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El Abassi a évoqué devant Saïed la fâcheuse question des agences de notation !

L’analyse succincte de la situation économique et financière, présentée dans le dernier rapport de la BCT (Banque Centrale de la Tunisie) souligne, si besoin est, « l’état d’enlisement de l’économie tunisienne et les risques majeurs qui menacent désormais l’équilibre des finances de l’Etat et la stabilité économique et sociale », écrivait le Gouverneur Marouane El Abassi, dans sa lettre de présentation dudit rapport, dite « le mot du Gouverneur » [Pdf]. Ce dernier, faut-il le rappeler, parlait de l’exercice 2020. Force est cependant de faire remarquer que cet exercice a été, avec le début de la crise sanitaire du Covid-19, le commencement  de la décadence de l’économie tunisienne. Pour le  Gouverneur « la responsabilité[en] incombe au retard accumulé des années durant dans la mise en œuvre des réformes indispensables au redressement économique, et que la BCT n’a cessé de rappeler dans ces rapports annuels successifs et ses diverses communications, au même titre que les organismes financiers internationaux partenaires et les agences de notation ».

–        Les agences de notation, semblables à أمك صنافة ? Ce n’est pas l’avis d’El Abassi

Prévoyant déjà que la dette tunisienne, héritée d’un gouvernement à l’autre, deviendra un problème pour la Tunisie, et que la notation de la capacité  d’une économie tunisienne mise à genoux par 10 années de crises à rembourser cette dette, sera un écueil majeur pour la relance, Marouane El Abassi écrivait que « à cet égard, l’année 2020 a connu la poursuite des pressions baissières sur la notation souveraine du pays, qui se sont traduites par la dégradation par trois agences (Fitch Ratings, R§I, et Moody’s) de la notation souveraine de la Tunisie avec des perspectives négatives ».

Parfait connaisseur du mode de fonctionnement de ces agences, que le chef de l’Etat tunisien crucifie et dénigre en les comparant à une « Maïté » qui mitonnerait n’importe quoi (أمك صنافة), elles « motivent leurs dégradations de la notation par le contexte institutionnel et politique marqué par de fortes pressions sociales, une instabilité politique et une fragmentation parlementaire qui viennent s’ajouter à l’absence d’un consensus national sur les grandes réformes et aux effets néfastes de la pandémie sur l’économie ».

Le Gouverneur de la BCT rappelle à cet effet les deux nouvelles dégradations en 2021, intervenues en février par « Moody’s » (de B2 à B3) et en juillet par « Fitch » (de B à B-) avec des perspectives négatives pour les deux notations. Et en tire la conclusion logique que « une nouvelle dégradation par l’une des deux agences fera basculer la notation du risque souverain dans la catégorie « C » compromettant davantage l’accès aux marchés financiers internationaux pour la mobilisation des ressources extérieures nécessaires ». Une conclusion dont Kais Saïed a certainement pris connaissance en lisant au moins la lettre de présentation du rapport de la BCT. Et on suppose que la remarque d’El Abassi, comme un grain de sable dans une mécanique révolutionnaire en dehors du temps économique, pourrait être derrière toute la remontrance du chef de tout l’Etat contre les agences de Rating. « Aussi, les agences de rating sont-elles unanimes sur l’urgence d’un consensus sur les principales réformes, ce qui permettra d’accélérer les négociations avec le FMI, pour la mise en place d’un nouveau programme avant la fin de l’année en cours », rappelait, en effet, El Abassi.

–        Le Gouverneur de la BCT aurait-il écrit ce que Saïed ne voulait pas entendre ?

On retrouve aussi, dans cette lettre du Gouverneur de la BCT, ce qui serait l’unique mise à jour officielle disponible, des pourparlers de la Tunisie avec le FMI. « Juste après l’achèvement des consultations au titre de l’article IV qui se sont déroulées entre décembre 2020-janvier 2021, les discussions entre les services du FMI et les autorités tunisiennes se sont intensifiées à travers la tenue, à Washington au cours du mois de mai 2021, d’une mission de négociation sur un nouveau programme de coopération financière. Un document élaboré par les autorités tunisiennes couvrant principalement les grands axes de réformes ayant trait aux entreprises publiques, à la politique fiscale, à la rationalisation des subventions et à la stimulation de l’investissement et la relance de l’économie est en cours de discussion au niveau des équipes techniques des deux parties », a ainsi indiqué Marouane El Abassi. Et ce dernier d’évoquer, sciemment ou de manière indirecte, que « néanmoins, les réformes en question (…) demeurent contraintes par la situation d’instabilité politique et sociale récurrente, qui réduit la marge de manœuvre des autorités et restreint leur action à la gestion du court terme, dont l’horizon ne dépasse guère le cycle annuel du budget de l’Etat ». Et le Gouverneur de la BCT d’être plus clair et précis : « Plus concrètement, et dans de telles circonstances, des risques élevés pèsent sur la capacité des autorités à relancer le processus de réformes concernant notamment l’assainissement budgétaire et le redressement du secteur public, et à assurer la mobilisation des ressources externes nécessaires à couvrir les besoins de financement importants requis au cours des prochaines années, à des conditions acceptables. De manière plus générale, la question reste posée quant à l’instauration d’un climat des affaires propice à la relance de l’investissement et de la croissance, clé de voûte du rétablissement des équilibres macroéconomiques ». El Abassi a certainement essayé de tempérer ce jugement tranchant, dans sa déclaration à la sortie d’audience. Or, les paroles s’envolent, les écrits restent ! Juste pour l’exemple, Saïd avait bien déclaré, le 25 juillet 2021, vouloir prendre le Parquet. Le Read-Out de cette déclaration dira le contraire.

