Quelque 50.000 personnes ont été déplacées par les affrontements entre forces rivales dans le nord-est du Soudan du Sud, plusieurs ambassades occidentales ayant offert mardi leur médiation pour éviter un nouvel embrasement du pays.
Le Soudan du Sud est « au bord d’une rechute dans la guerre civile » qui menace de détruire des années d’efforts de paix, s’est alarmé mardi le chef de la Mission des Nations unies dans le pays (Minuss), Nicholas Haysom.
Le comté de Nasir, dans l’Etat du Haut-Nil, est depuis des semaines le théâtre de combats, notamment entre les forces fédérales loyales au président Salva Kiir et une « Armée blanche », milice accusée par le pouvoir de collaborer avec le premier vice-président Riek Machar, un ancien rebelle.
Le 4 mars, « environ 6.000 combattants de l’Armée blanche », sont parvenus à prendre dans cette région un camp de l’armée sud-soudanaise, selon l’Igad, un bloc d’Etats d’Afrique de l’Est.
Dans la nuit de dimanche à lundi, l’armée sud-soudanaise a mené des frappes aériennes contre des positions rebelles du comté de Nasir, tuant vingt personnes, en majorité des femmes et des enfants, a indiqué le commissaire administratif de ce comté, James Gatluak, à l’AFP.
La situation politique semble bloquée. Lundi soir, le parti de . Machar, le SPLM-IO a affirmé qu’il suspendait sa participation à certaines instances sécuritaires de l’accord de paix de 2018, jusqu’à la libération de certains de ses membres, des responsables politiques et militaires, récemment arrêtés.
« Toute participation des membres (du parti) auxdits mécanismes sécuritaires et politiques est suspendue avec effet immédiat », a affirmé le vice-président du SPLM-IO Oyet Nathaniel Pierino sur Facebook, ajoutant que ces arrestations « menacent l’essence » de l’accord de paix.
Plusieurs ambassades occidentales à Juba, dont celles de l’Union européenne, des Etats-Unis et du Canada, ont néanmoins offert mardi leur médiation à Salva Kiir et Riek Machar afin qu’ils se « rencontrent et entament un dialogue direct pour restaurer et maintenir la paix ».
« Les violences mettent encore plus en danger des communautés déjà vulnérables et obligent à suspendre les services vitaux », a dénoncé dans un communiqué Anita Kiki Gbeho, représentante spéciale adjointe de la mission onusienne au Soudan du Sud.
Depuis fin février, les violences dans le nord-est ont déplacé 50.000 personnes, dont 10.000 ont traversé la frontière vers l’Ethiopie, indique le Bureau onusien de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) au Soudan du Sud.
Le Soudan du Sud « sur le point de basculer dans la guerre civile »
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