« Le ministère du Commerce et de la promotion des exportations a lancé un mécanisme de défense commerciale ayant vocation à protéger le tissu industriel de la Tunisie contre les importations » C’est ce qu’a annoncé la Directrice générale du commerce extérieur, Dorra Borgi, dans une interview accordée récemment à Africanmanager, à l’occasion de la tenue d’un atelier sur les instruments de la défense commerciale.
Comment peut-on définir l’organe de la défense commerciale ?
Depuis sa création, le mécanisme de la défense commerciale s’attache à préserver et défendre les exportations tunisiennes vis-à-vis des enquêtes diligentées à son encontre par des Etats tiers, de même qu’il assurera le suivi de l’évolution des importations, notamment celles des produits ayant des similaires manufacturés en Tunisie.
D’ailleurs, la Tunisie prend le parti de protéger son industrie nationale et garantir sa pérennité, en mettant en place un dispositif qui ressortit aux mesures anti-dumping, dès lors que certains pays s’avisent à booster leurs exportations et relever leur compétitivité au détriment du produit national.
Les mécanismes de défense commerciale comptent parmi les principaux instruments reconnus par l’OMC permettant aux pays membres de protéger leurs industries nationales contre la concurrence des produits importés sans toucher ni enfreindre leurs engagements internationaux dans le cadre du respect des conventions de l’OMC.
Quels sont ses principales missions ?
Parmi les missions qui ont été assignées à la défense commerciale figure l’aide à apporter face aux politiques protectionnistes attendues et aux pratiques illégales ainsi qu’à leurs retombées négatives sur l’industrie nationale.
Ce mécanisme contribuera à limiter le déficit commercial du pays à travers la rationalisation de l’importation des produits ayant des similaires locaux.
Donc, cette approche reconnue et parfois tolérée par l’Organisation mondiale du commerce ne peut pas être assimilée à ce que prohibe l’OMC.
C’est une forme de protectionnisme où l’intervention de l’Etat vise à protéger son économie interne de la concurrence d’autres États.
Je tiens également à noter que cette politique économique a pour principal objectif d’équilibrer la balance commerciale d’un pays lorsque ses importations sont trop importantes et risquent de nuire à la production locale.
Il peut s’agir d’une mesure ponctuelle qui sert à protéger une industrie en voie de développement et qui pourrait être dépassée par la concurrence internationale sans intervention de l’État.
En quoi consiste l’organisation de cet événement ?
Cette journée médiatique s’inscrit dans le cadre de la campagne visant à introduire des mécanismes de défense commerciale, qui sont les moyens dont disposent les États membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour leur permettre de protéger leurs industries nationales de la concurrence des produits importés sans compromettre leurs obligations internationales et dans le cadre du respect des accords de l’organisation.
Ce rendez-vous marque l’ouverture à l’organisation de journées similaires au niveau des régions, puisqu’elle sera organisée le 16 mai 2025 à Bizerte et durant le mois de juin à Gabès et à Sfax.
Quel classement pour la Tunisie en matière de l’adoption de la défense commerciale ?
La Tunisie était le premier pays arabe ayant intégré l’organe de la défense commerciale.
Je rappelle aussi que la mission de ce nouvel organe consiste intègre dans sa vocation l’enquête, la recherche et la vérification de toutes informations obtenues auprès des importateurs, commerçants, producteurs, exportateurs étrangers, associations et organismes intéressés.
Il s’agira également d’entreprendre des enquêtes pour déterminer le dumping ou la subvention alléguée et en prévoir l’ampleur et les répercussions, conformément à la loi du 13 février 1999, relative à la défense contre les pratiques déloyales à l’importation (…).