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La douche écossaise de Mechichi !

On attendait la seconde déclaration de Hichem Mechichi sur l’issue des négociations de constitution du nouveau gouvernement presqu’avec la crainte qu’il cède, Crainte surtout après les dernières sorties du président de la Choura du parti islamiste tunisien. « On ne s’attend pas à ce que le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi, refuse la formation d’un gouvernement politique partisan », avait en effet affirmé ce matin Abdelkrim Harouni. Ce dernier a même haussé le ton en mettant en garde contre la « tentative risquée d’un gouvernement non-partisan ». Manifestement, et après avoir rencontré le chef de l’Etat Kais Saïed, Mechichi résiste.

La douche écossaise généralisée de Mechichi

Devant les journalistes à Dar Dhiafa, le chef de gouvernement en devenir, commence par dire « j’ai compris que le degré de disparité et de contradiction des positions des partis politiques ne permet pas de trouver le moyen de constituer un gouvernement, qui regroupe toutes les parties politiques et garantisse le minimum de stabilité politique dans le pays ». On comprend alors que, pour lui et jusque-là, les dés sont jetés et qu’il n’irait pas vers un gouvernement politique et partisan, comme le voudrait Ennahdha.
La douche écossaise était brutale et totale. « Le devoir national nous dicte, aujourd’hui, de composer un gouvernement de réalisation, économique et sociale, orientée vers le citoyen, dont la priorité des priorités est de lui procurer les solutions urgentes qui n’attendent pas, et qui ne soit pas l’otage des enjeux politiciens. Et j’estime que la meilleure solution réside dans un gouvernement de compétences, totalement indépendantes, et dont les membres doivent faire montre d’efficacité, d’opérabilité et d’intégrité ». Mechichi dément ainsi, publiquement et sans détour, Abdelkrim Harouni, et dit Non sans ambages à un gouvernement « politique et partisan » revendiqué à cor et à cri par le parti islamiste tunisien. On pourrait, peut-être, y voir un coup de patte de Kais Saïed qui fait litière mais n’oublie pas !

Le gouvernement sera politique, mais à sa manière !

Les observateurs des développements du processus de formation du gouvernement qui succèdera à celui de Elyes Fakhfakh, avaient déjà cru détecter un soupçon de volonté chez celui qu’on a appelé, au moins à travers son CV, un « homme du Palais » et un homme de l’administration avec un grand A, un prochain chef de gouvernement capable de mener seul sa barque, et un homme d’Etat qui finira par placer l’intérêt de cet Etat au-dessus des partis. L’espoir était devenu plus vivace, lorsqu’au 10ème jour de ses consultations, il disait que « le gouvernement sera politique, dans notre conception de la politique qui est d’être au service des citoyens ».
Entretemps, il avait, à deux reprises, rencontré le chef du parti islamiste tunisien, une 1ère fois et à sa demande, le samedi soir, à l’issue de laquelle on a fait croire que Mechichi aurait fini par déférer à la demande de Rached Ghannouchi pour le choix d’un gouvernement politique et partisan, où Ennahdha sera présente. La Fake-News sera même confirmée, lundi, par le président de la Choura. Le ballon d’essai d’Ennahdha ne passera pas, et Ali Larayedh revient sur Wataniya TV, sur l’éventualité d’élections anticipées, qui, a-t-il dit, « est moins insupportable [Ndlr : Pour Ennahdha], qu’un gouvernement, tel que celui que Mechichi s’emploie à former ». On comprendra alors que le parti islamiste tunisien ne voterait pas en faveur du prochain gouvernement, et qu’il confirme ainsi la fuite démentie, du document interne de la Choura qui appelait les bases d’Ennahdha à se préparer pour des législatives anticipées.

Hichem résiste. Fera-t-il preuve de résilience ?

