveau DG.

A la fin de tout le 1er semestre de l’exercice 2021, la STB (Société Tunisienne de Banque) réalisait un produit d’exploitation de 523,75 MDT, en hausse de 3,7 %. Avec des charges ramenées à 230,22 MDT malgré la hausse de 2 %, le PNB suit à 302,5 et grimpe de 8,5 %. Et la banque publique terminait la moitié de l’exercice 2021 avec un bénéfice d’un peu plus de 65 MDT.  Elle aurait pu faire mieux, si ce n’étaient les 48,2 MDT de provisions et résultat des corrections de valeurs sur créances, hors bilan et passif.

  • Chouikha justifie les provisions qui ont grevé le résultat net

Commentant pour Africanmanager cette obligation de provisions qui a impacté son résultat net, Mohamed Chouikha, le DG de la STB après un long parcours professionnel financier, a d’abord estimé que « en termes de PNB, on a augmenté de 8,6 %, ce qui nous place pour l’instant au-delà de la moyenne du secteur ». Il entre  ensuite dans  le vif du sujet pour expliquer que « on a cependant enregistré une hausse des provisions, qui a été une des conséquences de la hausse des salaires, suite au dernier accord UGTT-APTBEF. Cette augmentation étant prévue à l’application à partir de septembre 2020, il nous a fallu faire provision sur exercice antérieur pour cette partie de la hausse des charges salariales ».

Et le DG de la STB d’expliquer  encore  que « l’exercice est en lui-même assez difficile, et on aurait pu réaliser un meilleur PNB, si ce n’est l’effet négatif de la baisse du taux directeur de l’année dernière qui s’est poursuivi et qui a érodé la marge nette du taux d’intérêt, avec cette spécificité STB pour 2011, d’une montée des dépôts à terme, mais à des rémunérations fixes. Et ce sont les commissions qui ont contribué à l’amélioration du PNB en comblant la baisse de la marge nette du taux d’intérêt ».

Pour le 2ème semestre, Chouikha est optimiste, et compte mieux faire. « Nous avons pour cela lancé une campagne de mobilisation de dépôts en stimulant la production de nos agences. Des ressources à utiliser pour le financement Corporate car nous sommes restés compétitifs sur le segment court terme où le besoin existe. Il suffirait presque d’ouvrir le robinet pour le voir. La demande de crédit est là, et la STB y cible essentiellement ses propres clients, même si certains nous viennent d’autres banques, mais on maîtrise parfaitement nos risques grâce aux efforts de nos équipes dans ce sens ».

  • J’ai trouvé une banque prête à aller de l’avant

Le nouveau Boss est plutôt content de ce qu’il trouvé. « Nos ratios sont plus que conformes aux normes. Le Tiers-One est à 12 %, et 14 % pour la solvabilité, et conforme en liquidité, à 14,9 % après les 15 % de 2020 pour le ratio des PNL, et 78 % pour le ratio de couverture sous l’effet des provisions faites, après les 76 % de 2020 ».

Cela se fait généralement sur le compte du résultat net où sont ponctionnées les provisions, mais cela ne semble pas inquiéter Chouikha, qui préfère provisionner pour un résultat sain. Pour lui, la conjoncture du Covid-19 pousse à la provision qui, par ailleurs, reste possible de reprise. « Booster l’activité même en termes de crédit, et rester prudent en termes de gestion des risques, c’est ce qu’il faut faire selon moi » dit le DG de la STB qui se déclare, par ailleurs, « très satisfait de l’état où il avait repris la banque, car j’ai trouvé une banque prête, en termes d’assises financières et même de développement de vrais projets qui sont les prémices d’une transformation exceptionnelle de la banque dans la partie digitale surtout, prête à aller plus loin en termes d’activité et de types de revenus ». Et il ne se fait pas prier alors pour parler d’assistance à la décision, gestion par le pilotage des données, les solutions digitales pour les clients, qui devrait ne plus avoir affaire qu’à un seul vis-à-vis, tant pour le haut que l’endettement ou la partie organisationnelle, et met en exergue, à ce sujet, la convention signée avec le RNI (Registre National de l’Entreprise) qui va donner à la banque une meilleure visibilité sur son client, dont la partie bilancielle. Un nouveau flux d’information, qui permettra à la STB de disposer d’une meilleure segmentation de sa clientèle.

  • «Les placements des entreprises publiques doivent être faits dans les banques publiques»

Chouikha contournera nos questions sur le poids des entreprises publiques dans les engagements de la banque ou ses dettes, et encore moins de ses impayés. Il acceptera seulement de parler du poids de la concentration des grands risques, pour dire qu’elle est  en-deçà des 25 % réglementaires, ou « à peu près 22 %, qui est une marge consommée pour que je ne dise pas autre chose ». Une marge qu’il n’estime donc pas grande et nous raconte, pour illustrer ses propos, que « si des entreprises comme la SNCFT ou le Groupe chimique, demanderaient des financements, on leur dira malheureusement d’abord d’apporter la caution pour qu’on puisse leur donner ce financement, car ça neutralise l’effet concentration ».

Le DG de la STB est ainsi prudent, surtout que l’Etat s’est toujours affiché  comme mauvais payeur, comme pour le cas de la BNA. On ne sait pas si la STB a pu avoir la caution, pour le récent financement de l’achat de 20 wagons nouveaux et la réparation de 25 autres, pour alléger le problème de la logistique du transport du phosphate. Il propose aussi une réunion tripartite, bailleur de fonds, producteur et transporteur, pour la mise en place d’un plan de financement global à soumettre  au ministère des Finances, de manière à éviter de donner crédit et détériorer les ratios de la banque. Chouikha dit « croire en le secteur public, en la nécessité que les placements des entreprises publiques, doivent être faits dans les banques publiques pour créer une synergie de financement dont bénéficieront les entreprises publiques », une sorte de logique financière Win-Win entre entreprises du secteur public. Quid de la concurrence ! 

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