AccueilCe que je croisJ’assume : Une privatisation bien menée, est une "ligne verte".

J’assume : Une privatisation bien menée, est une « ligne verte ».

En route vers le sud j’ai pris cette photo symbole : A la fin du tronçon autoroutier Tunis – Gabès se dresse encore la cimenterie de Gabès qui a été́ privatisée donnant lieu à la transaction à la tonne la plus élevée réalisée dans le bassin méditerranéen .
La cimenterie est toujours là ,plus efficiente et davantage citoyenne avec les emplois qu’elle procure et l’appui qu’elle apporte à l’action culturelle et sportive de la région et à la société́ civile outre sa contribution à la promotion de la production et des revenus dans la région .
Par ailleurs et à l’instar des premières opérations de privatisation des cimenteries ( cimenteries d’Enfidha et de Djebel el ouest ) les ressources financières qu’a pu drainer l’opération de privatisation de la cimenterie de Gabès ont servi à contribuer au financement du réseau autoroutier du pays .

J’ai eu l’honneur et le privilège de mener les deux premières opérations de privatisation du secteur cimentier .C’étaient les premières grandes opérations de privatisation de ce pays et j’avais réussi à convaincre les hautes autorités de l’Etat d’éviter d’utiliser les ressources provenant de la cession des deux cimenteries d’Enfidha s et Djebel el ouest soit près de 400MD ,dans des recrutements ou d’autres dépenses de fonctionnement me référant à un principe fondamental de la gestion des finances publiques qui dit en substance « qu’à ressources exceptionnelles dépenses exceptionnelles » et à cet égard il n’y a pas mieux que l’infrastructure d’autant que le pays a pris un retard dans le domaine autoroutier .Ce processus mènera à la création du fonds autoroutier qui contribuera notamment à la réalisation des autoroutes de oued Zarga/béja ,et l’extension de celle du sud .Malheureusement ce fond vient d’être supprimé au nom
d’une certaine logique destructrice ,celle de ne voir dans les anciennes réalisations que des débris et du fassad ,une logique qui a contribué à détruire l’économie de ce pays.

L’opération de privatisation a eu trois conséquences majeures:

-D’abord renforcer l’efficacité́ des cimenteries privatisées et il suffit pour s’en convaincre de voir la situation difficile dans laquelle se débat aujourd‘hui la cimenterie de Bizerte autrefois la plus solide du secteur et je considère que les gens qui se sont opposés à sa privatisation ont sérieusement hypothéqué́ son avenir .

-Ensuite ,cette opération a pu donner un nouvel élan au programme autoroutier ,les ressources dégagées ayant servi de levier de financement à ce programme et ont pu aider à mieux intégrer les régions du pays et notamment le nord -ouest ,le centre -est et le sud-est sans alourdir au-delà̀ des seuils admis l’endettement public du pays .

Enfin et surtout ce processus a fait prévaloir et ancrer un principe fondamental de saine gestion des finances publiques ,un principe qui a été́ malheureusement sacrifié en 2012 et 2013 contribuant à mener les finances publiques à l’impasse budgétaire actuelle .

Pour ces trois raisons ,je considère qu’un programme de privatisation bien mené́ doit constituer une « ligne verte » notamment pour un pays démuni de ressources et qui n’arrive plus à accéder convenablement au marché́ financier international.

Taoufik Baccar (Agence de notation PBR rating)

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2 Commentaires

  1. Les entreprises privatisées collectent l’argent du consommateur tunisien et dégagent des bénéfices qui sont généralement transférés en devises étrangères. Cette donnée est généralement camouflée.
    L’autoroute en soi permettrait de générer des pots de vin mais ne peut pas créer des postes d’emploi stable dans les régions défavorisées. Pour cela la croissance du temps de Ben Ali n’a jamais été durable

  2. Un point très important a été, par connivence ou pas, oublié à savoir l’évolution du prix à l’achat du ciment suite à ces actions de privatisation jugées bénéfiques et profitables pour la Tunisie.

    Vu que l’article ne donne aucune date voilà selon l’INS l’évolution de l’indice des prix à la vente pour fabrication de ciment, chaux et plâtre: 56.1 en janvier 2000 à 190.1 janvier 2019 (2010 indice=100), soit une croissance de 7.05 points/an en moyenne et 10 points/an sur la période 2010-2019. (prix 5 dinars/sac de ciment rouge en 2009 à 12 dinars/sac aujourd’hui)

    Sans parler de la qualité du ciment, il va falloir être plus relativiste dans ces jugements car certes la privatisation à renflouer la caisse de l’état, les poches des capitaux mais a appauvri le citoyen qui ne possède plus (théoriquement) l’industrie de ciment et paie plus cher le produit avec une moindre qualité.

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