La Tunisie risque de perdre le contrôle de ses frontières avec l’Algérie et la Libye, dans sa guerre contre le terrorisme et la contrebande. C’est ce qui ressort d’un rapport publié récemment par le journal américain « The world tribune », appelant à la nécessité de trouver une solution à cette crise qui sévit de manière récurrente sur les frontières tunisiennes et y intensifier le contrôle autant que la coopération régionale pour lutter contre le terrorisme et l’installation des djihadistes et des criminels dans ces endroits.
Le même rapport a souligné que d’importantes quantités de stupéfiants et d’armes à feu entrent régulièrement en Tunisie à travers ses frontières avec ses voisines maghrébines, ce qui constitue une menace pour la sécurité du pays.
Les attentats jihadistes ne cessent, en effet, d’augmenter à un rythme croissant, alarmant, voire choquant pour la population, alimentant les rumeurs les plus confuses, affaiblissant l’Etat et polarisant toujours davantage la scène politique.
International Crisis Group a expliqué dans son dernier rapport sur la Tunisie que le vide sécuritaire qui a suivi le soulèvement de 2010-2011 contre le régime de Ben Ali, ainsi que le chaos provoqué par la guerre en Libye, explique largement la propagation inquiétante de ce fléau. « Autre phénomène, criminalité et islamisme radical tendent à devenir indissociables dans les zones périurbaines des principales villes du pays ainsi que dans certains villages déshérités. Le développement de cet« islamo-banditisme » pourrait à terme créer les conditions propices à une montée en puissance de groupes mixtes (jihadistes et criminels) dans les filières de contrebande transfrontalière, voire à une collaboration active entre cartels et jihadistes», a souligné le même rapport.
A vrai dire, la connivence entre le terrorisme et l’extrémisme est toujours aussi, présente . Samedi, 26 juillet 2014, une attaque contre un convoi militaire de 2 véhicules de type Hummer qui amenait le repas de l’Iftar à des militaires stationnés au niveau de Jradou entre Sakiet Sidi Youssef et Touirif, a fait trois morts et plusieurs blessés parmi les unités de l’armée nationale. Encore, quinze militaires tunisiens avaient été tués le 16 juillet dernier au mont Chaâmbi par un groupe terroriste multinational comprenant des Algériens, des Tunisiens, des Marocains, des Libyens et d’autres nationalités.
Le sujet devient de plus en plus inquiétant et l’affaire de jour en jour alarmante. Nos soldats ne cessent de tomber victimes de ces groupuscules qu’on ne peut qualifier que de criminels, et dont l’idéologie n’a aucun rapport avec l’islam.
Des crimes qui ont incité le chef du gouvernement Mehdi Jomaâ à réagir dans l’immédiat et solliciter l’aide des pays voisins. Une visite de quelques heures a été effectuée mardi 22 juillet à Tébessa, ville algérienne proche de la frontière avec la Tunisie, visant à renforcer la coopération sécuritaire entre les deux pays. Une visite qui devrait approfondir la coopération sécuritaire entre les deux pays.
Une visite qui a vite donné ses fruits. Récemment, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a ordonné le déploiement de près de 8 000 soldats à la frontière avec le Tunisie pour venir en aide aux soldats tunisiens qui seront désormais au nombre de 6 000. Il s’agit aussi pour les deux pays de mettre en place et de mener une très vaste opération anti-terroriste afin de se débarrasser des groupuscules qui se sont installés dans la région. Selon des sources algériennes, les opérations se concentreront sur Kasserine, les vallées de Biskra et Tebessa mais également sur les frontières avec la Libye qui reste une zone très sensible d’où transitent les mouvements terroristes et les armes.
De son côté, la Tunisie est en train de chercher à se doter d’équipements et de moyens de soutien militaire, en l’occurrence une douzaine d’hélicoptères Black Hawk UH-60 de configuration standard, mais avec un équipement unique et personnalisé, selon ce qu’a rapporté l’Agence américaine de coopération en matière de défense et de sécurité.
La Tunisie se fera livrer 30 moteurs T700-GE-701D, des systèmes intégrés de GPS et de navigation à inertie, des mitrailleuses, des systèmes d’intégration de guidage de précision de fusées, 9100 roquettes Hydra 2,75 , 100 AGM-114R missiles Hellfire, des modules de missiles Hellfire, des désignateurs laser infrarouge électro-optiques, différents radars et des systèmes d’alerte et des systèmes de communication.
K.T
