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La Tunisie en proie à la confusion !

Les plateaux de télévision et des débats engagés tous azimuts et sans garde-fou aucun, ont semé la confusion dans les esprits des Tunisiens. Les effets négatifs de cet état de choses sont dévastateurs, mais le plus dangereux réside dans le traitement standardisé proposé à des problèmes de natures différentes. Les solutions préconisées sont, le plus souvent, sans rapport avec les spécificités du problème, et aboutissent à des résultats en contradiction avec les objectifs préconisés.

A titre d’exemple, on a découvert, à la suite de l’audit effectué par le Gouvernement Mehdi Jomâa, que le pays était dans l’incapacité de payer les salaires du mois d’avril 2014, et le problème peut ressurgir au mois de juillet si d’ici là rien n’est fait. Et pour sortir de cette situation, il est inévitable de recourir à des dettes extérieures qui ne peuvent être accordées que si les autorités tunisiennes se conforment aux recommandations des bailleurs de fonds. Et ces bailleurs de fonds exigent que les réformes économiques soient relancées en vue de réduire les déficits (commercial et budgétaire), et alléger l’enveloppe consacrée à la Caisse de Compensation. Mais ces mesures nécessaires, qui sont de nature à garantir une stabilité financière pour deux ou trois ans, sont refusées par plusieurs partis politiques et la principale organisation syndicale (l’UGTT).

Il est vrai que les mesures proposées vont léser les classes les plus défavorisées et augmenter le taux d’endettement extérieur du pays, mais elles donnent au gouvernement actuel et celui qui lui succèdera après les élections une visibilité qui manquait cruellement à ceux qui l’ont précédé et une sérénité indispensable pour jeter les bases d’autres réformes non moins vitales, telles que celles qui concernent les déficits des caisses sociales, le système éducatif , ou encore les moyens de promouvoir le secteur des technologies de l’information, et la mise à niveau des secteurs de l’agriculture et de la pêche qui ont du pain sur la planche pour être compétitifs et assurer l’autosuffisance dans les produits de base et conquérir de nouveaux marchés. au pays

Evidemment, les deuxièmes réformes, qui suivront celles des semaines à venir, doivent avoir pour but d’alléger les charges de l’Etat sans toucher à la qualité des services dispensés au citoyen, mais doivent générer plus de valeur ajoutée et améliorer la compétitivité du produit national et lui ouvrir, en conséquence, de nouveaux marchés . Et toute cette bataille doit se répercuter positivement sur le marché de l’emploi qui sera plus dynamique et répondra au mieux aux attentes des jeunes diplômés.

Ce qui a été brossé ci-dessus ce ne sont pas les éléments d’un tableau idyllique, mais les contours d’un cercle vertueux qui prendra la place d’un autre cercle, vicieux celui-là, qui a imposé au pays un rythme effréné de revendications et d’attentes, brandies face à un manque cruel de moyens financiers et matériels, et d’une vision stratégique capable de les intégrer dans une échelle claire de priorités.

Mais, ce cercle vertueux ne peut voir le jour qu’à la faveur de l’adoption des réformes exigées pour les semaines prochaines, et du dialogue économique faisant office de cadre de réflexion et de concertation, sans préalables ni idées préconçues, au sujet du modèle de développement qui doit être revu de manière radicale.

Le refus des réformettes qui devraient permettre au pays visibilité et sérénité, peut compromettre les équilibres financiers et la paix sociale dans les prochains mois à l’échelle du pays, et barrer la route à toute relecture du modèle de développement que tout le monde appelle de ses vœux. Seulement, on peut remarquer que ce refus provient de deux écoles politiques différentes, la première s’emploie de manière méthodique à torpiller tout redressement économique qui peut être un jour comptabilisé dans l’actif du savoir, du savoir- faire et de l’efficacité économique illustrés par les technocrates du Gouvernement Jomâa. La deuxième école, elle, refuse pratiquement pour refuser, sans se rendre compte que ce comportement politique aboutira à la réduction de la marge de manœuvre du gouvernement des technocrates, et ne fait , en dernière analyse, que conforter la première école qui a été royalement servie lors de l’imposition du choix de la Constituante en février 2011 et tout le processus qu’elle a généré . Les tenants de cette école (la deuxième) oublient que les sacrifices douloureux qui sont imposés par la conjoncture sont le fruit de choix idéologiques (revendications exagérées et recrutements imposés aux entreprises publiques) qui veulent, en fait, réinstaller au forceps le secteur public au centre d’un système économique qui n’est plus en mesure de l’intégrer selon le schéma idéologique suggéré.

Aboussaoud Hmidi

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