AccueilLa UNEDeux épreuves et déjà un boulet pour le prochain gouvernement Mechichi

Deux épreuves et déjà un boulet pour le prochain gouvernement Mechichi

Mine de rien, et à l’exception de cette déclaration faite en fin de semaine à la Tap où il ne faisait que répéter son allocution du 26 juillet à la sortie de son entretien d’embauche avec Kais Saïed, Hichem Mechichi continue la recherche des membres de son gouvernement, sans rien dire de sa physionomie.

Entre deux choix, qui sont le gouvernement de techniciens indépendants et le gouvernement de coalition politique, un troisième se profilerait à travers quelques informations éparses. Il se pourrait, en effet, que nombre d’anciens ministres soient reconduits, pour assurer une certaine continuité de la gestion de certains dossiers. Sur une radio privée, Slim Azzabi a déjà fait vœu de ne pas faire partie du prochain gouvernement, preuve qu’un tel choix aurait été évoqué. Pour l’instant, Mechichi commencera dès lundi à recevoir les représentants des partis [ar], pour entendre leurs demandes en postes ministériels.

   تطير السكرة و تحضر المداينية

Une fois le prochain gouvernement choisi et voté par les députés, et les vapeurs de l’ivresse « démocratique » sur fond de méchoui de l’Aïd dissipées, il devra vite faire face à la situation plus que difficile de la trésorerie de l’Etat.

Au 29 juillet 2020 selon la BCT, le compte courant du Trésor ne contenait que 349 MDT. A fin avril 2020 (le ministère des Finances n’a pas encore publié les chiffres du 1er semestre), les recettes de l’Etat baissaient de 0,9 %, et les recettes fiscales de 12,6 %, alors que  le solde budgétaire enregistrait déjà une baisse de 2,719 Milliards DT. Avec l’aggravation de la situation économique, le pire est à craindre. Pour la Tunisie, on parle officiellement d’une récession de 4 % au moins et même de 10 % selon des experts comme Ezzeddine Saidane

Avec le plongeon historique, comme l’indique Le Monde et un PIB qui s’est effondré de 13,8 % qui est la plus lourde chute depuis 1949, et le recul de 12,1 % du PIB de toute la zone Euro, ce ne seront pas les exportations tunisiennes qui apporteront des devises. Au cours du premier semestre de l’année 2020, selon l’INS, « les échanges commerciaux de la Tunisie avec l’extérieur ont enregistré en volume (prix constant) par rapport à la même période de l’année 2019, une baisse à l’export de 19,2% et à l’import de 22,2% ». Notons que la baisse des importations signifie aussi celle  de l’investissement et des perspectives peu reluisantes pour l’exportations.

C’est toute cette situation que devra gérer le nouveau gouvernement, et qui devrait à notre sens dessiner sa cartographie. L’ancien avait commencé à esquisser un plan de sauvetage avec des mesures de relance, comme ne cesse d’en parler le ministre des Finances. Tous ces plans manquent cependant d’argent, d’où le passage à nouveau par la case FMI. Ce dernier attend, lui aussi, le nouveau gouvernement, et il n’est pas exclu que ses conditions pour soutenir l’économie tunisienne se durcissent.

Le gros boulet des 70 mille chômeurs à recruter, par la force de la loi

La deuxième épreuve de Mechichi, si on passait sur la crise des « boat-people » avec l’Italie qui risque d’envenimer les relations entre les deux pays et même arrêter l’aide européenne à la Tunisie, sera de résoudre au plus vite les problèmes d’El Kamour et du bassin minier de phosphate. Devant le premier, l’Armée s’était retirée et le gouvernement d’Elyes Fakhfakh avait fini par donner sa langue au chat, en renvoyant la solution, s’il y en a, au prochain gouvernement.

Les « Kamouristes » bloquent toujours les vannes, et les chiffres des recettes non fiscales de l’Etat indiquent zéro revenus pétroliers à fin avril 2020, et zéro revenus de commercialisation des carburants pour la même période malgré les 229 MDT d’IS des sociétés pétrolières. Pour le phosphate, la Tunisie n’exporte plus rien. Pire, elle importe du phosphate pour faire tourner les usines de la GCT (Groupe Chimique Tunisien).

A tous ces problèmes, sur lesquels tous les gouvernements de l’après-révolution s’étaient brisé les dents, il faudra ajouter la loi adoptée par l’ARP pour le recrutement des demandeurs d’emploi dont le chômage dure depuis 10 ans au moins, ou les chômeurs qui ont dépassé les 35 ans d’âge.

Leur nombre est estimé à au moins 70 mille personnes. Par la force de la loi, le prochain gouvernement est désormais obligé de les recruter en tant que fonctionnaires de l’Etat, en quatre tranches, sans recourir à la procédure du concours externe, c’est-à-dire directement et à partir de 2021 (Voir les détails [ar]).

Ils viendront donc gonfler la masse salariale de l’Etat. Une masse, dont l’énormité a toujours fait l’objet d’âpres discussions avec les bailleurs de fonds et notamment le FMI. Ils n’en nécessiteront pas moins, loi oblige, des fonds supplémentaires à trouver pour leurs salaires, leurs prestations sociales et avant tout pour leur formation préalable au recrutement.

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2 Commentaires

  1. Recruter encore plus de fonctionnaires, importer du phosphate, regarder en spectateur le blocage de la production du pétrole…et puis quoi encore?
    Ces aberrations sont la cause de la faillite de l’état.
    C’est quoi cette démocratie qui autorise l’état à s’auto-détruire?
    Quand il s’agit d’intérêts stratégiques du pays, l’emploi de la force devrait être envisagée.
    Quant aux chômeurs, il serait plus judicieux de créer une caisse de chômage qui se chargerait d’octroyer le SMIG aux gens sans qualification quelconque pour occuper un poste dans la fonction publique

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