L’épineux problème financier de la compagnie Tunisair semble être un handicap majeur qui empêche les acteurs du transport aérien d’entamer une réelle négociation avec l’interlocuteur européen en vue d’ouvrir totalement et complètement le ciel tunisien au trafic aérien mondial , et ouvrir cet espace devant les opérateurs tunisiens , surtout publics .
Cet objectif demeure irréalisable étant donné que l’achèvement du plan de redressement, de vingt mesures, avancé en février dernier, n’a pas encore mis en œuvre à l’exception de l’avance de trésorerie d’un montant de 40MDTpour le compte de Tunisair .
Dans ce contexte incertain, les responsables sont interpellés sur la date d’entrée en application des conventions de l’Open Sky . Le premier responsable de ministère du transport, Abdelkarim Harouni a déclaré que l’ouverture totale et complète du ciel tunisien est prévue pour 2016, mais la condition concrète se rapportant à la situation financière de Tunisair , peut-elle être réalisée avant cette date ? En d’autres termes est-ce que la Tunisie peut respecter ces délais fixés par Harouni , sachant , qu’il a été clairement dit que l’ouverture du ciel ne peut pas se faire dans une conjoncture marquée par des déséquilibres financiers de Tunisair en sa qualité de transporteur aérien majeur à l’échelle nationale , et partenaire économique de taille ?
Kamel Ben Miled, DG de l’aviation civile a estimé que la réalisation de ce défi nécessite beaucoup d’efforts pour repositionner cette compagnie nationale . Il pense que cet objectif reste tributaire de l’achèvement du plan de restructuration mené par Tunisair et du retour à la normale de ses équilibres financiers.
Ces conditions sont jugées « difficiles » à réaliser faute d’une volonté claire de la part du gouvernement qui n’a pas manqué d’annoncer officiellement qu’il ne peut plus rien faire pour cette société .
Coopération étroite pour ouvrir le ciel
Ayant entamé le processus de discussions avec l’Union Européenne, la Tunisie poursuivra ces négociations début de 2014. Cette étape fait suite à la tenue du deuxième round qui a eu lieu les 9 et 10 décembre 2013, à Bruxelles ou les deux parties sont convenues de signer un protocole d’appui afin de booster l’aviation civile nationale. L’objectif principal du protocole en question est d’aider la Tunisie à restructurer le secteur de l’aviation civile avec ses différentes composantes, d’impulser sa productivité et sa compétitivité, outre l’amélioration des normes techniques et la modernisation de l’infrastructure.
Ce deuxième round était une occasion pour la partie tunisienne pour mettre en lumière le projet de mise à niveau du transport aérien qui permet au pays de réussir son adhésion aux conventions de l’Open Sky.
Salah Garsallah, PDG de l’Office de l’Aviation Civile & des Aéroports (OACA), a insisté ,dans ce contexte , sur l’impératif d’assurer la coordination entre les différents intervenants et d’opter pour une coopération étroite afin d’améliorer la performance de Tunisair. « Il est temps d’unir les efforts pour que Tunisair soit une compagnie fiable et en mesure de gagner la bataille de la concurrence » a-t- dit , avant d’ajouter « l’ouverture du ciel serait un défi réalisable à condition de résoudre les problèmes de Tunisiair, qui ne pourraient l’être qu’après les prochaines élections ».
D’après lui, la résolution de ces problèmes passerait également par un plan de travail adéquat et à travers un sacrifice qui sera consenti par tous les acteurs. Le PDG de l’OACA a par ailleurs noté que le soutien de Tunisair Express à la Compagnie nationale s’avère d’une grande nécessité pour que la flotte tunisienne soit capable de répondre aux conditions exigées par l’ouverture du cinquième ciel.
Wiem Thebti
