La Tunisie accélère sa transition énergétique en attribuant 4 projets solaires photovoltaïques totalisant 498 MWac, visant à réduire la dépendance aux importations et à promouvoir les énergies renouvelables.
Le pays, confronté à une dépendance énergétique croissante, franchit une étape décisive dans son engagement en faveur des énergies renouvelables. Le 26 décembre, le ministère de l’industrie, des mines et de l’énergie a attribué quatre projets solaires photovoltaïques d’une capacité totale de 498 MWac à des entreprises internationales de renom.
Ces projets font partie de la première phase d’un appel d’offres de 1 700 MWac lancé en 2022, qui vise à diversifier les sources d’énergie du pays et à atteindre une part de 35 % d’énergies renouvelables dans le bouquet énergétique national d’ici 2030. Cette initiative est essentielle pour diminuer la dépendance extérieure et réduire le déficit énergétique.
Trois des projets, d’une capacité de 100 MWac chacun, seront développés par les entreprises françaises Qair International SAS et Voltalia SA, ainsi que par l’entreprise norvégienne Scatec. Ces installations seront situées à Gafsa, Gabès et Sidi Bouzid, des zones stratégiques connues pour leur fort potentiel solaire.
Le quatrième projet, d’une capacité de 198 MWac, a été proposé par le gouvernement tunisien et sera également géré par Qair International. Le site de ce projet a été sélectionné par les autorités afin de maximiser son impact sur l’approvisionnement énergétique durable du pays.
Réduire la dépendance énergétique
Selon les données communiquées par la Banque mondiale, la dépendance énergétique de la Tunisie est passée de 5 % en 2010 à 50 % en 2022. Cette augmentation a provoqué d’importants déséquilibres commerciaux et une pression financière accrue sur la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG), exacerbant le déficit budgétaire du pays.
L’intégration de ces nouvelles capacités solaires contribuera à atténuer ces pressions économiques en réduisant les importations de combustibles fossiles tout en abaissant les coûts de production de l’énergie à moyen terme.
Un avenir durable pour la Tunisie
Ces projets témoignent d’une forte volonté politique de transformer le paysage énergétique national, note le site EnergyNews. La stratégie à long terme de la Tunisie se concentre sur l’autonomie énergétique et la durabilité environnementale, s’alignant sur les objectifs mondiaux de lutte contre le changement climatique.
L’accélération de la mise en œuvre des énergies renouvelables ouvre de nouvelles opportunités pour les entreprises internationales et locales tout en marquant un tournant dans la gestion des ressources énergétiques de la Tunisie.
Plus de 3000 heurs d’ensoleillement par an
En moyenne, la Tunisie dispose de ressources solaires supérieures à 3 000 heures/an avec des régions disposant d’heures d’ensoleillement plus importantes que d’autres. La plupart des régions au sud du pays possèdent un temps d’exposition solaire de plus de 3 200 heures/an, avec des pics de 3 400 heures/an au golfe de Gabès (sud-est). D’un autre côté, la période minimale d’insolation dans les régions du nord est comprise entre 2 500 et 3 000 heures plein soleil équivalentes. L’irradiation solaire varie de 1 800 Kilowatt-heure (KWh)/m²/an au nord à 2 600 kWh/m²/an au sud.
L’irradiation horizontale globale moyenne se situe entre 4,2 kWh/m²/jour dans le nord-ouest de la Tunisie et 5,8 kWh/m²/jour dans son extrême sud. Avec ces conditions favorables, la productivité des systèmes solaires photovoltaïques en Tunisie est très élevée. Selon le Global Atlas de l’International Renewable Energy Agency (IRENA), la production annuelle d’électricité par les systèmes solaires photovoltaïques varie entre 1 450 kWh par kilowatt-crête (kWc) dans la région nord-ouest et 1 830 kWh/kWc dans l’extrême sud-est.
L’irradiation normale directe (DNI) est d’au moins 2 000 kWh/m²/an pour fournir un rendement énergétique viable. L’irradiation solaire directe dans le sud et la majeure partie de la région centrale dépasse cette valeur DNI typique. Il peut atteindre une valeur de 2 300 kWh/m²/an.