L’Egypte va creuser un nouveau canal de 72 kilomètres le long du canal de Suez, a annoncé mardi le président de l’autorité chargée de l’exploitation de cette voie de navigation entre la Méditerranée et la mer Rouge.
« Ce projet gigantesque sera la création d’un nouveau canal de Suez parallèle au canal actuel d’une longueur totale de 72 kilomètres », a dit Mohab Mamich ajoutant que ce nouveau projet permettra notamment de créer un million d’emplois-une aubaine alors que le pays affiche un taux de chômage supérieur à 20 %- Il devrait aussi, une fois terminé, laisser espérer au Caire une rente annuelle de l’ordre de 13 milliards de dollars contre 5 actuellement selon certains experts.
Le coût du creusement de ce nouveau canal serait de l’ordre de 4 milliards de dollars. A l’occasion d’une conférence de presse, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a par ailleurs souhaité que ce projet soit essentiellement fiancé par des banques locales et les citoyens égyptiens. « Nous voulons que tous les Egyptiens détiennent des actions dans ce projet, » a expliqué le chef de l’Etat en demandant une participation de 100 livres égyptiennes (environ 10 euros) pour ceux qui vivent en Egypte et de 100 dollars (un peu plus de 74 euros) pour ceux résidant à l’étranger.
Le canal annoncé est d’une longueur inférieure à celle du canal de Suez (163 kilomètres contre 72 kilomètres pour le projet annoncé ce mardi). Selon Mohab Mamich, le projet comportera une tranche de 35 kilomètres de creusement proprement dit et une autre de 37 kilomètres qui sera un « élargissement et approfondissement » du canal actuel.
Sa construction devrait prendre environ 3 ans et devrait permettre de réduire le temps d’attente actuel des navires qui veulent emprunter le canal de Suez. Ce temps d’attente passerait de près de 11 heures aujourd’hui à seulement 3 heures à l’avenir.
Un consortium au sein duquel on trouverait notamment l’armée égyptienne et une société d’Arabie Saoudite (filiale de la société d’ingénierie libanaise Dar Al-Handasah) dirigera les travaux de développement d’une zone de développement de près de 76.000 kilomètres carrés autour du canal.
Ironie de l’histoire, ce projet de développement avait été annoncé par le Président déchu Mohamed Morsy qui avait alors été accusé de vouloir donner le contrat au Qatar. Et c’est encore pour des raisons de sécurité nationale que l’armée égyptienne s’était alors opposé à la construction d’un deuxième canal.
