AccueilLa UNEK. Saïed ronronne, du «Jeudi noir» au «Black Sunday»

K. Saïed ronronne, du «Jeudi noir» au «Black Sunday»

Appeler au téléphone le SG de la toute-puissante centrale syndicale ouvrière, juste pour évoquer des souvenirs vieux de 45 ans, il fallait être Kais Saïed pour le faire, et même le rapporter dans un communiqué officiel, long de 278 mots.

C’est, en effet, du « Jeudi noir » de fin de règne du premier président tunisien Habib Bourguiba, que Kais Saïed a longuement parlé avec Noureddine Tabboubi. Nul ne pourra ainsi dire que les deux hommes ne communiquent pas. Et si la montagne ne vient pas à Saïed, Saïed ira à la montagne, même par téléphone.

  • Saïed joue son propre Spin-Doctor au téléphone

Jouant au Spin-Doctor, le chef de tout l’Etat tunisien s’est remémoré « ce qui s’était passé à l’automne 1977 à Ksar-Helal où sont tombés nombre de martyrs, et le congrès de l’UGTT de décembre 1977. Saïed n’avait alors que 19 ans d’âge. Il se rappelle pourtant ce que faisaient les « milices », [Ndlr : Dites alors de Mohamed Sayah qui était à la tête de la direction du parti au pouvoir] « qui dénaturaient l’action syndicale et cassaient la grève annoncée par le syndicat, et le défèrement  en justice de nombre de leaders syndicaux … La Tunisie n’oubliera pas ses martyrs ». Suivez le regard du chef de tout l’Etat !

L’unique message qu’on pourraitdéceler dans le Read-out de cette conversation téléphonique, qu’on espère tout de même pas semblable à celui fait de sa conversation avec le chef de l’Etat français, c’est ce passage où Saïed évoquait le régime de Bourguiba, « qui a choisi, à l’époque, l’approche libérale, n’a pas abandonné le secteur public. Et on parlait alors de coexistence entre les trois secteurs, public, collectiviste, et privé. On s’étonne aussi aujourd’hui que ce qui était considéré comme de droite et libéral puisse aujourd’hui être considéré comme un discours en usage à la droite du Premier ministre à cette époque ». On comprendrait alors, peut-être, que le chef de tout l’Etat voudrait tranquilliser le patron de tout le syndicalisme, sur le schéma de développement qu’il prônerait, qu’il n’y aura pas de privatisation, et que le secteur restera et sera même renforcé par les entreprises « Ahliya », une sorte de coopératives qu’il voudrait mettre en place. Manière de dire à Tabboubi, « n’aie pas peur de mon projet, cher partenaire » !

  • Black-out économique sur l’après « Black-Sunday » politique

Mais on pourrait aussi comprendre que le chef de tout l’Etat n’a pas envie de parler du présent qui le déçoit, et ne voudrait pas parler non plus d’un futur dont il ne maîtrise pas les instruments. Le tout, à la tête d’un pays dont il n’imagine les perspectives que d’un prisme qu’il est le seul à connaître, et en parle comme d’un fantôme dans une hallucination politique dont il n’ose préciser le contenu pratique.   

Le dimanche 25 juillet 2021, le chef de l’Etat tunisien devenait le chef de tout l’Etat du même pays, dans ce qui sera considéré par ses ennemis comme un « Black-Sunday ». Et depuis ce jour, le marasme de la crise politique qu’il disait résoudre, ne faisait qu’envenimer.

Economiquement, en janvier 2020, l’inflation était à moins de 6 %. Décembre de la même année, elle est à 6,6 %, le chômage est à 18,4 % alors qu’il n’était qu’à 14,9 % au 3ème trimestre de 2019, et la dette publique dépasse désormais les 100 % du PIB.

Les pensions des retraités de la fonction publique commencent déjà être rognées pour manque d’argent, le ministère des Finances guette toute rentrée d’argent juste pour payer les salaires des fonctionnaires de l’Etat. Les enseignants et les agents des forces de l’ordre ont accusé un retard de paiement de leur rémunération du mois de janvier et les employés de certaines entreprises gérées par l’Etat n’ont été payés qu’à moitié. Les banques sont sous pression pour renflouer les caisses de l’Etat et mettent  désormais en danger l’argent des épargnants et des déposants

C’est tout cela le bilan de ce qui devait être un « black-Sunday », uniquement pour ses ennemis politiques, et qui se révèle être un tsunami généralisé !

Avec le SG de l’UGTT, on imaginait que le président de la République parlerait de cette situation économique désastreuse du pays qui se dégrade. Que nenni. Il parle du passé, et flirte avec son possible allié.

Tout le monde, à l’étranger comme en local, tente d’attirer l’attention du chef de tout l’Etat sur le danger qui guette son mandat et tout le pays. Saïed-Zorro ne se réveille toujours pas et préparerait déjà un après Bouden !

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1 COMMENTAIRE

  1. Désolé mais se que vous dites c’est le fruits de 10ans de pillage de prédateurs en tout genre kaïs saïd n’est pas responsable de la situation économique du pays mais se qui on contribue à le chacalisé pendant 10ans lolllll

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