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La feuille de route militaire tuniso-américaine, un modèle pour d’autres pays en Afrique et ailleurs, selon le Pentagone

De tout temps, la coopération militaire tuniso-américaine a été présentée de part et d’autre comme exemplaire. Ce qui est un fait avéré avec la régularité des réunions des instances et structures dédiées, et en regard des équipements, des capacités et du savoir-faire de l’Armée tunisienne formée à l’école américaine. La visite, cette semaine, du secrétaire américain à la Défense, Mark Esper, en Tunisie y a ajouté un jalon essentiel qui rejaillira d’une manière très significative sur l’avenir du partenariat en matière de défense. Il s’agit de la mise en place d’une feuille de routequi trace un parcours de dix ans pour la coopération entre les deux pays.
La Tunisie est déjà un allié majeur des États-Unis, non membre de l’OTAN, et travaille avec le Pentagone sur de nombreux intérêts communs. L’accord qui a été signé dans ce sens par les ministres de Défense des deux pays, fera progresser ces intérêts communs en matière de sécurité, a déclaré un responsable de la défense américaine voyageant avec Esper.
La feuille de route reconnaît l’importance des relations américano-tunisiennes en Afrique du Nord et en Méditerranée. La Tunisie est un « exportateur de sécurité » dans la région, participant à de nombreux exercices et coopérant avec d’autres nations en matière de sécurité.
Le terrorisme et les menaces d’organisations extrémistes violentes sont toujours un danger dans la région, et la Tunisie est intimement impliquée dans la recherche de solutions à la crise des migrants. Esper s’est dit impressionné par les efforts des Tunisiens pour renforcer leurs capacités contre les terroristes, mais aussi pour promouvoir la stabilité et la sécurité sur le continent africain, note un communiqué du Pentagone.
« La feuille de route est une compréhension commune de nos priorités communes », a déclaré le responsable de la défense en s’exprimant sur le contexte. « Elle des objectifs communs, des intérêts partagés et des menaces communes. Ce sont des domaines dans lesquels nous pouvons travailler ensemble ».
Il a fallu deux ans pour négocier la feuille de route, qui pose un regard lucide sur les relations en la matière et propose des moyens de combler les lacunes en matière de capacités. « Nous voulons tous les deux améliorer les capacités militaires et la formation de la Tunisie afin d’améliorer l’interopérabilité entre les États-Unis et la Tunisie ».
Certains des intérêts communs comprennent la liberté de navigation, le partage du renseignement, les opérations humanitaires et les secours en cas de catastrophe, a déclaré le responsable américain, qui , cependant, ne s’est pas exprimé spécifiquement sur les lacunes que les pays épinglent dans leurs capacités militaires, mais a parlé des lacunes que les pays africains connaissent en général, transport aérien, commandement et contrôle, renseignement, surveillance et reconnaissance, etc.
Une nouveauté qui n’a pas révélé tous ses secrets
La feuille de route de dix ans est un programme relativement nouveau. Elle permet aux deux pays d’entamer les cycles de planification et de financement de manière à construire progressivement. Le responsable au Pentagone a déclaré qu’il pourrait s’agir d’un modèle pour les négociations avec d’autres pays en Afrique et ailleurs.
Ce que l’on en sait pour l’heure, c’est qu’il s’agit d’un engagement stratégique à long terme qui consolide et encourage la coopération militaire basée principalement sur la fourniture d’équipements anti-terroristes et la formation militaire.
Les États-Unis sont un allié solide en Tunisie dans la lutte contre les incursions terroristes en provenance d’Algérie et de Libye. L’une des principales craintes vient de la frontière sud où le conflit libyen menace de déborder sur ses frontières. La menace d’instabilité régionale associée à l’ingérence étrangère sur le sol libyen est prise très au sérieux et le partage des renseignements figure également sur la feuille de route pour la prochaine décennie.
Washington estime son investissement dans l’armée tunisienne depuis la chute de Ben Ali à un milliard de dollars. L’idée d’une base américaine dans le sud du pays, qui a été mentionnée à maintes reprises, n’est pas à l’ordre du jour. Des soldats américains participent actuellement à la formation des soldats tunisiens à la lutte contre le terrorisme, sans, selon les deux pays, prendre part aux combats. Et à Bizerte, un escadron américain aurait été autorisé à officier sur une base de la garnison.
Un « regain d’intérêt » pour la Tunisie
Mais au-delà de la région, le Pentagone examine de près les activités russes et chinoises sur le continent où l’AFRICOM, le commandement américain pour l’Afrique, accroît sa coopération et ses investissements, en cherchant des terrains pour établir ou consolider des bases. Si bien que les Etats-Unis ont « retrouvé leur intérêt » pour leurs alliés de longue date, la Tunisie et le Maroc, a déclaré l’analyste tunisien Youssef Cherif.
Il a expliqué qu’une grande partie de ce regain d’intérêt était due à l’influence croissante des groupes extrémistes en Libye et dans la région du Sahel depuis la chute de l’ancien dictateur libyen, Mouammar Kadhafi. « Mais la Tunisie ne semble pas avoir donné son accord pour utiliser son espace aérien et son territoire pour mener des attaques », a-t-il confié à l’AFP.
En mai, le chef de l’Africom a déclaré que les Etats-Unis enverraient plus de troupes en Tunisie en raison de la détérioration de la situation en Libye, ce qui a provoqué un tollé dans le pays. Africom a expliqué plus tard qu’il n’enverrait qu' »une petite unité d’entraînement » qui ne participerait pas aux combats, et le gouvernement tunisien a déclaré qu’il n’y avait aucun projet de base américaine.

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