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Le diable est dans les détails. Ennahdha perd son pari sur le lobbying

Beaucoup d’encre a coulé à propos de la dernière visite de groupe parlementaire américain, et surtout du dernier communiqué des ambassadeurs du G7 (Ndlr : Le Groupe des Sept, est un groupe de discussion et de partenariat économique des sept pays réputés en 1975 pour être les plus grandes puissances avancées du monde qui détiennent environ les 2/3 de la richesse nette mondiale puis 45 % en 2019 ) en Tunisie sur la situation qui prévaut dans le pays suite aux décisions présidentielles du 25 juillet 2021 (gel des activités de l’ARP et renvoi de l’ancien chef de gouvernement Hichem Mechichi).

Or, une bonne lecture de ce communiqué démontre que le parti islamiste tunisien Ennahdha a finalement perdu son pari sur un retournement de l’opinion publique internationale contre Kais Saïed, à la faveur des actions de lobbying payant, menées par ce parti, notamment auprès des USA, et par ricochet aussi auprès de l’Europe elle-même membre du G7 au même titre que les USA, le Canada, le Royaume-Uni, la France et l’Italie.

  • Le G7 légitime tout le mouvement du 25 juillet …

Ce groupe semble désormais avoir compris les tenants et les aboutissants de ce qui s’était passé le 25 juillet dernier en Tunisie, et assimilé la situation qui en a découlé. Il n’est pas en effet du simple domaine de la communication écrite que le communiqué mis en ligne par l’ambassade britannique parle, dès les premières lignes, d’une Tunisie qui « développe les structures politiques et socio-économiques nécessaires, pour répondre aux demandes légitimes de sa population pour un meilleur niveau de vie et une gouvernance honnête, efficace et transparente ». Le G7 légitime ainsi clairement ce qui s’était passé le 25 juillet. Dans la même phrase, le G7 confirmait l’échec des gouvernements d’avant le 25 juillet, où la gouvernance n’était ni transparente, ni honnête, et encore moins efficace, et avait donc échoué à améliorer le niveau de vie des Tunisiens.

Ensuite, et « le diable est dans les détails » comme le disait Nietzsche, le G7 insiste sur « un retour rapide à un ordre constitutionnel, dans lequel un parlement élu joue un rôle important ». Force est ici de faire remarquer que le communiqué des 7 plus grandes économies du monde utilise le terme UN dans l’indéfini, et non le mot LE qui pourrait vouloir renvoyer à l’ordre constitutionnel tel qu’il était en place avant le 25 juillet 2021. Le mouvement Ennahdha qui affirme toujours que le 25 juillet 2021 était un coup d’Etat, et qui revendique un retour à l’ARP et un passage de tout ce que pourrait décider Kais Saïed par l’ancienne assemblée des députés, est ainsi publiquement, et internationalement, désavoué.

  • … et reconnaît au peuple le droit de disposer de son avenir politique et de  le refaçonner

L’article indéfini UN laisse clairement entendre qu’il n’exigeait par le retour à l’ordre constitutionnel d’avant le 25 juillet et reconnaissait le libre arbitre du peuple tunisien et de son chef d’Etat, son droit de disposer librement de son sort et des nouvelles perspectives politiques qu’il voudrait s’octroyer.

Le feu vert international est ainsi donné à Kais Saïed pour un non-retour en arrière comme il le répète depuis le 25 juillet dernier. Un acquiescement, et un appui, de la part des pays partenaires économiques et financiers de la Tunisie.

On notera que le G7 évoquait aussi dans son communiqué, « la nécessité urgente de nommer un nouveau chef de gouvernement », et non un Premier ministre comme on prêterait à Kais Saïed l’intention de le faire, « pour former un gouvernement capable de faire face aux crises économiques et sanitaires immédiates auxquelles la Tunisie est confrontée ».

–          Le G7 voudrait un chef de gouvernement, et non un Premier ministre

Le G7 semble ainsi clairement souhaiter le maintien d’une séparation, entre chef d’Etat et chef de gouvernement, et semble aussi dire qu’il ne préférerait pas l’instauration d’un régime présidentiel, où tous les pouvoirs de l’Exécutif seraient concentrés entre les seules mains du chef de l’Etat, et qu’il faudrait repasser par la case élection, pour refaire une meilleure assemblée de députés, qui se soucie plus des intérêts du peuple et du pays que de ceux des partis et des personnes.

De là à penser que le G7 ne serait pas contre la mise en place d’une mini-constitution provisoire qui favoriserait un « espace pour un dialogue inclusif sur les réformes constitutionnelles et électorales proposées », il n’y a qu’un pas qu’il est facile de franchir, en tant que voie de sortie possible, honorable, de la crise politique dans laquelle s’empêtre la Tunisie de l’après 25 juillet.

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1 COMMENTAIRE

  1. Ce qu’il doit faire le président de la république un gouvernement compétent apolitique et efficace pour lutter contre la crise économique et sanitaire et engendre les réformes nécessaires de la fonction publique et des entreprises publiques et éradiquer la corruption et les non droits pour gagner la confiance des investisseurs locaux et étrangers et les instances financières internationales , entre temps le président doit présider une commission nationale qui planchera sur les réformes de la constitution actuelle , de la loi électorale , du mode du scrutin ,de la loi sur les partis politiques et leurs financements , la moralisation de la vie publique et de présenter le projet au peuple par référendum pour acceptation ou refus et ce dans un délai maximum de trois mois pour que la vie politique et la démocratie reprennent leurs droits selon les réformes acceptées par le peuple .

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