AccueilLa UNELe "pont énergétique" d'Elmed dans le droit fil de l’option du dessalement

Le « pont énergétique » d’Elmed dans le droit fil de l’option du dessalement

Le « pont énergétique » en cours de construction  peut aider la Tunisie  à lutter contre les conséquences du changement climatique, à combattre la crise de l’eau et à encourager le développement d’une agriculture durable. Pour l’instant, ce n’est qu’une idée, un renversement de perspective du projet d’infrastructure Elmed, la ligne électrique qui reliera la centrale de Partanna, en Sicile, à celle de Mlaabi, sur la péninsule tunisienne du Cap Bon, sur une longueur totale d’environ 220 kilomètres (dont environ 200 kilos de câble sous-marin), avec une puissance de 600 MW et une profondeur maximale d’environ 800 mètres, en longeant le Canal de Sicile. Mais c’est aussi une réelle possibilité, une grande opportunité pour permettre à la Tunisie, qui souffre d’une pénurie chronique de ressources en eau, de développer des usines de dessalement pour le traitement des eaux à forte salinité, qui nécessitent une énorme quantité d’électricité, dont elle est pourtant dépourvue, affirme le média italien Agenzia Nova.

Le câble électrique a été conçu avant tout dans le but d’importer de l’énergie propre en Italie et en Europe via la Tunisie, un pays qui dispose d’un énorme potentiel grâce au rayonnement solaire, parmi les premiers au monde dans le secteur photovoltaïque. Mais le pays produit actuellement très peu d’énergie à partir de sources renouvelables, environ 4,7 % du total en incluant l’énergie hydroélectrique et éolienne. Même en supposant que la stratégie du gouvernement de Tunis visant à produire 35 % d’ici 2030 soit correcte, il est impossible qu’en 2028, lorsque la ligne électrique sera achevée, la Tunisie soit en mesure de produire suffisamment d’électricité pour pouvoir l’exporter vers l’Italie et l’Europe. . Il suffit de dire que la production totale d’électricité en Tunisie a effectivement baissé de 7 % en janvier 2024, avec 1 440 gigawattheures produits (y compris la production par les énergies renouvelables), contre 1 552 gigawattheures en janvier 2023. Ici, le câble électrique le long du Canal de Sicile devient donc stratégique, mais pas pour importer de l’énergie « verte » d’Afrique du Nord, mais pour aider les Tunisiens de l’autre côté de la rue à cultiver leurs terres.

L’option du dessalement

Un choix, celui de miser sur le dessalement, qui n’est pas sans risque, en premier lieu environnemental. Ce type d’installation, surtout si elle est de grande taille, risque d’avoir de graves conséquences sur la faune locale. Elles nécessitent également une importante dépense d’électricité qu’un pays comme la Tunisie, qui dépend des importations de gaz de l’Algérie voisine, ne peut sans doute pas se permettre. Par ailleurs, il serait souhaitable que la Tunisie commence à mieux utiliser le (peu) d’eau disponible. Selon un rapport de septembre 2023 du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), 20 % des citoyens tunisiens sont menacés par la pollution de l’eau. Des prélèvements effectués sur l’eau potable distribuée par l’entreprise publique Sonede ont révélé que l’eau ne répond pas aux normes, notamment en termes de composition bactériologique, qui est passée de 9,9 % en 2019 à 10,1 % en 2020. Le gouvernement construit cependant trois stations de dessalement d’eau de mer à Gabès, Sfax et Sousse qui devraient entrer en service dans le courant de l’année. Quatre autres stations devraient être construites à Tozeur, Kébili, Sidi Bouzid et Ben Guerdane.

Par ailleurs, l’Algérie voisine poursuit également une stratégie visant à réduire la dépendance vis-à-vis des ressources naturelles en eau grâce au dessalement de l’eau de mer. Des programmes complémentaires lancés ces dernières années ont permis la construction de trois stations supplémentaires, et cinq autres sont prévues pour 2024. La différence avec la Tunisie, cependant, est que l’Algérie dispose du gaz naturel nécessaire pour alimenter la quasi-totalité des stations de dessalement qu’elle souhaite. La guerre en Ukraine a mis en évidence un grave déficit alimentaire dans les pays importateurs de blé, dont la Tunisie. Un scénario que les pays arabes, où le pain est subventionné, tentent par tous les moyens d’éviter et qui pourrait être compensé, au moins en partie, par la mise en valeur des terres inutilisées. Mais pour cela, il faut de l’eau. Pour avoir de l’eau, il faut des compétences, de la technologie et de l’énergie. Et dans ce domaine, l’Italie pourrait apporter une contribution importante, également dans le cadre du plan Mattei.

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