Le président américain Joe Biden s’est entretenu mercredi avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au sujet de la riposte imminente de Tsahal contre l’Iran, dans un contexte de tensions entre les deux dirigeants.
L’entretien, qui a duré environ 45 minutes, marque la première fois que les deux hommes se sont parlé depuis le mois d’août. La vice-présidente Kamala Harris, qui est également candidate démocrate à la présidence, et le secrétaire d’État Antony Blinken y ont participé.
« Les deux dirigeants ont pu avoir une conversation productive, directe et honnête », a déclaré à la presse à Washington la secrétaire de presse de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.
Elle a confirmé que les deux hommes avaient discuté de l’Iran, mais s’est abstenue de donner plus de détails.
« Ils ont poursuivi cette discussion sur la manière dont Israël va répondre à l’attaque iranienne de la semaine dernière et sur un certain nombre d’autres sujets qui sont incroyablement importants pour les deux dirigeants », a déclaré Jean-Pierre.
Elle a rappelé que l’armée américaine avait aidé à défendre Israël contre les attaques de missiles balistiques de l’Iran, soulignant que « notre engagement envers la sécurité d’Israël reste inébranlable ».
Un communiqué de la Maison Blanche publié plus tard dans la journée de mercredi décrit Biden condamnant « sans équivoque » l’attaque de missiles iraniens, sans s’étendre davantage sur la discussion entre les deux dirigeants concernant la réponse d’Israël.
Les deux dirigeants ont également échangé leurs points de vue sur le Liban, selon la Maison Blanche, Biden soulignant la nécessité d’un « arrangement diplomatique » qui permettrait aux citoyens israéliens et libanais déplacés par les violences le long de la frontière de rentrer chez eux.
La formulation semblait intentionnellement ne pas appeler à un cessez-le-feu le long de la frontière, ce que les États-Unis avaient récemment demandé, avant d’être rabroués par Netanyahou.
Au lieu de cela, Biden a « affirmé le droit d’Israël à protéger ses citoyens du Hezbollah, qui a tiré des milliers de missiles et de roquettes sur Israël au cours de la seule année écoulée, tout en soulignant la nécessité de minimiser les dommages causés aux civils, en particulier dans les zones densément peuplées de Beyrouth ».
Il a également insisté sur la nécessité de « relancer la diplomatie » pour débloquer les pourparlers sur le cessez-le-feu et la prise d’otages à Gaza, où il a également insisté sur le rétablissement des voies d’acheminement de l’aide humanitaire.
Selon la Maison-Blanche, les deux dirigeants ont convenu « de rester en contact étroit au cours des prochains jours, à la fois directement et par l’intermédiaire de leurs équipes de sécurité nationale ».
La vice-présidente Kamala Harris s’est jointe à l’appel, qui a eu lieu en milieu de matinée, depuis New York, sur une ligne téléphonique sécurisée. Elle a refusé de s’étendre sur la conversation lors d’une interview accordée à CNN plus tôt dans la journée, expliquant qu’il s’agissait d’une information confidentielle. Elle a toutefois reconnu l’importance de cette conversation, la première entre Biden et Netanyahu depuis le 21 août.
« C’était un appel important », a-t-elle déclaré.
Les responsables américains espèrent limiter la réponse d’Israël à l’Iran, alors que la région est sur le fil du rasoir et que les craintes d’une guerre plus large s’accroissent. Le président a déclaré qu’il s’opposait à des frappes sur les installations nucléaires iraniennes et a recommandé de ne pas frapper les sites pétroliers iraniens.
Le poids des paroles de Biden reste toutefois une question ouverte, et les responsables américains sont devenus très sceptiques quant à la volonté de Netanyahu d’écouter les conseils de Biden, souligne CNN.
Néanmoins, Biden a insisté pour parler à Netanyahu avant les prochaines mesures prises par Israël, estimant qu’il était important de lui faire part directement de son point de vue.
Entretien Biden-Netanyahou sur la riposte contre l’Iran
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