AccueilLa UNELe port de Radès, laissé en rade, s’offrirait un nouveau destin !

Le port de Radès, laissé en rade, s’offrirait un nouveau destin !

Véritable poumon du commerce extérieur tunisien, le port de Radès, pourtant créé en 1985, n’arrive toujours pas à tenir son rang, alors que le bassin méditerranéen regorge d’installations portuaires qui ont réussi à s’inscrire dans la trajectoire des évolutions récentes du transport maritime, sous-tendues par la conteneurisation, et ceci a accentué les déséquilibres de développement entre les deux rives. La conteneurisation accentue les polarisations plus qu’elle ne les atténue.

Les pays de la rive sud dont la Tunisie ont pris conscience de ce nouveau risque de marginalisation, mais il leur est offert des opportunités pour moderniser leurs installations portuaires. Le port de Radès se destine à des investissements pour financer une restructuration, une modernisation et une numérisation. L’objectif est de mettre en place des services logistiques modernes pour soutenir les chaînes d’approvisionnement des entreprises commerciales, souligne PortSEurope, hub médiatique de référence de l’ensemble de l’activité portuaire de la Méditerranée.

Le plan proposé fait suite à des années de problèmes qui ont affecté le port. C’est un élément clé pour la Tunisie car le port traite plus de 95% des exportations de la Tunisie, 70% du commerce extérieur total et 90% des mouvements Ro-Ro.

Un composé dysfonctionnel

Actuellement, le port connaît des problèmes de stockage de conteneurs vides, la lenteur des opérations de chargement et de déchargement des conteneurs et remorques, des temps d’attente de 5 à 10 jours dans le port avant l’accostage, ce qui coûte à l’Etat plus d’un milliard de dinars tunisiens en devises étrangères chaque année pour indemniser les armateurs, le coût élevé et la faible compétitivité des opérations import-export et un séjour moyen de 11 jours des conteneurs au port avant enlèvement. En outre, il y a des problèmes de taux élevés de vol et de perte de biens, de soupçons de corruption, de multiplicité de formalités administratives complexes avec différentes institutions lors des opérations d’import-export.

Ce plan nécessite des investissements de la Société Tunisienne d’Acconage et de Manutention (STAM) dans des équipements modernes pour rationaliser la manutention des marchandises dans la zone portuaire avec un seul objectif : compétitivité, rapidité et qualité des services, mais aussi efficacité dans la gestion des flux.

Cap sur la modernisation

La modernisation du port implique la construction de deux nouveaux quais : l’attribution des travaux devrait avoir lieu avant la fin de 2019 pour une durée de deux ans. Il s’agit des quais 8 et 9, y compris un quai spécial pour les céréales. Le coût de l’investissement est estimé à 160 millions de dinars. Un autre quai polyvalent est prévu pour un coût de 36 millions de dinars.

Dans une zone contiguë à l’enceinte portuaire, une superficie de 47 ha doit être aménagée avec des bâtiments et des zones clôturées, le coût estimé étant de 200 millions de dinars pour accueillir des opérations logistiques. Toujours dans le cadre du Programme de développement des exportations financé par la Banque mondiale, la STAM met en œuvre un nouveau système d’exploitation : une plate-forme électronique de pointe pour gérer l’ensemble du système, des conteneurs et des flux de marchandises, à savoir le système TOS. Ceci en plus de l’acquisition de plusieurs RTG (grues) pour la manutention de conteneurs (25 millions de dinars), de tracteurs et de remorques portuaires, qui permettront d’augmenter la capacité de stockage du port.

A l’instar des ports du Nord !

A vrai dire, ce n’est pas la première fois qu’il est question de restructuration et de modernisation du port de Radès, mais il est inédit qu’une vision si claire adossée à la perspective de sérieux investissements prenne forme. Une étude par Comete engineering, a permis de détecter les différents dysfonctionnements enregistrés et de proposer des solutions à même d’améliorer la performance du port en s’inspirant notamment, de l’expérience réussie de quelques ports étrangers. Il s’agit des ports de Rotterdam (Pays Bas), d’Anvers (Belgique), d’Hambourg (Allemagne), d’Algesiras (Espagne) et de Tanger (Maroc).

L’étude propose un paquet de solutions de court et moyen termes. Sur le court terme, notamment, il est recommandé la prise en charge directe par l’Etat des dépenses liées à l’entretien des accès maritimes, la consolidation du rôle joué par le port de la Goulette dans le transport des marchandises, la mise en place d’un fond de développement portuaire financé à travers les impôts payés par l’OMMP) et la STAM, en plus de la concession de nouveaux quais du port de Radès à une entreprise autre que la STAM.

Sur le moyen terme, les principales recommandations de l’étude s’articulent autour de la création d’une direction dédiée à l’aménagement du domaine portuaire au sein de l’autorité du port, la mise en place d’une politique de marketing bien ciblée au profit des armateurs internationaux et l’installation de terminaux terrestres liés au port par voie ferroviaire.

Les recommandations de long terme, proposées par l’étude, à ce propos, visent à améliorer les compétences des dirigeants au sein de l’autorité portuaire et les autres organismes sous la tutelle du ministère du Transport, à travers l’organisation de sessions de formation de haut niveau au profit des jeunes futurs dirigeants.

Traduction&synthèse AM

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