« La France et la Tunisie ont beaucoup d’affinités, de convergences et d’intérêts mutuels dans tous les domaines commerciaux et économiques, en particulier en matière de transition écologique et énergétique, « parce que c’est un enjeu majeur de souveraineté et d’autonomie stratégique pour les pays européens et africains, un défi partagé et un enjeu de compétitivité et d’accès au marché » a affirmé Anne Guéguen, ambassadrice de France en Tunisie.
Elle a précisé, au micro d’Express Fm, ce mercredi 23 avril 2025, en marge du forum « Transition écologique et énergétique bilatérale : priorités partagées et liens économiques », que pour les entreprises, investir dans le secteur de transition écologique et énergétique, c’est faire le pari du présent et de l’avenir, surtout que la moitié des investissements mondiaux sont dans ce secteur.
Elle a également affirmé que l’intérêt de ce secteur, c’est aussi les chaînes de valeur très intégrées qui appellent à des expertises et des technologies innovantes et l’offre française dans ce domaine et mondialement reconnue.
« La transition écologique et énergétique, un défi partagé »
« En Tunisie, il y a des entreprises françaises qui ont remporté récemment des appels d’offres pour la construction de centrales solaires et éoliennes. D’autres entreprises s‘investissent dans les études préparatoires au développement de capacité de production d’hydrogène vert en Tunisie. Ceci peut être un « game changer » pour la Tunisie parce qu’elle peut, à travers cela, non seulement acquérir sa souveraineté énergétique, mais également avoir des sources de revenus importantes. On parle également de décarbonation de la production, ce qui permettra de continuer d’avoir accès au marché européen », a-t-elle dit.
Et d’ajouter qu’il « y a aussi le secteur de la transition écologique qui recouvre tous les enjeux autour de l’eau, surtout que la Tunisie est un pays où le stress hydrique est élevé. Il y a donc un enjeu très fort de gestion durable des ressources hydriques, d’où les partenariats PPP entre les entreprises françaises et l’ONAS, notamment pour Sfax et tout le Sud tunisien. Ce n’est pas seulement un investissement dans les technologies innovantes (stations d’épuration tertiaires), mais également un investissement dans un nouveau modèle qui permet d’avoir une gestion plus performante. Ce PPP est un modèle d’avenir ».
Anne Guéguen a fait savoir qu’il y a 120 représentants d’entreprises françaises ou à participation française qui sont aujourd’hui à Tunis, ainsi que des représentants des pays voisins à la Tunisie (Libye, Algérie, Maroc, Mauritanie, Côte-d’Ivoire, Sénégal). C’est une opportunité importante. « Il s’agit là de la poursuite d’un élan économique important entre la France et la Tunisie.
La France reste le premier partenaire commercial de la Tunisie. Les échanges commerciaux bilatéraux ont atteint 11,5 milliards d’euros en 2024. Cet échange est réciproque puisque la France est le premier investisseur en Tunisie et la Tunisie est le premier investisseur africain en France. Il s’agit d’un codéveloppement entrepreneurial ».
Elle a également évoqué les startups et tout le secteur de l’innovation, indiquant que les startups tunisiennes vont souvent en France pour s’internationaliser et vis-versa puisqu’il y a des succes stories françaises qui viennent se développer en Tunisie, notamment des entrepreneurs franco-tunisiens qui sont basés en France et qui reviennent en Tunisie. Tout ça permet de consolider un réseau et un tissu entrepreneurial partagé sur les deux rives. Il y a une vraie convergence d’intérêts et d’objectifs.
Et de conclure que le secteur de transition écologique et énergétique recouvre plein de secteur, à l’instar de l’agriculture, la ville durable, le transport, l’eau, l’assainissement, la protection du littoral. Il s’agit aujourd’hui d’un secteur central et qui est transformationnel positivement sur les chaines de valeur.
12 milliards d’euros d’échanges commerciaux entre la France et la Tunisie
Rappelons que Guéguen a annoncé que la valeur des échanges commerciaux entre la Tunisie et la France en 2024 est de 12 milliards d’euros et que le nombre des entreprises françaises opérant en Tunisie s’élève à 1500, générant plus de 250 mille emplois.
« Ce partenariat a permis à la Tunisie de réaliser un excédent de trois milliards d’euros, en termes d’échanges commerciaux. La France investit dans des secteurs à forte capacité exportatrice et cela booste la croissance et le développement économique en Tunisie; ce qui favorise la montée en gamme des produits tunisiens dans plusieurs domaines, dont l’électronique, l’automobile, l’industrie pharmaceutique et tout ce qui tourne autour de la transition énergétique et l’économie verte », a-t-elle précisé.