AccueilLa UNELa STEG remonte le courant. Est-ce le retour du balancier ?

La STEG remonte le courant. Est-ce le retour du balancier ?

Jadis fleuron de l’industrie tunisienne et entreprise, pourtant publique, citée en exemple, la Société tunisienne d’électricité et de gaz, plus connue sous son acronyme STEG, peine à sortir la tête de l’eau, et n’arrive qu’épisodiquement à joindre les deux bouts. Au point de passer pour la compagnie qui a le plus pâti de la révolution de 2011, date depuis laquelle elle voit régulièrement ses revenus péricliter, ses prestations plus ou moins à l’avenant et l’influence de son syndicat prendre les allures d’un centre de pouvoir décisif.

Jonchée de semblables écueils, la société ne pouvait être créditée que de peu de chances de se tirer d’affaire. Et pourtant, son PDG, Moncef Harrabi, affirme à Africanmanager que « cette année est celle des réalisations et des investissements ». Le retour du balancier, pourrait-on comprendre, et il est corroboré par une succession de centrales qui sont en train de voir le jour et d’autres qui le seront dans maintes régions du pays. L’une des majeures d’entre elles est celle de Mornaguia, entrée en exploitation, et dont l’enveloppe de financement est de 660 millions de dinars. Jeudi, la centrale de Radès, dont le coût s’élève à 850 millions DT, était entrée en service, sous un nouveau jour, sa capacité de production initiale étant arrivée à son terme.

Il s’y ajoute des centrales de transformation haute tension ailleurs que dans le Grand Tunis, comme celles de Sousse, de Gabès de Zriba, de Ksour Essaf, et de Ben Arous, des installations qui coûtent entre 30 et 80 millions de dinars l’unité. Parallèlement, le PDG de la STEG a souligné que l’entreprise s’emploie à mettre en place et moderniser les infrastructures au-delà de 2020, dont notamment la centrale électrique de la Skhira pour le financement de laquelle des efforts inlassables sont déployés.

Polémique sur des soupçons de corruption !

Dans ses déclarations à Africanmanager, Moncef Harrabi, a été amené à aborder les problèmes de gouvernance qui entachent la gestion de l’entreprise. Il a indiqué que celle-ci a adopté la norme ISO 371001, et a mis en place le dispositif de lutte contre la corruption à l’échelle centrale et locale. Il a plus particulièrement affirmé que l’augmentation des dettes de la société à hauteur de 200 millions de dinars par an n’est nullement liée à la gouvernance mais aux difficultés financières dues arriérés des entreprises publiques comme des usagers particuliers. Le secrétaire général de la Fédération générale de l’électricité et du gaz, Abdelkader Jelassi a fait sienne cette position en niant l’existence de plusieurs affaires de corruption au sein de la STEG, active depuis 57 ans, « contrairement à d’autres entreprises », a-t-il dit.

« Dire que la STEG est au dessus de tout soupçon de corruption est irraisonnable et inacceptable », a rétorqué le président de l’Instance Nationale de Lutte Contre la Corruption, Chawki Tabib, qui a confirmé que des dossiers de corruption au sein de la société ont été transférés au pôle judiciaire.

Tabib, qui intervenait à une journée d’étude sur « la gouvernance et l’accès à l’information », organisée à Tunis, a indiqué qu’exclure la STEG de la liste des structures touchées par la corruption (Douane, presse..) « incarne la mentalité sectorielle qui bloque la lutte contre la corruption et empêche sa réussite ».

D’après lui, les grands investissements et les marchés publics sont, souvent, entachés d’infractions et de soupçons de corruption, d’autant plus que le chiffre d’affaire de la STEG, qui emploie environ 12 000 agents, est estimé à 1700 milliards.

« L’Instance nationale de lutte contre la corruption est contre la diffamation des entreprises et des personnes impliquées dans des affaires de corruption », a tenu à souligner Tabib, relevant qu’elle travaille dans la discrétion jusqu’au parachèvement de toutes les procédures judicaires.

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1 COMMENTAIRE

  1. Je n’ai pas de preuves de corruptions, mais des preuves que la STEG prive un grand nombre de Tunisiens de récupérer leurs TVA en leur imposant la facture (approximatif= takdiri).
    De plus cette approximation dure des années. Elle ose même demander le payement de factures fictives à des personnes auxquelles elle est redevable car ils l’alimentent en électricité à partir de leurs capteurs photos voltaïque.
    Le non transparence et la difficulté de se faire payer de l’excédent de l’électricité que des citoyens donnent aux réseaux de la STEG, renvoient une image de sa non crédibilité et de sa non adhésion à l’effort national pour l’économie de l’énergie. Un nombre important de citoyens payent beaucoup plus qu’il n’en faut pour ceux qui ne payent pas (même l’administration publiques) et où qu’ils soient.
    Une sensation frustrante de tyrannie imposée par le monopole d’une seule société nationale qui devrait faire notre fierté et qu’il faudrait réorganiser autrement pour qu’elle adhère plus aux objectifs nationaux de l’économie et de l’efficacité énergétique.

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