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Le tourisme dévasté par le coronavirus

Au sortir d’un millésime 2019 à la faveur duquel étaient totalement résorbés les effets des attentats terroristes de 2015, le tourisme tunisien s’est retrouvé, comme c’est partout dans le monde, aux prises avec pire adversité, la pandémie du covid-19 dont on peine encore à entrevoir  même un soupçon d’issue. A une enseigne telle que l’enjeu est désormais moins de limiter les dégâts que de trouver les  moyens d’éviter de sombrer comme le souligne le Daily Mail  reprenant une analyse de l’AFP.

Pourtant, ce  pays d’Afrique du Nord a enregistré 45 décès dus au coronavirus et n’a connu aucune nouvelle infection pendant plusieurs jours cette semaine, ce qui le place parmi les pays méditerranéens qui s’en tirent relativement bien. Mais la crise a induit un manque à gagner de six milliards de dinars  en recettes touristiques, selon les estimations de l’office national du tourisme , et quelque 400 000 emplois sont menacés.

« La Tunisie avait bien commencé l’année, avec une augmentation des revenus du tourisme de 28 % », a déclaré Feriel Gadhoumi, coordinatrice à l’office du tourisme, citée par la même source, mais tout cela s’est arrêté en mars, lorsque les pays ont imposé des restrictions de voyage et des fermetures de frontières pour freiner la propagation de la pandémie.

Aujourd’hui, les stations balnéaires sont vides et les hôteliers tentent de sauver ce qu’ils peuvent de la saison, en comptant sur la situation sanitaire relativement optimiste du pays et sur les mesures de prévention du virus propres à chaque secteur.

 Étapes pour « regagner la confiance »

Si la plupart des hôtels ont pour l’instant mis la clé sous le paillasson,  certains offrent un hébergement aux personnes sons confinement obligatoire, notamment aux Tunisiens rapatriés de l’étranger. Le ministère du Tourisme prépare des protocoles pour les établissements qui rouvriront, et certains prévoient de le faire à partir de juin. Les mesures devraient inclure des contrôles de température à l’entrée des hôtels, la désinfection des chambres et leur maintien à vide pendant 48 heures entre les clients et le nettoyage intensif des espaces communs. De telles mesures sont nécessaires pour « regagner la confiance des partenaires »,  affirme-t-on à l’office du tourisme.

D’autres changements pourraient consister à proposer des menus fixes au lieu de buffets et à donner aux clients les mêmes tables et parasols parapluies pendant toute la durée de leur séjour, assure le  directeur commercial d’un établissement hôtelier qui explique que les clients se soucient en tout premier lieu de santé et d’hygiène. Mais il n’est pas certain que les hôtels, dont certains sont déjà au bord de la faillite, soient  en mesure de réaliser les investissements nécessaires.

Avant même que la pandémie ne frappe, une série de crises avait affaibli le secteur du tourisme tunisien. Après l’instabilité politique qui a suivi la chute de Ben Ali, les attaques terroristes  de 2015 ont visé les vacanciers européens au musée du Bardo à Tunis et dans la station touristique côtière de Sousse.

Ces attentats ont fait 60 morts, dont de nombreux touristes britanniques, et ont porté un coup sévère au secteur.

Des moyens de vivoter

La situation en matière de sécurité s’est considérablement améliorée depuis lors, et le nombre de touristes est revenu l’année dernière à son niveau d’avant 2011, avec 9,5 millions de visiteurs. Mais l’effondrement en septembre du tour-opérateur britannique Thomas Cook, qui a amené cinq pour cent des touristes européens en Tunisie, a ébranlé certains hôtels. Thomas Cook avait suspendu ses voyages en Tunisie après les attentats, mais était revenu en force au cours des deux dernières années.

Aujourd’hui, le secteur cherche des moyens de survivre, alors que la crise du coronavirus persiste et que les vols de passagers en provenance d’Europe, le principal marché de la Tunisie, devraient rester cloués au sol pendant une grande partie de l’été.

Bien que des milliers d’étrangers restent bloqués dans le pays en raison de la fermeture des frontières et de la suspension des vols, leur présence sera loin d’être suffisante.
Les hôteliers ont plutôt les yeux rivés sur les touristes locaux, ainsi que sur les vacanciers algériens ou russes qui ont contribué à amortir les crises précédentes. Mais le tourisme intérieur ne représente que 20 % du marché tunisien, et de nombreux Tunisiens  ont vu leurs revenus et leurs indemnités de vacances disparaître pendant la fermeture.

Autre mauvaise nouvelle, l’Algérie a été gravement touchée par la pandémie et la réouverture de ses frontières n’est pas envisagée à court terme, tandis que la Russie se classe actuellement au deuxième rang mondial pour le nombre d’infections signalées.
L’Organisation mondiale du tourisme des Nations unies a averti que le nombre de touristes internationaux pourrait chuter de 60 à 80 % en 2020.

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