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Le déficit des caisses sociales se creuse. Les assurances pour y remédier !

L’un des déficits les plus virulents dont se ressent la Tunisie est celui des caisses nationales de sécurité sociale. Des réformes ont été conçues et commencé à être mise en œuvre, dont notamment des mesures destinées à arrêter l’hémorragie, telle que la contribution dite de solidarité de 1%, ou le relèvement de l’âge de départ à la retraite. Cependant, cette batterie de décisions ne semble pas avoir permis d’obtenir les résultats escomptés. L’ancien ministre des Finances, Hassine Dimassi, pense que ce déficit devrait atteindre cette année 2 milliards de dinars.

Lors de la 3ème journée de l’Agent d’Assurance tenue, mardi, il a estimé que ce chiffre qui représente l’équivalent du chiffre d’affaires des compagnies privées d’assurance, est « énorme », ajoutant que la situation plus que dramatique des caisses sociales a entraîné aujourd’hui une régression de l’épargne nationale.

Son explication est la suivante :  » Jusqu’à la fin des années 1990, près de la moitié des investissements mobilisés (barrages, routes, écoles…), se faisait sur la base de l’épargne des ces compagnies publiques, notamment, la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et la Caisse Nationale de Retraite et de Prévoyance Sociale (CNRPS) ». « Nous assistions actuellement à une chute étonnante et préoccupante du taux d’épargne nationale. En termes de chiffres, nous sommes passés de 22% en 2010, à 8,9% actuellement « , a-t-il dit.

 » Avant la Révolution, la Tunisie épargnait 1/5 de la richesse du pays « , a-t-il indiqué, qualifiant ce taux de  » très satisfaisant « . Aujourd’hui, nous ne sommes même pas capable d’épargner le 1/10 de la richesse nationale « , a-t-il ajouté dans une déclaration à l’agence TAP. «  Nous n’avons donc plus suffisamment d’épargne nationale aujourd’hui pour financer nos projets, d’où le recours à l’endettement « , a regretté Dimassi, qui affirme que cette question doit être la priorité absolue du prochain gouvernement, appelant les compagnies privées d’assurance à mobiliser l’épargne pour endiguer l’endettement et sauver l’économie nationale.

La situation des compagnies d’assurance privées, a-t-il dit, reste en deçà des attentes en comparaison avec les structures semblables à l’international, rappelant à ce titre que le CA des compagnies d’assurance nationales représente 0,12% de celui généré par les sociétés privées de sécurité françaises. Et d’ajouter qu’à l’échelle mondiale, le CA du secteur est de l’ordre de 5,5 milliards de dollars, tandis que celui réalisé par les compagnies tunisiennes privées est de l’ordre de 0,7 milliard de dollars.

Promouvoir les taux de pénétration et de densité

Il faut faire remarquer que s’agissant du taux de pénétration et en comparaison avec les autres pays de la région MENA, la Tunisie se classe 7ème avec un taux de pénétration avoisinant 2,2% (contre 2,1 % en 2016) et 2ème dans le Maghreb Arabe après le Maroc avec 3,5 % et devant l’Algérie qui a un taux de pénétration de seulement 0,7 %.

S’y ajoute le fait que la croissance des primes d’assurance (12 ,6 % en 2017) étant plus élevée que celle de la population totale (1,3%), a induit une progression de la densité d’assurance (production d’assurance rapportée à la population totale) de 11,1%. Ainsi, la densité est passée de 119,3 dinars par habitant en 2012 à 182,5 dinars par habitant en 2017 (équivalent à 75,1 $), soit une augmentation moyenne annuelle de 8,9 % sur la période (2013-2017). Cette prime moyenne par habitant n’a cessé de croître durant les dernières années. Elle comporte une part importante afférente à l’assurance automobile dont la prime moyenne par habitant est aussi en croissance continue, passant de 54,5 DT en 2012 à 82,1DT en 2017.

En tant qu’investisseur institutionnel, souligne l’intermédiaire en Bourse MAC S.A, les placements cumulés du secteur des assurances ont atteint 4.891,2 MD en 2017 contre 4.537,7 MD en 2016, progressant ainsi de 7,8 %. Les placements en titres à revenus qui prédominent avec une part de 52,6 % ont atteint 2.570,4 MD. Quant aux placements en actions, ils viennent en 2ème position avec une part d’environ 22 %.

Le total de ces actifs placés en représentation des provisions techniques, a permis à l’ensemble des compagnies du marché des assurances un taux moyen de couverture de leurs engagements de l’ordre de 110,5 % en 2017 contre 114,9 % en 2016.

Il n’en demeure pas moins que, en dépit de la faiblesse de ces indicateurs, le secteur dispose d’un fort potentiel de croissance à exploiter à court et moyen termes. Pour assurer cette croissance, il doit relever des défis majeurs, principalement en développant l’assurance vie dans l’objectif de mobiliser l’épargne et améliorer la situation financière des compagnies.

Synthèse AM

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