Un communiqué a été publié, lundi 19 décembre 2022, sur la page officielle de l’UTICA, concernant l’acompte provisionnel pour les distributeurs de boissons en gros et devant être intégré à la loi de finances 2023, par la Chambre syndicale nationale du commerce de gros des boissons, qui, regrette que le ministère des Finances n’ait pas réagi à ses différentes demandes de dialogue à ce sujet et que la chambre n’ait pas été consultée pour des discussions préalables.
Il semblerait que l’avance de 5 % sur la taxe à laquelle sont assujetties les entreprises de distribution de boissons alcoolisées au titre de leurs achats auprès des producteurs représentera cinq fois l’impôt sur le revenu pour ces sociétés, et serait une cause de détérioration de leurs capacités financières autant qu’une menace pour leur durabilité, ce qui pourrait conduire à la fermeture des entreprises concernées et affecter directement les recettes fiscales de l’État et la perte de milliers d’emplois avec ses conséquences sociales, selon ce qu’a affirmé le président de la chambre syndicale, Hamdi Dami à African Manager.
Des « mesures abusives qui conduiront à une hausse de 40% sur les prix »
Le responsable syndical a souligné que si cette décision était adoptée, les entreprises seraient obligées d’augmenter automatiquement leurs prix de plus de 40%, ce qui affecterait le pouvoir d’achat des consommateurs.
Dami rejette catégoriquement cette décision et la chambre syndicale nationale demande son retrait du projet de loi de finances 2023, tout en invitant le ministère des Finances à en discuter.
« Nous avons adressé une demande à la ministre des Finances le 28 novembre 2022, et nous n’avons encore obtenu aucune réponse de sa part, contrairement à ce qui se fait d’habitude », a-t-il indiqué. « Nous nous sommes concertés avec la direction générale des études législatives et fiscales (DGELF), ils sont convaincus qu’il n’y a aucune équité à cet égard et que cette situation pourrait mettre en péril le secteur, conduire à une cessation des activités de paiements, et provoquer la faillite des entreprises ».
Le responsable a affirmé que l’application de cette hausse commencera dès le 1er janvier 2023.
Un mouvement pour défendre les droits des salariés
Ces mesures, selon Dami, ne concernent que le secteur des boissons alcoolisées. « Pourquoi l’Etat imposerait une fiscalité de 5% uniquement à ce secteur au motif que l’on ne paie pas nos arriérés, alors qu’il devrait y avoir une équité pour tous les secteurs ? L’Etat devrait être partenaire des entreprises, car sa pérennité dépend tout bonnement de la pérennité de ces dernières », a-t-il souligné.
En outre, il assuré que la profession voudrait arriver à un accord avec le ministère des Finances sur un taux de 1% au lieu des 5% projetés, révélant que la proposition a été communiquée à la cheffe du gouvernement, sans aucune réponse de sa part. C’est sur ces entrefaites que la chambre syndicale a rendu public son communiqué, en attendant un mouvement de protestation prévu pour jeudi devant le siège du ministère des Finances.
« Nous sommes presque une vingtaine d’intervenants dans le secteur qui s’approvisionnement auprès des producteurs, lesquels, pour la plupart, sont des établissements publics, ou des entreprises multinationales. Nous sommes transparents en termes de fiscalité, nous ne pouvons pas fuir nos déclarations d’impôts , car tous les 28 du mois, nous déclarons nos achats, et de ce fait, nous contrôlons toutes les actions de nos sociétés », a-t-il indiqué.
Le Tunisien, premier consommateur d’alcool dans le monde arabe
Selon Dami, l’OMS publie tous les ans, une étude sur la consommation de boissons alcoolisées dans le monde, et le Tunisien se placerait en tête du classement des pays arabes, avec 26.2 litres d’alcool par an, tenant la dragée haute sur ce registre aux consommateurs de France, d’Italie, de Russie et d’ Allemagne, pays connu pour la production de bière.