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Dénoncés par leurs écolos, les Européens continuent de vendre à la Tunisie des pesticides interdits chez eux

Des entreprises européennes ont notifié avoir exporté, au cours du deuxième semestre 2022, plus de 380 tonnes d’insecticides à base de chlorpyrifos interdits sur le territoire européen vers des pays dont, la Tunisie, l’Algérie, le Kazakhstan, le Bangladesh, le Pakistan et le Costa Rica, révèle une récente enquête d’Unearthed, une entité de Greenpeace et Public Eye, une ONG suisse, rélayée, 1 avril, par l’Agence TAP..

Ces mêmes entreprises prévoient d’expédier des quantités similaires cette année, soulignent les deux ONG, affirmant avoir obtenu des documents qui prouvent ces faits conformément aux lois sur la liberté d’information.

L’enquête révèle pour la première fois que l’Europe continue d’exporter du « chlorpyrifos » depuis que son utilisation a été interdite dans l’UE en 2020, après des années de campagne menée par des groupes de défense de la santé et de l’environnement.

D’après Unnearthed, la Tunisie était, en 2022, le deuxième marché, en volume, pour les exportations de chlorpyrifos de l’UE. « Le pays était la destination prévue de 70 tonnes d’insecticides à base de chlorpyrifos et de Pyrical 480 (insecticide qui agit par contact et ingestion), exportés de Belgique ». La société belge, Arysta LifeScience Benelux, filiale du géant des pesticides UPL prévoit d’envoyer à nouveau la même quantité en Tunisie cette année, selon la même source.

Le chlorpyrifos a été interdit dans les champs de l’UE en raison de preuves scientifiques indiquant qu’il provoquait des « effets néfastes sur le développement neurologique des enfants ». L’exposition à ce pesticide nuit aux jeunes enfants et aux bébés dans l’utérus, selon des recherches. Un lien a été, également, établi entre l’exposition au produit chimique avant la naissance et les retards de développement, l’autisme et la réduction du quotient intellectuel, selon « unearthed.grenpeace.org.

Pourtant, l’Europe n’a pas hésité, récemment, de refouler des oranges tunisiennes traitées par ses propres pesticides interdits.

En effet, le 3 mars 2023, une alerte a été publiée par le site gouvernemental français « Rappel Conso », pour le retrait de certains lots d’oranges maltaises tunisiennes du marché français car elles contenaient des niveaux élevés de limite maximale de résidus.

Le Groupement Interprofessionnel des Fruits (GIFruits) en Tunisie avait indiqué, en réaction, qu’une seule remorque d’oranges maltaises de 20 tonnes a été refoulée du marché français (…), en raison de la détection d’une maladie des taches noires des agrumes, appelée « Citrus Black Spot CBS » . « Seulement 10 palettes de calibre 8 ont été retirées par certaines enseignes, suite à des analyses réalisées par leur services de contrôle de la qualité qui ont détecté des taux « considérés importants » de limite maximale de résidus (LMR) », avait précisé le groupement.

 Promesse non tenue

En réalité, la cargaison d’oranges tunisiennes a été refoulée, « car elle contenait des résidus de chlorpyrifos », a toutefois, déclaré à Unearthed et Public Eye, l’experte en sciences de l’environnement et présidente de l’Association pour l’éducation environnementale des générations futures (AEEGF), Samia Gharbi.

La Commission européenne a promis en 2020, de présenter cette année des propositions législatives visant à garantir que les substances chimiques interdites dans l’UE ne soient pas produites ou exportées.

Le commissaire européen à l’Environnement Virginijus Sinkevičius a récemment rassuré la société civile, dans une correspondance dont une copie est parvenue à TAP, que la Commission était  » pleinement engagée » à le faire et prévoyait de  » présenter une proposition au Parlement européen et au Conseil dans le courant de l’année 2023 « .

Cependant, le plan se heurte à une opposition féroce du lobby des produits chimiques, et les militants craignent que la proposition n’arrive trop tard pour apporter un changement à la loi avant les prochaines élections parlementaires européennes en 2024. Une consultation publique sur le plan devait débuter au premier trimestre 2023, mais elle n’a pas encore été lancée.

Or, le danger ne se limite pas à l’importation de pesticides interdits à la Tunisie. Il existe aussi des effets néfastes indirects, représentés, entre autres, par la consommation de produits contaminés originaires des pays victimes et importés par la Tunisie.

Des quantités de riz basmati contaminés ont été découvertes en France en janvier dernier 2023 et retirées du marché.D’ailleurs, longtemps avant que les Européens n’interdisent ces pesticides dangereux, les professionnels tunisiens du secteur agricole avaient, depuis 2016, mis en garde contre l’importation de tonnes de pesticides inefficaces et non conformes aux normes, par la Tunisie, dénonçant le relâchement du contrôle dans ce domaine (5000 tonnes importées et 700 autorisations d’importations accordées

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1 COMMENTAIRE

  1. Faut -il encore que le Président KS intervienne pour punir et limoger les responsables du secteur des insecticides importés qui ont une incidence directe sur la santé des enfants. Ces responsables de la chaine sont irresponsables et incompétents par leur manque de suivi de ces produits importés alors qu’ils sont interdits en UE. Ce relâchement de contrôle pour ne pas dire cette absence des responsables quant à l’autorisation des importation accordées. C’est un acte criminel car les enfants paient le prix de ce laxisme. mes petits enfants ont manger le matin des pommes et ont été évanouis à l’école, moi même j’ai été contaminé avec des pommes jaunes et j’ai souffert. C’est une réalité que j’ai vécu il y a 3 ans. Cela continue jusqu’à ce jour. Où sont les professionnels tunisiens du secteur agricole ? Pourquoi l’association AEEGF n’est pas active dans ce domaine (Pte Samia Gharbi) ? Il faut engager des démarches judiciaires contre ces responsables irresponsables. Monsieur le Président, merci de punir sévèrement ces responsables du secteur impliqués dans cette affaire et les remplacer par des jeunes qui assurent le suivi du secteur. Cela sauvera les exportations tunisiennes des produits alimentaires et sauvera la santé des tunisiens.
    Mme Bouden, réveillez-vous et faites convenablement avec votre équipe gouvernementale votre suivi quitte à recrutez des compétences tunisiennes en chômage pour faire le travail.

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