Le projet suscite des réactions scandalisées des organisations de défense des droits de l’homme dénonçant son « inhumanité ». Selon un accord officialisé jeudi par Londres et Kigali, le Royaume-Uni souhaite désormais envoyer au Rwanda des migrants de toutes origines arrivés illégalement sur le sol britannique.
« À partir d’aujourd’hui […], toute personne entrant illégalement au Royaume-Uni ainsi que celles qui sont arrivées illégalement depuis le 1er janvier pourront désormais être transférées au Rwanda », a annoncé le Premier ministre britannique dans un discours prononcé à l’aéroport de Lydd, dans le Kent (sud-est de l’Angleterre).
Le Rwanda pourra accueillir « des dizaines de milliers de personnes dans les années à venir », a ajouté Boris Johnson, présentant ce pays d’Afrique de l’Est comme l’un des « plus sûrs du monde ». Boris Johnson cherche depuis des mois des pays tiers pour y envoyer des demandeurs d’asile. Le Ghana, présenté comme une première piste, a fermement nié en janvier être en négociation avec le Royaume-Uni sur le sujet. Mais l’accord passé avec le Rwanda a été confirmé, cette fois, par les autorités sur place.
Boris Johnson a annoncé, dans le même temps d’autres mesures contre l’immigration illégale.
Hélicoptères, avions, drones… Londres déploie la Marine nationale dans la Manche, où elle sera désormais chargée de traquer les migrants en lieu et place des garde-côtes.
« Dès aujourd’hui, la Royal Navy va prendre le commandement opérationnel dans la Manche […], avec l’objectif qu’aucun bateau n’arrive au Royaume-Uni sans avoir été détecté », a précisé Boris Johnson.
« Cela va envoyer un message clair à ceux qui conduisent les bateaux : si vous risquez la vie des autres dans la Manche, vous risquez de passer votre propre vie en prison », a-t-il affirmé, en débloquant une enveloppe de 50 millions de livres (60 M€), en moyens humains et matériels.