AccueilLa UNEDes entreprises publiques et des organisations sans directions.

Des entreprises publiques et des organisations sans directions.

Un certain vide est en train de se créer sous le regard «bienveillant» du gouvernement transitoire dans le paysage entrepreneurial. Après la démission de Hédi Djilani de l’Utica et la cacophonie qui a caractérisé la dernière réunion de son Conseil National et qui a ainsi empêché toute vacation au vide directionnel de la centrale patronale, voici que Mabrouk Bahri, décide lui aussi de se démettre de la direction de l’Utap, l’organisation patronale agricole. On ne connait pas encore les intentions de Abdessalem Jrad, Secrétaire Général du premier syndicat (puisqu’il y en a maintenant un autre), mais rien n’est plus à exclure maintenant dans cette scène socio-économique tunisienne où règne une belle gabegie. Il y aura certes de nouvelles élections au sein de l’Utica comme à l’Utap, mais les deux organisations sont pour l’instant sans exécutif  au moins jusqu’à juin prochain pour l’Utica et pour une date indéterminée pour les agriculteurs. Et à moins d’une décision d’une instance administrative collective chez ces derniers qui pourrait être contestée par de jeunes loups comme chez l’Utica, le gouvernement transitoire restera sans aucun vis-à-vis, sauf pour le syndicat ouvrier qui devient trop présent, trop pesant sur la scène politique et sur la scène sociale, dans une Tunisie où les mouvements de revendication salariale se font dans un état de décomposition où personne ne reconnait plus personne et où tous se disent représentants de tous.

A cela, il faudra ajouter le cas d’autres entreprises publiques, jusque là sans direction ou plutôt des directions à distance, puisqu’elles sont encore empêchées de regagner leurs bureaux. Trois cas au moins, à notre connaissance, sont à signaler.

D’abord celui de la compagnie d’assurance Star. L’entreprise est en bourse et a dans son capital un partenaire étranger de renom. Jusqu’à présent, Abdelkerim Merdassi, Pdg de la Star, est toujours chez lui et encore empêché de reprendre son travail dans son bureau. L’homme a fait l’objet d’une «mise à la porte», publique, illégale et qui s’était faite dans l’irrespect complet de l’intégrité physique et morale de l’être humain.

Il y a ensuite le Pdg de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, tout aussi humilié avec son DGA, obligé de fuir la foule des «dégageurs» hystériques et qui gèrent eux aussi à partir de chez eux une entreprise de la plus haute importance stratégique pour la paix sociale dans le pays.

Les deux ont été «dégagés» sur la base de simples soupçons et d’ouï-dire d’une population qui s’était alors engagée dans une mouvement populaire de lynchage publique qui s’apparente plus au règlement de comptes personnels, qu’à une action de justice, réglementaire et sereine.

Questionnés à propos de ces vides, le secrétaire d’Etat Abdelhamid Triki, a répondu, mercredi dernier, sur les ondes de la Radio nationale tunisienne qu’il en sera fait étude au cas par cas et après enquête. Semblable réponse d’un membre du gouvernement d’unité nationale relève plutôt, selon nous, d’une volonté d’éluder cette question. Et si ce qu’il disait est  vrai, cela sera  de nature à donner raison à une action illégale, ne sera pas pour donner une bonne image de la justice et n’encouragera guère d’autres compétences tunisiennes à accepter des postes de responsabilités où ils risquent d’être à tout moment jetés en pâture aux Comité Populaires qui se sont ainsi, tout aussi illégalement, substitués et à la justice et à l’autorité de l’administration qui les a nommés !
Le troisième cas est plus récent. Il s’agit de Modern Lease, suite à la démission d’Abdelwaheb Nachi et dont le poste est resté vacant (selon nos informations à la date de ce jeudi), après que Nachi a regagné la STB alors que l’entreprise est cotée en bourse.

Ce geste, même s’il est mû par des raisons purement financière, s’inscrit tout de même dans un mouvement plus généralisé de lassitude chez les dirigeants d’entreprises publiques face la situation  ingérable où s’enfoncent certaines entreprises publiques, face à une centrale syndicale dont le pouvoir monte en puissance, sans aucun contrepoids, ni économique, ni politique, ni social.
 

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