Reste que Mechichi espère toujours faire passer sa pilule à Rached Ghannouchi, dans les 15 jours de négociations qui restent et dont il a dit qu’elles continuent. Il ne restera alors pour ceux qui avaient cru, en 15 jours, que le chef du prochain chef de gouvernement aurait le courage de composer le sien propre , un Cabinet de compétences indépendantes, formé de ministres qui n’obéiraient qu’aux seuls intérêts de l’Etat, que Mechichi et Saïed, ne leur tournent pas le dos. Mais aussi que le prochain gouvernement ne sera pas comme le gouvernement sortant, entre les mains d’Ennahdha, directement ou indirectement, avec un Mechichi qui ne ressemblera en rien à Fakhfakh. La Tunisie de ceux qui n’aiment pas les islamistes, ne perdra ainsi pas une nouvelle occasion de remettre Ennahdha à sa place. A défaut, la laisser seule face aux insurmontables et harassantes difficultés du pouvoir, qui finira certainement par déloger le dernier pion de l’ancienne Troïka et jeter toute cette mauvaise expérience, politique, économique et sociale, dans la poubelle de l’histoire.
Attendons donc la prochaine quinzaine, surtout l’issue du vote de confiance de l’ARP, et encore la réaction des partis éconduits par Mechichi, lorsqu’il s’agira de faire passer ses projets de lois et de mesures pour, comme il dit, stopper l’hémorragie des finances publiques, renforcer le climat de l’investissement et la confiance des investisseurs, préserver le pouvoir d’achat du citoyen, mettre à l’abri du besoin les couches sociales fragiles, et faire respecter la loi. Des objectifs, qui pourrait être ardus, comme en ont témoigné quelques experts pour Africanmanager.

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7 Commentaires

  1. Trop de venin dans cette article. Un gouvernement sans islamiste….des voeux creux! ..qui ne se concrétisent par la machination qui s’est avéré contre productive…
    A quand vous ne laissez la démocratie faire sa filtration? A quand monsieur Boumiza et autres ferment les yeux sur la volonté d’un peuple …qui ne comprend rien !? Qui s’achète !? Qui donne sa voix pour un kilo de spaghetti !? Qui défend des bons de trésor, en son nom, sa rente depuis 1969!?
    Les salafistes disent qu’il est interdit de sortir contre le gouvernant! Vous faites pareil !! Vous militez pour ne pas sortir contre l’appareil!?
    C’est cela la démocratie ? La votre!…oui..
    Pour pas mal de tunisiens dont je fais partie…la démocratie est la concrétisation du choix de la majorité…
    Dans mon pays…la majorité n’a pas de sens et nous voulons un standing ovation des autres peuples???
    Boumiza! Vous ne distinguez pad entre le peuple qui n’aime pas les islamistes…(quelle bourde) et le peuple qui aime la liberté de choisir, de sanctionner, d’ecarter, …
    Il n’aime pas quon lui rétorque ses droits sous quelque soit la raison…
    Marzouki qui n’est pas islamiste…a été traîté comme la peste!
    Que voulez-vous?
    Faites bien les choses …nous applaudirons et sortons dans les rues fêter la sortie des islamistes du pouvoir!!
    Sinon, mefiez vous l’exemple turc est economiquement à succès…ils batissent une empire labas! Les coups bas sont rejetés par le peuple turc….et vous l’avez vu!
    Aujourd’hui, ils veulent renégocier l’exploitation de la méditerranée par les superpuissancces!!
    Ouvrez les yeux et laissez la démocratie, la vraie, s’installer!!!

  2. S’il y’a un ministre d’Ennahdha dans le nouveau gouvernement çà sera foutu pour la Tunisie, et il n’y aura aucune réussite pour l’avenir de la Tunisie, par contre si le gouvernement ne comporte aucun parti politique la réussite sera totale. Ennahdha restera toujours l’obstacle n°1 au progrès de la Tunisie.

  3. Les islamistes sentent les tissons sous des pieds nus. Ils ne tiennent point de dossiers sur le chef de gouvernement désigné, il n’est ni lécheur ni hypocrite. C’est ce qui affole ses faucons en multipliant les apparitions médiatiques dans le but de dérouter le choix apolitique.
    Seulement que « la danse du coq égorgé » est là et on leur dit sans vous on pourra avec des compétences. Et pour vous, game over, on ne supporte pas votre obscurantiste ni votre hypocrisie.

  4. Les islamistes sentent les tissons sous des pieds nus. Ils ne tiennent point de dossiers sur le chef de gouvernement désigné, il n’est ni lécheur ni hypocrite. C’est ce qui affole ses faucons en multipliant les apparitions médiatiques dans le but de dérouter le choix apolitique.
    Seulement que « la danse du coq égorgé » est là et on leur dit sans vous on pourra avec des compétences. Et pour vous, game over, on ne supporte pas votre obscurantiste ni votre hypocrisie.
    Je l’ai rédigé après lecture de l’article.

  5. Pauvre Tunisie. Elle mérite une élite mieux que l’actuelle avec mes respects à certains rationnels.
    Espérant que ns ne perdrons pas notre autonomie à cause d’une majorité psychose.

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