AccueilChiffreLes prix alimentaires s’envolent de 50%

Les prix alimentaires s’envolent de 50%

La hausse des prix alimentaires  est en train de dépasser  le record enregistré en 2008 quand leur flambée avait provoqué des émeutes dans les pays les plus pauvres. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’inquiète de cette envolée des prix des matières premières.

Sur les marchés, les prix du blé, du maïs et du soja ont gagné ainsi plus de 50% depuis cet été. Le sucre a atteint également un niveau record vieux de trente ans. L’huile de palme subit aussi une forte inflation, au point que la Malaisie, l’Indonésie et la Thaïlande, qui sont de grands producteurs, ont été contraints de mettre en place des mesures pour protéger leur marché intérieur d’une trop forte hausse des prix.

Selon les derniers chiffres de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) cités par Radio France Internationale, les prix alimentaires mondiaux ont battu,  pour le seul mois de  décembre 2010, tous les records de hausse. L’indice de la FAO qui mesure chaque mois la variation des prix de 55 produits de base incluant céréales, huiles, produits laitiers, viandes et sucre a ainsi atteint 214 points. Un niveau au dessus du record de 213 points atteint en juin 2008. Des augmentations très inquiétantes qui rappellent la situation d’il y a trois ans, lors de la crise alimentaire.

En ce qui concerne le blé, la situation s’explique très largement par une série d’accidents climatiques qui ont frappé les grands pays producteurs. Il y a ainsi eu l’année dernière la canicule en Russie, les pluies trop fortes au Canada, plus récemment les inondations en Australie et aujourd’hui, la sécheresse en Argentine. D’autres céréales sont concernées par ces hausses. La sécheresse en Argentine a ainsi créé des tensions sur le maïs. A cela s’ajoute l’augmentation de la production de biocarburants. Aux Etats-Unis, la part de production de maïs destinée à l’éthanol sera cette année de 38% contre 30% en 2008.

Dans un entretien donné au quotidien économique Les Echos publié mardi 11 janvier 2011, Olivier de Schutter, le rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation des Nations unis, ne cache pas que « nous vivons aujourd’hui le début d’une crise alimentaire similaire » à celle vécue il y a trois ans. Selon lui, « 80 pays dans le monde sont en situation de déficit alimentaire. Une hausse continue des prix peut être très dangereuse pour ces pays ». Les zones les plus menacées par une crise alimentaire sont les pays du Sahel, le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad parce qu’ils dépendent des importations de blé pour s’alimenter. L’augmentation des prix agricoles fragilise aussi des pays pauvres comme le Mozambique, l’Afghanistan ou la Mongolie. Mais ce sont finalement les pays émergents où le pouvoir d’achat a augmenté qui connaissent actuellement l’inflation des produits alimentaires la plus forte, en raison d’une forte demande intérieure. Rappelons que la Chine a dû imposer un contrôle sur les prix des principales denrées de base.

Olivier de Schutter n’est pas le seul à s’inquiéter. De nombreuses ONG, craignent également de nouvelles émeutes de la faim. Pour Jean-Denis Crola, le responsable Alimentation et Agriculture de Oxfam France, « tous les indicateurs sont au rouge. Les émeutes de 2008 peuvent se reproduire car localement, les importateurs ont augmenté leurs prix très rapidement. Et la facture alimentaire des populations pauvres constitue le gros de leur budget ». Alors qu’aux Etats-Unis et en Europe, cette facture représente 10 à 15% de leurs dépenses. Pour les pays émergents comme l’Inde, la Russie et la Chine, cela peut monter jusqu’à 50% et pour les pays africains les plus pauvres, cette facture peut dépasser 75% du budget.

Un élément majeur très rassurant, en revanche, par rapport à la situation de 2008 : le prix du riz reste raisonnable, il est moitié moins élevé que lors de la flambée de 2008. Une bonne nouvelle pour les pays africains qui importent beaucoup de riz asiatique. En outre, les récoltes 2009-2010 ont été bonnes en Afrique subsaharienne.

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