AccueilLa UNELa récolte céréalière tronquée par la canicule et les flammes

La récolte céréalière tronquée par la canicule et les flammes

Les espoirs sont quelque peu douchés sur la récolté céréalière que l’on annonçait, depuis le printemps dernier, de bon millésime,  grâce à une hausse de 10 pour cent par rapport à celle qui la précédait.

C’est que la vague  de chaleur qui sévit actuellement  et les  incendies ont gravement endommagé la récolte, à un point tel que l’Union des agriculteurs  a accumulé assez de raisons  pour prévoir que la production sera bien en deçà des attentes du gouvernement.

La perte de la production céréalière survient alors que le pays est aux prises avec des coûts d’importation de produits alimentaires  portés à des niveaux jamais égalés dans la foulée de guerre russo-ukrainienne .

Le ministre de l’agriculture, Mahmoud Elyess Hamza, a prévu ce mois-ci que la récolte de céréales de 2022 atteindrait 1,8 million de tonnes, soit 10 % de plus que l’année dernière. Une prévision  largement atténuée par le responsable du syndicat des agriculteurs Mohamed Rejaibia, pointant du doigt les incendies qui ont commencé à faire rage sur une grande partie du pays le mois dernier, a déclaré que cela n’était plus possible.

« La récolte de céréales ne dépassera pas 1,4 million de tonnes », a déclaré Rejaibia, membre du bureau exécutif de l’UTAP. « Une partie sera perdue dans les incendies et une autre peut-être pendant la collecte ».

Le syndicat et les experts affirment que la récolte subit également les dommages directs des températures élevées, qui ont déjà atteint 47 degré  cet été et devraient monter jusqu’à  49°. En outre, la canicule risque de gêner les travailleurs agricoles dans la collecte de la récolte.

La Tunisie comptait sur une récolte abondante pour réduire les importations de céréales dans un contexte de crise financière  exacerbée par la guerre. La hausse des prix des aliments et de l’énergie importés coûtera 1,7 milliard de dollars au budget cette année, selon le gouvernement, qui subventionne ces  produits .

Le pays vise cette année l’autosuffisance en matière de production de blé dur, la principale céréale qu’il produit.

Certains agriculteurs procèdent à des récoltes précoces, acceptant des cultures plus petites de peur de perdre toute leur production de 2022 à cause des incendies.

« Habituellement, nous commençons la saison des récoltes en juillet, mais cette année, nous avons commencé le 18 juin », a déclaré  un agriculteur à Krib. « Nous avons peur des incendies. Nous devons surveiller nos terres jour et nuit. »

« Nous devons récolter sans attendre, même si cela réduit la quantité et la qualité du blé, et lorsque nous terminons la récolte, nous devons aussi surveiller nos meules de foin. »

Le président Kais Saied a averti ce mois-ci que la récolte de céréales de cette année serait la cible des bandes criminelles, qui prévoyaient notamment de voler les produits de bonne qualité.

La protection de la récolte est une question de sécurité nationale, a-t-il dit.

Le diptyque feu-sécheresse

La canicule qui sévit dans le pays a été déjà à l’origine d’un incendie  qui s’est déclenché, dimanche après-midi à Djebel El Marra à Medjez El Bab (Gouvernorat de Béja) ravageant près de 156 hectares de zones forestières.

Le feu n’a pu être maîtrisé par les sapeurs-pompiers, en dépit de la mobilisation de 11 camions de pompier et un avion bombardier d’eau, et ce, à cause du vent qui souffle à grande vitesse et la grande chaleur qui sévit actuellement, a indiqué, lundi, une source de la Protection Civile à la TAP.

La même source a souligné que le comité régional de lutte contre les catastrophes naturelles est en réunion permanente afin de coordonner les actions nécessaires sur le terrain visant à maitriser le feu avant qu’il atteigne les zones résidentielles limitrophes.

Le feu n’est pas l’unique péril qui menace l’agriculture en Tunisie. En raison de la sécheresse et son amplification d’une année à l’autre, pas moins de 75% du territoire national de la Tunisie risque d’être menacé par la désertification, notamment dans les zones du centre et du sud du pays, selon  le  ministère  de l’Environnement.

Une année sur trois est sèche en Tunisie, d’autant plus que la sécheresse est devenue un souci inquiétant pour les autorités vu ses répercussions directes les secteurs vitaux dont les des grandes cultures.

Dans ce sens, la Tunisie se dote d’une stratégie nationale de lutte contre la désertification (2018-2030) qui implique la protection de 2,2 millions d’hectares à travers une approche basée notamment sur la préservation de l’eau et des zones humides, la protection des forêts ainsi que le développement des pâturages et la promotion de l’agriculture durable.

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