–        Le « Plan B » d’El Abassi pour la relance, pour un développement durable

Et comme s’il s’adressait au prochain gouvernement, El Abassi met en exergue la nécessité d’une « initiative fédératrice autour d’un programme de réforme solide qui remporte l’adhésion de toutes les parties prenantes en vue de dépasser au plus vite les séquelles de la crise sanitaire et renforcer la coopération avec les bailleurs de fonds et les pays partenaires et de favoriser les conditions d’un rebond de l’économie nationale, qui déjà prend du retard, dans une perspective de reprise de l’économie mondiale en 2021, dont la réussite exige la conjonction des efforts de tous ». Il a tout dit, sans rien dire. Et pour sa part, et sans prendre position sur un quelconque rôle de la BCT dans le financement du (ou des) budget, le Gouverneur El Abassi assure que « la BCT œuvrera, non seulement en faveur d’une relance rapide de l’économie, mais veillera à ce que cette reprise s’inscrive dans le cadre d’un développement durable. D’ailleurs et dans la lignée des efforts du pays en termes de croissance verte, en l’occurrence par l’adoption de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), de la Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD) et de la Stratégie Nationale de l’Economie Verte (SNEV), elle a intégré, depuis 2019, le Réseau des Banques Centrales et des Superviseurs pour le Verdissement du Système Financier (NGFS).

En outre, elle a entamé l’établissement d’une stratégie RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), en vue de développer et de mettre à la disposition du système bancaire des moyens et des standards de financement qui devraient accélérer le rythme de la transition énergétique, intégrer le développement durable dans le fonctionnement de la banque et prendre en compte les impacts environnementaux et sociaux dans l’exercice de ses métiers.

Enfin, la BCT veillera à apporter la diligence nécessaire au renforcement de la coopération avec les Autorités, afin de donner à l’action économique le plus d’efficacité et permettre au pays de retrouver rapidement le chemin de la croissance et de l’emploi, objectifs prioritaires qui commandent par ailleurs, et plus que jamais, un climat politique et social plus consensuel empreint de plus de solidarité et de stabilité ».

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1 COMMENTAIRE

  1. la crise qui s »éternise depuis 2012 est l’œuvre des islamistes et leurs différents alliés qui ont confisqué tous les pouvoirs certes démocratiquement en apparence grâce aux millions de dinars dépensés lors des campagnes électorales pour avoir le maximum des députés pour eux et pour leurs alliés fétiches comme ce traître Marzouki qui demande aux autorités françaises d’intervenir en Tunisie en coupant toute aide , don et crédits à la Tunisie qui traverse la pire crise de son histoire et aussi le président de la république en exercice qui a trop tardé de réagir et les mesures du 25 juillet 2021 ont été bien reçues par le peuple et même en partie par ses opposants mais il a trop tardé jusqu’à maintenant de nommer un gouvernement compétent apolitique intègre soudé et de poigne pour remettre le pays au travail et entamer les réformes nécessaires sur le plan économique social et financière et de lutter efficacement contre la corruption et les non droits avec une feuille de route bien détaillée et une commission nationale d’experts en droit des organisations nationales (quartet de 2014 ) et des anciens hommes politiques intègres et riches d’expérience pour plancher sur une nouvelle constitution ,une nouvelle loi électorale et une nouvelle loi des partis politiques et leur financements et de les soumettre au peuple par référendum pour acceptation ou refus dans un délai maximum de 3 mois . par son comportement d’attentisme et d’hésitations et le retard incompréhensible de prendre les bonnes décisions le président de la république a désenchanté une partie de la population ce qui a encouragé ses opposants de reprendre la voix encouragés par les interventions étrangères qui demandent seulement un gouvernement de compétence économique intègre et bien qualifié et le retour dans un délai raisonnable la démocratie avec ses institutions : parlement et cour constitutionnelle et une vie politique apaisée avec des politiciens dignes et intègres .

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