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Les réseaux d’enrôlement de djihadistes pour la Syrie en voie de démantèlement

Le journal Echourouk a révélé, dans son édition de vendredi15 mars courant, que les services de police ont commencé à démanteler des réseaux de recrutement et d’envoi de jeunes tunisiens au djihad en Syrie.

Le travail de ces réseaux est grassement rémunéré, en moyenne 3000 dollars par recrue.

La source indique, sur la foi de rapports étrangers, qu’une vingtaine d’associations de charité et de droits, de députés à l’Assemblée Nationale Constituante (ANC) et d’hommes politiques sont soupçonnés d’être impliqués dans ces réseaux.

A L’issue de l’enquête en cours, des noms de députés et d’hommes politiques devraient être divulgués, laisse entendre le journal.

Echourouk révèle que les services de police ont commencé à approfondir leurs investigations depuis peu, après la disparition de beaucoup d’entraves « politiques  » qui les empêchaient de faire leur travail avec professionnalisme.

La mise à l’écart de politiciens du dossier était est intervenue sous l’effet de pressions intérieures et extérieures ,qui se sont accrues à la suite de la découverte du grand nombre de jeunes Tunisiens engagés dans le djihad en Syrie et surtout dans les rangs de front de la Nosra affilié à Al-Qaida. Les chiffres de l’ONU ont estimé à 40% le taux de Tunisiens enrôlés dans le conflit déclenché dans le pays frère. Les médias tunisiens relatent régulièrement les événements en rapport avec les carnages qui font des victimes tunisiennes(interviews des parents et amis , reportages dans les quartiers où résidaient les victimes etc…). Beaucoup de villes et quartiers sont devenus célèbres par le nombre élevé des djihadistes tombés , généralement par groupes ,au front :Sidi Bouzid ,Khcharma , Le Kram ,Douar Hicher …

Au mois de février dernier ,11 jeunes tunisiens, dont 8 sont originaires de Sidi Bouzid , ont perdu la vie , au cours d’une seule opération militaire ,la fameuse bataille de l’aéroport d’Alep .

Une vidéo a circulé dernièrement montrant une mère tunisienne, dans un aéroport turc en train d’empêcher, avec sa bru, manu militari , son fils de partir au djihad en Syrie . Les parents, qui ont été invités ,sur un plateau de télévision, en Tunisie, ont fait des révélations sur ces réseaux qui agissent au vu et au su de tout le monde , ce qui a laissé les tunisiens bouche bée .

Le journal Echourouk donne une idée sur le mode de fonctionnement de ces réseaux : les recruteurs sont, soit des extrémistes syriens venus spécialement , soit des associations tunisiennes de charité et de droits ; la cible, ce sont des jeunes de condition sociale précaire, et fraîchement convertis aux idées religieuses radicales. Une fois triés, les jeunes sont vite isolés de leur milieu, pour subir un lavage de cerveau. Ensuite, on leur fait miroiter un contrat de travail à l’étranger, en Libye ou dans un pays du Golfe.

Une première étape consiste à les orienter vers des camps d’entraînement à l’extrême sud tunisien , puis en un deuxième temps, en Turquie où ils sont pris en charge par d’autres associations qui les font entrer en Syrie ,après un entraînement militaire sommaire , à l’effet de les conditionner en vue de deux issues fatales : la captivité ou la mort .

Ces mêmes informations révèlent qu’il y a au moins 3 réseaux qui sont impliqués et qui opèrent dans le pays : un dans un gouvernorat du Nord-ouest, l’autre, non loin du Palais de Carthage, en plus de plusieurs associations à caractère humanitaire et caritatif. Ces réseaux reçoivent des sommes énormes d’argent liquide à travers plusieurs postes frontières dont l’Aéroport de Tunis Carthage, pour les besoins de l’enrôlement et des services dispensés aux jeunes recrues (billets d’avion, prise en charge etc…).

Ce qui est important à souligner, dans ce cadre, c’est que la réalité de ces réseaux et le business qui va avec, sont connus des observateurs, et beaucoup de citoyens dont les proches ont été acheminés en Syrie. Les médias syriens n’ont cessé d’éclairer l’opinion publique tunisienne sur cette machine à broyer : des témoignages poignants d’une jeunesse tunisienne désœuvrée qui a pris conscience, après coup, du danger encouru : ils citent des noms, des adresses ,des numéros de téléphone, des immatriculations de voitures , le détail des péripéties … Mais, personne n’est là pour les entendre . Peut-être qu’il y a beaucoup d’argent qui circule, peut-être aussi que ceux qui savent ont peur de dire tout haut ce qu’ils ont dans le cœur .Mais, maintenant que les choses ont l’air de changer, est-ce qu’on va savoir de qui il s’agit et voir des têtes tomber .

Aboussaoud Hmidi

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