Jeudi 27 juin, la Tunisie et l’Union Européenne entameront les négociations à propos du chantier de la libéralisation du transport aérien tunisien.
Ce sera certainement un travail de longue haleine comme c’est le cas du Maroc. Mais de quoi s’agit-il au juste ? Une nouveauté de taille, car il faut rappeler que, jusqu’aujourd’hui, le transport aérien entre la Tunisie et les pays européens est régi par des accords bilatéraux qui sont souvent limités en termes de possibilités du trafic.
Avec l’open sky, il n’y aura plus du ciel gardé ou un ciel réservé uniquement aux quelques compagnies. Cela veut dire que les opérateurs tunisiens devraient être autorisés à ouvrir des lignes aériennes en Europe librement. De même, la concurrence jouera son rôle et on verra apparaître des nouvelles compagnies sur les aéroports tunisiens, notamment celles dont les billets sont très bon marché.
Mais la Tunisair dans tout cela? Aujourd’hui, la Tunisie est prête à ouvrir son ciel et être ouverte au monde, a assuré le ministre du Transport, Abdelkarim Harouni , visiblement enthousiasmé par cette ouverture.
Lors d’une réunion organisée à la veille du démarrage des négociations, le ministre a relevé que la Tunisie de l’après 14 janvier est en train de concrétiser la bonne direction de la coopération tuniso-européenne, qui a atteint un niveau avancé. Et le démarrage des négociations afin de bénéficier de l’expérience de l’Open Sky (ciel ouvert), notamment l’ouverture de l’espace aérien aux compagnies européennes est un bon exemple de la réussite de la stratégie de voisinage.
Les négociations seront lancées, jeudi, entre les experts tunisiens en aviation civile et une délégation européenne dont l’objectif est d’avoir un profit optimum pour les deux parties. Un défi de taille, mais il peut être relevé, en s’inspirant notamment d’autres expériences comme celle marocaine et en s’assurant que cette dernière sera sans grands risques et sans pertes pour le transporteur aérien national et le parc aéronautique en général.
Restructuration de Tunisair, condition de réussite de l’ouverture du ciel
Pour Abdelkarim Harouni, la réussite de l’ouverture du ciel tunisien reste tributaire de la restructuration de la compagnie nationale. En effet, un plan de redressement a été mis en place permettant à Tunisair d’augmenter ses capacités concurrentielles. Le ministre a fait savoir que « la réforme de la compagnie nationale est importante dans la mesure où elle permettra de gérer les risques et assurer un équilibre financier pour cette compagnie déjà entravée par plusieurs difficultés ».
Outre la réhabilitation de ladite compagnie, la préparation technique demeure une autre condition obligatoire pour accomplir cette mission. Kamel Ben Milad, directeur général de l’aviation civile nous a indiqué que le secteur du transport est en plein réforme. Dans ce cadre, une stratégie de négociation a été mise en place qui aboutira, selon lui, à un accord d’ouverture des services aériens du transport dans les meilleurs délais.
Autre condition, l’inclusion dans un accord final des filets de sauvegarde afin de minimiser les retombées d’une concurrence. Ceci est lié à la mise en place d’une panoplie des mesures d’accompagnement, l’objectif étant de rénover le secteur de l’aéronautique, d’une part, et d’harmoniser avec les infrastructures aéroportuaires et de navigation aérienne, d’autre part.
Quel danger pourrait faire peser un tel accord avec l’UE ?
Kamel Ben Milad nous a assuré que l’accord avec l’Europe présentera des avantages contrairement aux informations circulant sur quelques supports médiatiques. D’abord, il contribuera à l’augmentation des trafics et ce, grâce à l’ouverture des nouvelles lignes, les aéroports de l’intérieur en particulier.
Egalement, il y aura certainement avec l’augmentation de la concurrence, une baisse de prix des consommateurs, ce qui favorisera sans doute le tourisme et la concurrence.
Autre avantage, celui relatif à la promotion des standards aéronautiques tunisiens pour être en conformité avec les standards internationaux.
Bref, l’open sky est certainement bien, mais à quel niveau ?
Wiem Thebti