AccueilLa UNEHausse du Taux Directeur de la BCT en perspective

Hausse du Taux Directeur de la BCT en perspective

Le rebond de l’inflation à la fin de 2021 inquiète sérieusement les autorités monétaires tunisiennes. « La trajectoire désinflationniste, observée depuis le début de l’année 2019, s’est interrompue en 2021 avec une inflation qui est passée de 4,9 % en G.A (Glissement Annuel) en janvier 2021 à 6,6 % en décembre 2021, pour s’établir en moyenne à +5,7% sur l’ensemble de l’année, après +5,6 % durant l’année 2020, et devrait avoisiner 6,8% en 2022 », écrivait la dernière note de conjoncture de la BCT (Banque Centrale de Tunisie).

–          « La BCT ne peut pas rester les bras croisés »

Selon une source de la BCT, qui expliquait cette tendance inquiétante pour Africanmanager, « il y a un sérieux problème avec l’inflation avec un renforcement très tangible, à cause notamment des prix internationaux des produits de base et de l’énergie qui accélèrent leur hausse. Mais aussi, le resserrement des politiques monétaires dans le monde lorsqu’ils augmentent leurs taux directeurs.

Revers de la médaille, cela impacte directement notre taux directeur, car nous on s’endette. Cela, sans compter un certain nombre de prix qui vont être ajustés à la hausse, comme l’annonce le document du budget 2022. Et cela va impacter l’inflation ».

En Tunisie, en effet, l’inflation ne dépend pas que de facteurs locaux. Dans une économie de transformation, comme la tunisienne, elle dépend aussi des prix internationaux des intrants, des matières premières et des semi-produits importés.

Et notre source de préciser que « comparativement à 2021, où la moyenne de l’inflation a été de 5,7 %, il y aura un bon point de plus, pour arriver à 6,8 % en 2022, voire même 7 %, moyennant des ajustements récurrents du prix à la pompe des carburants en fonction des cours internationaux ». Et c’est là que réside la source de la « très forte inquiétude » de l’Institut tunisien d’émission qui est une très forte source d’inquiétude pour la conduite de la politique monétaire. Pour notre source, « la BCT est le garant de la stabilité des prix. Du coup, lorsque l’inflation s’accélère, la BCT ne peut pas rester les bras croisés ». Le mot est lâché, et la pierre est jetée dans la mare !

–          La BCT y pense déjà

On comprend alors que quelque chose se prépare. On pourrait parler de hausse ou d’ajustement du TD, sans autre forme de détail de la part de notre source. Cette dernière se contente de préciser que « la décision d’augmenter ou pas le taux directeur revient en premier lieu au Conseil d’Administration de la BCT, organe qui réunit des universitaires, des experts en banque et finances, le président du CMF. Mais aussi les représentants des Ministères, respectivement ceux des Finances et de l’Economie et du Plan. Pareille décision obéit surtout à l’élément, très important, de la persistance de l’inflation dans le temps, et qu’on déduit que ce trend haussier peut, ou va, nuire au pouvoir d’achat des citoyens et aux équilibres macroéconomiques. C’est à ce moment qu’on commence à réfléchir sérieusement à un ajustement à la hausse du taux directeur. Une telle décision, même de quelques petits PB (Point de base), doit être perçue comme un signal de la BCT pour dire qu’elle est là, qu’elle joue réellement son rôle essentiel de veille à la stabilité des prix, et qu’elle ne peut rester les bras croisés, lorsque la montée de l’inflation s’inscrit dans un trend haussier persistant, votre même durable », dit notre source qui ne peut révéler ni le timing, ni le degré de cet éventuel ajustement. Il s’agit là, dit-elle encore, « d’éviter de donner lieu à de possibles anticipations qui pourraient rejaillir sur la valeur du DT ».

On rappelle, de notre part, que la dernière augmentation du TD (Taux Directeur, ou taux d’intérêt à court terme fixés par les banques centrales qui les utilisent pour piloter leur politique monétaire et par conséquent contrôler la masse monétaire et réguler l’activité économique de leur pays), d’un seul point de pourcentage à 7,75 %, remonte à février 2019. Un taux qui avait été par la suite baissé à deux reprises. La 1ère d’un point en mars 2020, puis à 6,25 depuis octobre de la même année. Et il faudra généralement 6 à 8 trimestres pour en récolter les effets induits sur l’inflation.

–          Un PIB à 2,8 % n’est qu’un rebond technique

Sinon, on apprend que pour la croissance, on s’attend à ce que cela soit 2,8 % pour toute l’année 2021. Une prévision, qui ne s’éloigne pas trop de celle du ministère de l’Economie et du plan. Ce 2,8 % de croissance du PIB, ne sera cependant qu’un simple rebond technique après le chiffre négatif de l’année antérieure, et non un signe de performance de l’économie. Entretemps, faut-il le rappeler, il y eut très une forte destruction des capacités de production, et la machine économique qui ne redémarre pas par absence des lourds d’investissements nécessaires, comme pour le phosphate.

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -