Le secteur informel est tellement « développé »en Tunisie que le volume de ses échanges équivaut ou presque à celui du secteur reconnu. Cette situation date de plusieurs décennies, lorsque les activités de contrebande et les opérations hors la loi étaient d’une façon ou d’une autre permises par les autorités pour préserver la paix sociale dans certains gouvernorats démunis.
Aujourd’hui, la Tunisie paie le prix cher de ce lourd héritage qui nuit aux intérêts économiques et budgétaires de l’Etat mais aussi à ceux du contribuable. Si le gouvernement est victime d’une conjoncture économique extrêmement difficile, il est tout de même appelé à ouvrir de grands chantiers, dont notamment l’intégration de l’économie parallèle.
Pour les économistes, il est en effet grand temps d’ouvrir ce dossier qui met à mal les équilibres financiers de l’Etat et constitue une perte chronique de revenus fiscaux.
C’est dans ce contexte que le professeur d’économie à l’Université de Tunis, Aram Belhaj, a indiqué que la proportion de l’économie parallèle en Tunisie atteint 30 à 40%, ce qui représente une menace réelle pour l’économie formelle, surtout en l’absence d’un climat incitatif à l’investissement.
Intervenant sur les ondes d’une radio privée, il a appelé à la nécessité de prendre un certain nombre de mesures qui ne doivent pas se limiter à l’aspect économique, institutionnel ou fiscal, mais à l’adoption aussi d’une approche globale, avec une feuille de route et une stratégie basée sur une vision claire.
Belhaj a souligné qu’en parallèle, des mesures efficaces doivent être prises, toujours pour lutter contre l’économie parallèle et ce, en surmontant les problèmes liés au climat d’investissement, à la bureaucratie et aux complexités juridiques et administratives.
Il a, également, évoqué l’impératif de faciliter les procédures juridiques, d’améliorer la transparence, la responsabilité et la gouvernance, tout en développant les infrastructures et la numérisation, ainsi qu’en résolvant la question de la fiscalité, dans une réforme totale du système.
L’expert a suggéré aussi de changer de monnaie. « Une mesure qui devrait faire partie d’une réforme globale avec l’intervention des autorités fiscales et du secteur bancaire », a-t-il affirmé, soulignant qu’il s’agit d’une proposition qui mérite d’être examinée, car les revenus qu’elle engendrerait seraient bien plus importants que son coût.
Nemsia : La lutte contre l’économie parallèle renforcera les capacités de l’État
La ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, a récemment affirmé que la lutte contre l’économie parallèle renforcera les capacités de l’État.
Elle a ajouté, lors de la réunion du Conseil national de la Fiscalité (CNF), consacrée à la présentation d’une étude préliminaire réalisée par la Commission technique chargée d’élaborer une stratégie nationale de lutte contre l’économie parallèle, que cette lutte ancrera la politique d’autonomie et réduira le recours à l’endettement.
Nemsia a souligné que le développement de ce fléau, au cours des dernières années, a entrainé des pertes énormes à l’économie nationale, indiquant que la lutte contre ce phénomène s’inscrit dans le cadre de la consécration de la transparence des transactions et de l’équité entre tous les acteurs économiques, ainsi que le renforcement de la concurrence loyale.
Les solutions proposées, selon Nemsia, pour faire face à ce phénomène, seront élaborées dans le cadre d’une approche globale qui prend en considération tous les aspects et volets économiques et sociaux à même de veiller à assurer l’encadrement adéquats des catégories vulnérables et à faible revenu.
A l’issue de cette rencontre, les participants ont convenu de présenter la version finale de cette étude lors d’une réunion ultérieure après avoir pris en compte les propositions soumises par les membres du CNF.
L’Etat est incapable de lutter contre l’économie informelle depuis des décennies car la corruption est fortement incarnée dans tous les secteurs d’activité en l’absence de l’utilisation des TIC dans les échanges. Vous n’avez qu’à visiter le marché de moncef bey pour vous rendre compte de l’ampleur du secteur informel. Une des solutions préconisée c’est de créer une zone géographique au Sud dans laquelle le commerce parallèle prend naissance, c’est à dire déplacer le marché moncef bey et d’autres marchés parallèles dans cette zone régionale sécurisée et contrôlée.
Un état dans un état.
Il faut s’attaquer aux grands corrompus qu’ils soient dans le secteur privé ou dans le secteur public.
Il faut tout recenser et localiser puis éduquer les agents de l’état avant leur recrutement. Il faut assouplir les taxes sur les importations. Il est temps de former des élites de la police commerciale et des douanes et à les immuniser contre la corruption. Il est inadmissible que les lois ne s’appliquent pas devant la force de la corruption. Un état dans un état et la Tunisie est appelée à sortir de son actuel mauvais état comportemental à conséquences économiques. Certains Tunisiens avaient légitimé leur évasion fiscale sous prétexte que leur argent a été volé et est allé à l’étranger par les mains de certains politiciens et hauts responsables. Il est temps de trouver un compromis entre l’état et les détenteurs de capitaux financiers. Les plus productifs et les plus utiles au pays semblent être les plus taxés. Le Tunisien se trouve étranglé par des forces qui le dépassent. Tous réclament l’argent du contribuable et les résultats de ses sueurs. Chers occupants du haut de la pyramide Organiser vous, Soyer plus efficaces dans vos compétences et dans votre honnêteté. Laissez-nous un peu d’oxygene pour essayer de vivre par les fruits de nos sueurs et non pas par l’argent des autres à honorer par les sueurs des innocentes futures générations. La vraie bataille est celle qui oppose les fraudeurs et les honnêtes personnes et structures au service du peuple Tunisien. L’économie suivra comme conséquence de l’assainissement du mental collectif. Le Tunisien, à tous les niveaux doit revoir son comportement vis à vis l’autre (environnement social et naturel).
لا يغير الله ما بقوم حتى يغيروا ما بأنفسهم