Le World Economic Forum a publié cette semaine le 18ème rapport annuel «Global Gender Gap », qui apporte des éclaircissements sur le développement des inégalités des genres, sur la base d’une enquête menée dans 146 pays.
Il présente l’indice mondial de l’écart entre hommes-femmes, et évalue les pays en fonction de la manière dont leurs ressources et opportunités sont réparties entre eux. Et ce, en se basant sur quatre piliers clés, à savoir, la participation et opportunités économiques, le niveau d’éducation, la santé et la survie, et l’autonomisation politique.
L’IACE, en tant que partenaire du World Economic Forum, a mené cette enquête pour le cas de la Tunisie.
Selon le rapport, sur la base de l’évolution des scores moyens mondiaux pour chaque sous-indice, au rythme actuel des progrès, il faudra 162 ans pour combler l’écart entre les genres en matière de pouvoir politique, 169 ans pour l’écart entre les genres en matière de participation et d’opportunités économiques, et 16 ans pour l’écart entre les genres au regard du niveau d’éducation.
Le classement de la Tunisie dans l’Indice Global Gender Gap 2023
La Tunisie est classée 6ème au niveau de la région MENA et 128ème, dans le classement mondial, perdant ainsi 8 places par rapport à l’année dernière, avec un score de 64,2%, soit une baisse de 1% par rapport à l’année dernière.
1er Pilier : Participation et opportunités économiques
Ce pilier comporte l’écart de participation (la différence entre les femmes et les hommes dans les taux de participation à la population active), l’écart au niveau de la rémunération et l’écart de genre au niveau des législateurs, hauts fonctionnaires, et travailleurs techniques et professionnels.
Les résultats montrent que la participation des femmes au marché du travail est estimée à 26.49% contre 68.27% hommes. Ainsi, 39.86% des travailleurs professionnels et techniques sont des femmes et 60.14% hommes.
2ème Pilier : Le niveau d’éducation
Le pilier reflète l’écart entre l’accès actuel des femmes et des hommes à l’éducation par le biais des taux de scolarisation des femmes et des hommes dans l’enseignement primaire, secondaire et supérieur. Il détermine la capacité du pays à éduquer les femmes et les hommes en nombre égal, par le rapport entre le taux d’alphabétisation des femmes et celui des hommes.
La Tunisie, a atteint la parité de genres, dans le cycle secondaire et dans l’enseignement supérieur. En revanche, la Tunisie est classée 121ème en termes du taux d’alphabétisation.
3ème Pilier : La santé et la survie
Ce sous-indice donne un aperçu des écarts de santé entre les femmes et les hommes à l’aide de deux indicateurs. Le premier est le rapport de masculinité à la naissance. Le deuxième représente l’écart entre l’espérance de vie en bonne santé des femmes et des hommes. Cette mesure fournit une estimation du nombre d’années que les femmes et les hommes peuvent espérer vivre en bonne santé en tenant compte des années perdues à cause de la violence, de la maladie, de la malnutrition et d’autres facteurs.
La Tunisie, classée 81ème, a également atteint la parité au niveau du rapport de masculinité à la naissance. En termes d’espérance de vie en bonne santé, la Tunisie est classée 92ème.
4ème Pilier : L’autonomisation politique
Ce sous-indice mesure l’écart entre les hommes et les femmes au plus haut niveau de la prise de décision politique à travers le ratio femmes/hommes aux postes ministériels et le ratio femmes/hommes aux postes parlementaires.
Les résultats ont montré que la représentation féminine au niveau des ministères s’élève à 33,33% contre 66,67 d’hommes, et que le rapport années femme/homme à la tête de l’Etat montre que seulement 1,39% sont des femmes contre 48,61% d’hommes.
