AccueilLa UNEL'administration Biden dégaine l'arme budgétaire contre Saied pour lui «faire entendre raison»!

L’administration Biden dégaine l’arme budgétaire contre Saied pour lui «faire entendre raison»!

Visiblement, l’administration Biden désespère d’amener à résipiscence le président de la République, Kais Saied, à coup  d’accès d’inquiétude et de « profonde préoccupation », chaque fois qu’il se laisse aller une incartade, qu’elle soit constitutionnelle, liberticide ou ethnoraciale. Elle décrète que, pour elle, les temps sont venus de changer son fusil d’épaule et d’angle de tir, en visant le portefeuille.

C’est dans cette configuration qu’elle a proposé de réduire l’aide économique américaine à la Tunisie l’année prochaine tout en maintenant les niveaux actuels d’assistance à la sécurité au motif que le  président Kais Saied « continue de restreindre le chemin de son pays vers une gouvernance démocratique ».

Le plan de dépenses du département d’État pour l’année fiscale 2024, publié la semaine dernière, prévoit, en effet,  une aide bilatérale globale de 68,3 millions de dollars pour la Tunisie, en baisse par rapport aux 106 millions de dollars demandés pour cette année. Sur cette somme, l’administration propose seulement 14,5 millions de dollars de soutien économique américain à la Tunisie pour l’année fiscale qui commence en octobre, en baisse par rapport aux 45 millions de dollars demandés pour cette année.

Ces réductions interviennent alors que la Tunisie  est en proie à une crise économique de plus en plus grave et qu’elle a sollicité un prêt de 1,9 milliard de dollars auprès du Fonds monétaire international, craignant que le gouvernement n’honore pas sa dette. Les prix des denrées alimentaires ont grimpé en flèche, les taux de chômage ont augmenté et la dette publique de la Tunisie représente désormais plus de 80 % de son produit intérieur brut.

Entre-temps, Kaies  Saied a continué à consolider son pouvoir, annulant de nombreuses avancées démocratiques obtenues de haute lutte par la Tunisie à la suite du printemps arabe, tout en désignant publiquement les migrants comme boucs émissaires pour les difficultés économiques du pays.

Sous l’œil bienveillant du Congrès

La démarche de l’administration Biden  prend  également racine dans l’inquiétude du Congrès américain, où des parlementaires des deux partis lui ont demandé d’exercer son influence pour dissuader Saied de prendre d’autres mesures antidémocratiques. Le Congrès n’a pas affecté de fonds à la Tunisie depuis le 25 juillet 2021, s’en remettant à l’administration Biden pour ce qui est du montant de l’aide sécuritaire et économique à allouer  à la Tunisie.

Un porte-parole du département d’Etat a déclaré à Al-Monitor que les réductions proposées de l’aide économique visaient à « signaler l’inquiétude continue des Etats-Unis concernant l’affaiblissement des institutions démocratiques, tout en permettant un financement suffisant pour la société civile, les citoyens et la résilience climatique, alors que le peuple tunisien s’efforce de construire un avenir prospère et démocratique pour tous ».

Mais les experts, cités par le même Al-Monitor  estiment qu’il est peu probable que cette décision ait un impact sur la prise de décision à Tunis, alors qu’un porte parole du FMI lui a déclaré que «  le gouvernement tunisien n’a pas encore rempli les conditions requises par le FMI pour faire avancer le processus de prêt de 1,9 milliard de dollars initialement convenu en octobre dernier ». Le dernier budget de Joe Biden ne prévoit qu’une légère diminution de l’aide américaine à la sécurité de la Tunisie : 53,8 millions de dollars pour l’année prochaine, contre 61 millions de dollars demandés précédemment pour cette année.

Sur cette aide à la sécurité, l’administration cherche à obtenir 45 millions de dollars pour couvrir les achats d’armes américaines par la Tunisie – le même montant que celui demandé par la Maison Blanche pour cette année, après une forte réduction par rapport à l’année précédente, que les fonctionnaires de l’administration Biden avaient à l’époque attribuée aux mesures prises par Saied pour entraver la démocratie dans son pays.

Tunis reste un partenaire étroitement lié à l’armée américaine en matière de lutte contre le terrorisme, alors que le Pentagone et les services de renseignement américains continuent de s’efforcer d’endiguer la propagation des mercenaires russes Wagner en Afrique.

Dans sa dernière justification budgétaire au Congrès, le département d’État a noté que l’armée tunisienne « reste en première ligne » contre l’État islamique et d’autres groupes terroristes, ainsi que contre « l’instabilité émanant de la Libye ». Les forces armées tunisiennes « servent également d’institution apolitique importante dans la société tunisienne », souligne la demande du département d’Etat.

La quasi-totalité des quelque 8 millions de dollars de réductions demandées pour l’aide à la sécurité affecterait le financement des efforts de la Tunisie en matière de maintien de l’ordre et de lutte contre les stupéfiants, qui sont gérés par les ministères de l’Intérieur et de la Justice.

La crise entre les autorités  tunisiennes et les immigrants subsahariens a  contribué à créer ce que la principale directrice du département d’État pour le Moyen-Orient, Barbara Leaf, a décrit lors d’un récent événement d’Al-Monitor comme un « climat de peur parmi les personnes les plus vulnérables du pays ».

Place à des aménagements !

Réagissant aux décisions de l’administration US, l’ambassadrice de Tunisie aux États-Unis, Hanene Tajouri Bessassi,  a déclaré à Al-Monitor que son gouvernement était surpris de voir la « réduction drastique » de l’aide économique. « Nos partenaires fiables qui se soucient réellement de l’expérience démocratique tunisienne doivent soutenir la Tunisie économiquement pour aider de manière constructive les autorités tunisiennes à mettre le pays sur la voie de la croissance et de la prospérité et, corrélativement, à soutenir le processus démocratique », a-t-elle ajouté.

L’administration Biden souhaite, toutefois,  bénéficier d’une plus grande souplesse dans la manière dont elle encourage les progrès politiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. La justification du budget du département d’État propose 90 millions de dollars que l’administration pourra consacrer à des « ouvertures imprévues et à des opportunités émergentes » dans la région, notamment « des progrès démocratiques en Tunisie ».

En outre, la Maison Blanche cherche à obtenir 113 millions de dollars supplémentaires pour un financement militaire flexible à l’étranger (FMF) à travers le monde afin de répondre aux « priorités émergentes de la politique étrangère » dans le cadre de la concurrence stratégique de Washington avec la Russie et la Chine. La Tunisie figure sur la liste des bénéficiaires possibles d’une partie de cette FMF – si les dirigeants du pays « montrent des signes d’un retour à la gouvernance démocratique ».

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1 COMMENTAIRE

  1. les USA ne sont pas bien placés pour donner des leçons de discrimination raciale alors qu’ ils pratiquent des violences et ségrégation raciale en vers leurs citoyens afro-américains de couleur noire établis depuis plus de 500 ans dans leur pays mais c’est notre droit de recenser et d’expulser les migrants étrangers clandestins illégaux qui ont traversé nos frontières terrestres illégalement grâce aux mafias des pays limitrophes et de la mafia tunisienne qui a fleuri après la révolution bénie

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