Septembre 2021 a été le mois où le nombre des mouvements de protestation divers a été le plus élevé, comparativement aux mêmes mois des années 2019 et 2020. A 55,5 %, ces mouvements étaient planifiés, et à 79 % anarchiques. Kais Saïed aurait dit qu’elles étaient planifiées contre son mandat de chef de tout l’Etat.
– 12 manifestations par jours en un mois, et plus de 9 mille en 9 mois
« Le mois de septembre a été marqué par 367 jours de grèves [Ndlr : Plus de 12 mouvements de protestation par jour], ce qui a représenté 36,5% du total des mouvements enregistrés, mais aussi par des sit-in, des rassemblements protestataires, des blocages de routes et beaucoup de colère, d’indignation et d’appels dans les médias comme ceux lancés par les agriculteurs exigeant une baisse des prix des fourrages et des engrais ou par les citoyens qui en ont assez de revendiquer leur droit à l’eau potable ou l’évacuation à temps des déchets ménagers ou des routes sûres et sans accidents mortels de la route », disait le dernier rapport de l’observatoire des mouvements sociaux.
Sur les 9 derniers mois de l’année 2021, ce sont 9.221 actes de protestation, c’est-à-dire une moyenne de 25 actions de protestation par jour. A l’instabilité politique et gouvernementale, s’ajoute ainsi l’instabilité sociale, dans un pays qui peinait toujours à sortir de l’ornière, après 10 ans de « révolution » continue. Cela, d’autant plus qu’à hauteur de 48 %, les protestataires sont des employés (seulement 8 % des chômeurs) et qu’à 46 %, ces protestations étaient organisées sur les lieux mêmes du travail.

Un pays qui n’arrivait toujours pas à faire son deuil de l’ancien régime de Zine El Abidine Ben Ali que beaucoup de Tunisiens évoquent désormais avec une certaine nostalgie, sinon une nostalgie certaine. Et qui n’arrive toujours pas, malgré toutes ces protestations incessantes, à remonter dans tous les ratios, économiques et financiers des 3 décennies de ce « dictateur », dont on dit qu’il s’était « enfui ».
Un pays de toutes les protestations pour tout et pour rien, qui enregistrait déjà un déficit budgétaire de 3 Milliards DT à fin août, et des besoins en dettes de plus de 20 Milliards DT. Un pays où, sur un an, la production industrielle du mois de septembre 2019 a enregistré une baisse de 3,8 % (Pdf), et une baisse de 3,6% durant le troisième trimestre de l’année 2019.
Un pays enfin, dont les facteurs d’attractivité des investissements, sont quotidiennement dilapidés dans une atmosphère insurrectionnelle et protestataire, pour tout et pour rien, et une conjoncture interne instable, politiquement, socialement et économiquement.
En collaboration avec Deloitte, Africa CEOS Survey 2020 avait publié son Index d’attractivité des Investissements en Afrique 2020, la Tunisie y accusait une dégradation de son attractivité pour l’investissement et passe de la 9ème place en 2019 à la 13ème cette année
– Et pourtant, ça marche
Professeur d’économie et ancien membre du conseil d’administration de la Banque centrale, Fathi Nouri, a déclaré lors de sa présence ce mardi 23 novembre 2021sur une radio privée, que « c’est l’État qui est pauvre, pas le peuple ou les entreprises ». Le professeur d’économie a ajouté que « l’État a beaucoup de dépenses et aucun revenu, en plus des demandes croissantes et changeantes des citoyens, et que 60% des dépenses vont aux subventions et aux salaires ».
Il est vrai qu’à fin août 2021 par exemple, et selon les derniers chiffres de l’exécution du budget en cours, les revenus de l’Etat étaient de 20,5 Milliards DT (dont 13, 359 Milliards DT dont pour les salaires et 4,5 Milliards DT en interventions diverses comme les compensations de prix), que ses dépenses dépassaient déjà les 23,5 Milliards DT.
Ailleurs, dans les grandes surfaces, chez les concessionnaires de voitures, et même dans les agences de voyages, peu de signes de paupérisation de la population. Cette dernière, a donc encore de la ressource financière, et reste capable de résister à la hausse continuelle de tous les prix !
la seule réalisation de la révolution bénie est le droit de manifester ,de protester , de faire grève légale ou spontanée ,d’occuper les routes ,la liberté de paroles , l’instabilité politique , la fuite des investisseurs locaux et étrangers vers d’autres cieux comme le Maroc ont pour conséquence la chute de la productivité et l’attractivité du pays et surtout la hausse vertigineuse des salaires et des avantages sociaux de la fonction publique et les sociétés publiques sans productivité ce qui pousse les jeunes et les chômeurs d’exiger des emplois dans le secteur public et parapublic