Le projet de budget de l’État pour l’année 2025, tel que présenté par la présidence du Gouvernement, dévoile une série de mesures ambitieuses visant à stimuler la croissance économique tout en préservant les équilibres financiers.
C’est dans ce contexte que le professeur en économie et analyste financier, Bassem Ennaifer, est revenu, ce mardi 10 septembre 2024, sur les grandes lignes du projet de loi de finances (PLF) 2025.
Il a indiqué, dans une déclaration à Africanmanager, qu’il n’y a pas de changements fondamentaux par rapport à une année auparavant, en ce sens que le projet a conservé la même orientation générale.
Et de rappeler qu’un programme 2023-2025 avait été mis en place et que ce projet suit ce qui a déjà été décidé. L’État a instauré un plan de réforme et est en train de l’appliquer graduellement, a-t-il soutenu.
Une hausse des prix du carburant
S’agissant d’une hausse des prix du carburant, Ennaifer a précisé que dans les documents officiels, il n’est pas fait mention d’une augmentation des prix mais d’une maîtrise de la compensation, via notamment une baisse du coût de production de l’électricité avec un accent particulier sur les énergies renouvelables et le contrôle des circuits de distribution pour les produits de base.
Et de noter que la hausse des dépenses de gestion a été plafonnée à 4% en 2025 et cette hausse doit être destinée soit à des investissements, soit au paiement des fournisseurs de l’État.
Les investissements publics seront orientés vers les projets programmés et prioritaires, sinon ils seront orientés vers les énergies renouvelables et l’agriculture notamment pour solutionner la problématique de manque d’eau et en se focalisant sur les céréales.
En réponse à une question, Bassem Ennaifer, a indiqué que l’État va poursuivre en 2025 l’amélioration de la gouvernance des entreprises publiques. L’idée de cession a été totalement abandonnée par l’État.
L’analyste a estimé qu’il est peu probable que la Banque centrale de Tunisie baisse le taux d’intérêt directeur à court terme d’ici fin 2024, en rappelant que le mois dernier, l’inflation a augmenté en glissement mensuel.
Cela dit, il n’a pas écarté une baisse en 2025, sans pouvoir se prononcer sur le timing ou le taux de baisse (…).
Saïed appelle à une réforme fiscale équitable
Rappelons que le président de la République, Kaïs Saïed, a récemment reçu la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, pour une réunion qui a porté sur l’exécution du budget de l’État ainsi que sur les grandes orientations du projet de budget pour l’année à venir.
Il a souligné que la Tunisie a respecté tous ses engagements financiers, malgré les difficultés économiques et les fluctuations mondiales.
Il a également précisé que, grâce à la gestion rigoureuse des ressources nationales, le pays n’a pas eu recours à une loi de finances complémentaire, confirmant ainsi l’importance de l’autonomie et de la souveraineté économique.
Le président Saïed a également mis l’accent sur la nécessité d’instaurer un système fiscal équitable, en appelant à la mise en place d’un impôt progressif.
Selon lui, une fiscalité équitable est l’un des piliers essentiels pour atteindre la justice sociale et garantir une répartition équitable des ressources.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des préparatifs pour l’élaboration du budget de 2025, avec une attention particulière portée à la réforme fiscale et à la soutenabilité des finances publiques.