Deux films tunisiens sont au line-up de l’édition 2022 du Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand, en France, dont « Angle mort » de Lotfi Achour dans la compétition Labo, et « La robe d’Aicha » de Mohamed Saied, dans la section parallèle.
Le festival du court-métrage de Clermont-Ferrand, prévu du 28 janvier au 05 février 2022, a annoncé que « le film documentaire est au cœur du labo depuis de nombreuses années maintenant. La création cette année d’un César du meilleur court métrage célébrant ce genre en souligne si besoin son urgence. Les réalisateurs traduisent les bruits de fond de leur époque. »
« Lotfi Achour, juré en 2018, sélectionné aussi bien au national qu’à l’international, réalisateur de longs métrages, arrive pour la première fois en compétition labo avec « Angle mort ».
« Angle mort » est un documentaire animé (13′) qui est coécrit par Lotfi Achour. Il s’agit d’une coproduction tuniso-française dont l’histoire se passe sous la dictature de Ben Ali. Un homme est enlevé, torturé, tué, puis disparaît sans jamais avoir été retrouvé. Il revient pour en parler trente ans plus tard, en faisant sienne la question de sa propre mère : « où avez-vous déposé le corps de mon fils ? ».
« La robe d’Aicha » (AICHA’S DRESS) de Mohamed Saied est une fiction (28′) et une production tunisienne de 2021 a été récemment sélectionnée aux Journées cinématographiques de Carthage (JCC), dans la section Regard sur le cinéma tunisien.
Le film relate la vie de Saber, un adolescent qui vit dans la précarité, se débrouille comme il peut pour subvenir à ses besoins et celle de sa mère malade Aïcha. Un jour en rentrant dans chez lui, dans la campagne, il rencontre sur sa charrette, Lachheb un vagabond et le seul voisin qu’il connaît dans ce patelin éloigné. Ce dernier lui déclare que sa mère est mourante..
« La robe d’Aicha » a remporté plusieurs récompenses dont le prix du meilleur film au New York Movie Awards (USA), session décembre 2021. Ce dernier est un festival international de cinéma qui sélectionne chaque mois un gagnant dans l’une de ses catégories. Les films sont ensuite diffusés en salle au public new yorkais.
Parmi les autres prix remportés par la Robe d’Aicha, on cite le grand prix du court-métrage au Festival Maghrébin du Film Oujda (Maroc), le prix du Jury au Cairo Shorts Film Festival (Egypte), le prix du meilleur court-métrage au Blackboard International Film Festival (Inde) et à l’Arab Short film festival (Liban).
Dans une déclaration à la TAP, Mohamed Saied a fait savoir que l’histoire de ce court satirique est inspirée de faits réels datant de 2013. A l’époque, des rumeurs avaient circulé sur une éventuelle hausse du coût d’enterrement des morts en Tunisie, explique-t-il.
Après un documentaire (Ali) soutenu par l’Institut Goethe de Tunis en 2016, le réalisateur, un spécialiste de la photographie et des lumières, est à son premier film dans un cadre professionnel. Prochainement, il devra travailler sur le tournage d’un film réalisé par Hatem Fazaa, en tant que directeur de la photographie.
Selon son réalisateur, le film « La robe d’Aicha » sera prochainement diffusé dans les centres culturel de Sousse et de Nabeul, avec d’autres projections prévues dans la capitale.
