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Entre le marteau de la mort et l’enclume des finances, les enjeux politiciens

A peine sortie du Ramadan, la Tunisie entrait de plain-pied dans une nouvelle vague de la pandémie de Covid. Aux dernières nouvelles, ce sont 5.251 nouvelles contaminations qui étaient enregistrées au 28 juin 2021. Le pays connaît désormais tous les variants possibles et imaginables, dont le dernier  en date est l’indien. Le Covid-19 est de tous les plateaux TV et radios. Des plateaux, où experts de tous genres et les membres du comité scientifique communiquent désormais davantage que les officiels.

Tous, médias et scientifiques et par populisme, poussent vers un reconfinement total et généralisé, en mettant uniquement en avant le danger de mort que court la population. Une population, pourtant plus que désinvolte, ne respectant que peu ou prou les consignes de sécurité et les gestes barrières, plus soucieuse de ses réjouissances et rendez-vous personnels (mariages, évènements de célébration sportives ou politiques), de son pouvoir d’achat et de sa qualité de la vie, que des dangers auxquels elle s’expose elle-même et fait courir aux autres. Tous défient allègrement l’autorité de l’Etat, et tous s’en remettent à lui pour les protéger malgré eux, dénoncent au pied levé toute défaillance de sa part ou de la part des différents systèmes (santé, sécurité sociale notamment), sérieusement mis à mal par ladite révolution de 2011 et dénudés par les défaillances des divers gouvernements qui se sont succédé en Tunisie depuis cette date.

–        A tous ceux qui demandent un confinement

Le tout dans une économie zombie, devenue exsangue par l’ampleur qui y est désormais prise par le parallèle. Une économie où une part de 14 % devrait provenir d’un secteur, le tourisme, malade de tous les travers de ladite révolution (attentats terroristes), et toujours loin de tout espoir de convalescence à cause des vagues successives de Covid-19. Une économie où les dépenses (masse salariale +2,7% à avril 2021, et transferts sociaux 2,383 Milliards DT à la même date) augmentent nettement plus vite que ses ressources propres, même si le Fisc pompe toujours plus (+13,3 % en IR et +27,6 % en impôts indirects). Une économie aussi où la croissance est négative (-3% au T1 21), l’inflation à 5 % et le chômage à 17,8 %. Une économie enfin, qui roule à l’endettement, domestique et international et avoisine ainsi les 90 % du PIB.

Question : Tous ceux, scientifiques et médias, qui appellent, ou poussent vers un confinement total et général, savaient-ils tout cela ? Ont-ils vu la vidéo devenue virale de ce vendeur de melons qui protestait qu’on l’empêche de vendre sa marchandise en temps de Corona ? Ont-ils entendu les cafetiers , les gargotiers, et autres petits commerces, et surtout leurs mouvements de contestation ? Savent-ils que si les agents de l’ordre et de la circulation se mettaient réellement à dresser des PV d’infractions, ils provoqueraient une autre « révolution » ? Se sont-ils rappelés les longues queues devant la Poste de ceux qui attendaient la petite aide de l’Etat ? On comprendrait que ledit parti des ouvriers le demande. Mais les scientifiques et ceux qui connaissent les chiffres de la situation financière réelle du pays (يعرفو البير و غطاه ) ?

–        Les chiffres de l’Europe, qu’on n’a pas et qu’on ne nous donnera pas

Pour sortir de pareille crise, et commencer à préparer la relance économique, les pays européens avaient dû casquer, et fort. L’épidémie de Covid-19 va coûter 424 milliards d’euros sur trois ans aux finances publiques en France, a estimé, mardi,  le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt à l’AFP. En Allemagne, l’IFRI a indiqué que « l’impact sur les salaires a été atténué grâce aux allocations de chômage partiel, les aides aux entreprises furent importantes et rapidement disponibles, et les structures de l’Etat ont fait preuve de réactivité. Le plan de relance se distingue par l’ampleur des moyens financiers mobilisés, à hauteur de 1.200 Milliards d’euros ». Au Portugal, économie européenne, dite semblable à la Tunisie (mais sans l’appui de l’Europe), « le dispositif de chômage partiel contient la montée du chômage. Le report du paiement des impôts et des cotisations de sécurité sociale ainsi que les garanties de crédit procurent une aide financière aux entreprises. La banque centrale apporte des liquidités substantielles, conjuguées à un assouplissement des règles macro-prudentielles », selon un rapport de l’OCDE. 

Force est donc pour tous ceux qui appellent à un confinement complet, dont les augustes membres du conseil scientifique du chef du gouvernement, de se poser la question : est-ce que leur pays a les moyens d’une telle politique ? Cela, alors que l’ARP, ou une partie d’elle, se prépare à refuser tout nouveau projet de loi de Hichem Mechichi, y compris celui de décréter l’état d’alerte sanitaire !

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1 COMMENTAIRE

  1. On n’a pas besoin d’unc onfinement général si on reste scrupuleusement les consignes de sécurité et le gestes barrières. L’Etat doit inetervenir avec force pour ceux qui ne respectent les 3 consignes : i)Masque bien posé; ii)Distanciation de 1,5 m; iii)Lavage des mains couramment. En plus, Pas de cérémonie de mariage , pas de fête du bac, pas de rassemblement suite aux décès à l’exception de la famille très proche (père, mère, enfants), interdiction de manifestations et couvre feu respecté, outre les restrictions des cafés, restaurants. Le reste c’est ouvert avec prudence de ceux qui viennent de l’extérieur (tunisiens et étrangers) en exigeant les test PCR seulement avec engagement de confinement chez l’hébergeur (maison ou hôtel). Les gens doivent travailler durement, pas de congé, pas de séance unique, contrôle stricte sur les absences.

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