Un nouvel épisode du long contentieux entre les pharmaciens d’officine et la Caisse nationale d’assurance maladie, avec son lot de menaces de rupture de convention, de fâcheries et d’accommodements. Un dossier dont le dernier développement est la confirmation par une source bien informée à la CNAM que l’accord entre les deux parties est toujours en place et en vigueur et qu’elles œuvrent, l’une autant que l’autre, dans le cadre d’une coopération bilatérale et dans un esprit de poursuite du dialogue.
La même source a confié à Africanmanager ar que l’hypothèse du non-renouvellement de la convention liant les deux parties est écartée, les pressions qui s’invitent dans le dossier n’étant pas nouvelles et s’étant poursuivies ces dernières années, avec la constante que la « CNAM » est toujours regardée comme une structure nécessaire pour le citoyen tunisien.
Un problème de délais de remboursement !
Le président du Syndicat des pharmaciens d’officine, Naoufel Amira , a indiqué que les relations avec la Caisse nationale d’assurance maladie se sont détériorées et que les délais de remboursement des prestataires de services, notamment les pharmaciens, médecins, laboratoires et cliniques, ne sont pas respectés.
Il a estimé que la « CNAM » est devenue une source de menace pour le système de santé dans son ensemble, et que la réforme du système de santé ne peut être réalisée sans celle des caisses sociales.
« il est clair que les ressources financières de la CNAM sont quasiment à sec du fait qu’elle n’a pas reçu ses cotisations des deux caisses sociales, la CNRPS et la CNSS alors que les délais du remboursement des prestataires des services ont été considérablement prolongés », a-t-il expliqué dans une interview à la radio Jawhara Fm.
Ila ajouté que la convention entre les pharmaciens et la CNAM expirera fin décembre prochain, suggérant qu’elle ne sera pas renouvelée et que les relations avec la « CNAM» seront arrêtées, dès lors que le bureau national du Syndicat des pharmaciens d’officine avait renouvelé, au cours du mois de décembre 2020, la convention sectorielle avec la Caisse pour une durée d’un an seulement.
Crise des liquidités
La CNAM est aux prises avec une grave crise de liquiditée, ses dettes s’élevant à 1,3 milliard de dinars, réparties entre 550 millions de dinars envers les structures de santé publique, 450 millions de dinars envers la Pharmacie centrale et 300 millions de dinars envers des vis-à-vis du secteur privé.
En revanche, les cotisations destinées àe la caisse «CNAM» non prélevées par la Caisse nationale de sécurité sociale s’élèvent à environ 2 milliards de dinars, tandis que ses cotisations non perçues par la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale augmentent d’environ 2,5 milliards de dinars et ces dettes ont commencé à s’accumuler depuis 2016.
Bien que la caisse ait connu une amélioration du niveau des cotisations des assurés début 2020, la crise de la pandémie de Covid-19 a fait irruption provoquant une grave perturbation dans le transfert des cotisations.
L’Etat tunisien parie sur l’amélioration des soldes financiers des caisses sociales, dont les dettes s’élèvent à environ 5 milliards de dinars.
Période critique pour les caisses sociales
Il a également été officiellement décidé de relever de 50 % le plafond annuel des assurés sociaux auprès de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) à partir de février 2021.
L’ancien ministre des Affaires sociales, Mohammad Trabelsi, avait déclaré que « la CNAM» traverse une période très difficile, annonçant le retour aux négociations avec les prestataires de services de santé, notamment les médecins de diverses spécialités, les dentistes, les pharmaciens et les laboratoires. Tous les accords ont été renouvelés, que ce soit à court ou à moyen terme, à condition que les négociations pour les accords à long terme se poursuivent.