AccueilCe que je croisL'ancien Gouverneur Daouas, parle du FMI et de Kais Saïed

L’ancien Gouverneur Daouas, parle du FMI et de Kais Saïed

Conseiller économique et financier du Président de la République (2,5 ans), Mohamed Ali Daouas a aussi été vice-gouverneur et gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (8 ans).Président du conseil national de la statistique (2,5 ans), il a également été enseignant chercheur en finance (gestion financière, gestion de portefeuille, théorie financière, risques de marchés (30 ans). Fort de cette expérience, c’est un avis d’expert avisé qu’exprime Daouas.

« En claquant la porte des négociations avec le FMI, le Président KS pense probablement détenir la poule aux œufs d’or (la banque centrale) ou la clé aux problèmes de financement du Trésor, de certains organismes publics tels que la CNSS et la CNRPS et de certains des canards boiteux dont il ne veut pas se débarrasser. Pour leurs besoins en dinars, le Trésor et toutes ces institutions qui bénéficient de sa garantie pompent auprès des banques publiques et privées qui en cas de besoins en liquidités se refinancent auprès de la banque centrale (près de 17 milliards de dinars jusqu’à ce jour). Le secteur privé, qui est le créateur de véritables emplois et de richesse, quant à lui, est laissé pour compte.

Il faut rappeler que cette solution est pleine d’inconvénients : inflation, glissement du dinar, hausse des taux d’intérêts, ralentissement de la croissance, etc. Cependant, pour ses besoins en devises, l’ensemble du secteur public doit d’abord se doter de dinars pour acquérir ces devises auprès de la banque centrale. Toutefois, ces devises sont en épuisement continu faute d’alimentation suffisante. Et là nous ne pourrons pas compter sur nous-même ni sur la banque centrale. D’un côté, le service de la dette extérieure est important et le déficit commercial est colossal, structurel, et difficilement compressible.

De l’autre, les transferts des travailleurs à l’étranger et les recettes touristiques en devises sont très insuffisants et très sensibles à la conjoncture politique et sociale et même environnementale dans le pays. Quant à l’aide bilatérale et aux nouveaux IDE, ils sont de plus en plus rares.

Cette situation provoquerait des problèmes de toutes sortes (diverses pénuries, ralentissement de la croissance, tensions sociales, …) et en cas d’épuisement total de notre avoir en devises notre poule aux œufs d’or ne sera d’aucune utilité puisqu’elle ne pourrait les imprimer et toutes les portes de financement extérieur se trouveraient verrouillées. Le FMI qui en détient presque toutes les clés nous imposerait des conditions plus drastiques. L’expérience de 1986 est encore en mémoire. A bon entendeur… »

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