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L’Etat a le diable dans sa bourse. Lancera-t-il des « corona bonds » ?

D’une dévastatrice létalité, la pandémie du coronavirus semble s’installer durablement dans l’écrasante majorité des pays de la planète avec des pics variables et dont on craint qu’ils soient sujets à rebondissements. En Tunisie, le fléau est donné pour être à son paroxysme dans à peu près un mois, ce qui ajoute aux frayeurs ambiantes que nourrissent les bilans quotidiens des contaminations toujours en augmentation. Une courbe que le gouvernement s’emploie à maintenir sous contrôle en battant rappel sur rappel pour fédérer les Tunisiens à l’enseigne d’une guerre et d’une union sacrée où tout un chacun aura une mission à remplir.

Il n’est pas uniquement question du coronavirus dans sa dimension épidémique, car ses retombées économiques et sociales vont rythmer la vie des Tunisiens des années et des années durant, a fortiori leur gestion immédiate sous la forme de mesures gouvernementales au profit des entreprises et des citoyens, les premières pour qu’elles soient maintenues           à flot, et les seconds pour qu’ils ne végètent pas dans le besoin. D’autant que selon les conclusions et les prévisions d’un collège d’experts tunisiens, les pertes en termes de PIB sont chiffrées entre 2 et 6 milliards de dinars alors que le taux de chômage oscillera entre 1,83 et 4,15%.

Des « corona bonds » aux couleurs tunisiennes !

De toute évidence, les 2,5 milliards de dinars que le gouvernement dit pouvoir grappiller, sans être la portion congrue, ne suffiront pas à répondre aux besoins déjà exprimés ni ceux qui ne vont pas manquer à l’être. Le gouvernement le sait et demande aux citoyens de mettre la main à la poche et à la pâte. Le secteur bancaire et financier, qui était, au départ, lent à la détente, s’attirant quelques foudres, s’est ressaisi pour enfin décupler la mise. Aura-t-il la ressource et les ressources de répondre aux nouvelles sollicitations que l’on prête à l’Etat de faire à l’endroit des confortables matelas auxquels seraient adossées de nombreuses banques pour ne pas dire toutes ? C’est en tout cas une éventualité sérieusement envisagée par plus d’un économiste sous la forme de lancement d’une souscription à des bons de trésor qu’émettra l’Etat pour gommer un tant soit peu les effets se l’épidémie de Covit -19, une sorte de « corona bond » aux couleurs tunisiennes.

De plus en plus le dos au mur, le gouvernement n’a d’autre choix que de s’attacher à prendre de-ci, de là ce dont il aura besoin autant           que tout ce qui pourrait lui tomber sous la main pour subvenir aux besoins de l’administration, assurer ses mission d’intérêt public, aider les entreprises pour leur éviter de sombrer, et les citoyens pour les garder à l’abri du besoin. D’autant qu’il est sommé, à partir du mois d’avril prochain, de rembourser 11 milliards de dinars de dettes, principal et service de la dette compris. Du reste, il en a fait une obligation imprescriptible et un dogme d’Etat, comme l’avait péremptoirement affirmé le ministre des Finances, Nizar Yaiche, vendredi devant le Parlement en écartant le moindre soupçon de projet de rééchelonnement de la dette tunisienne.

Place donc aux mesures « encore plus douloureuses » que le gouvernement s’apprêtait déjà à prendre avant même l’arrivée en Tunisie de la pandémie du coronavirus, dont les effets, disent les économistes et les experts financiers tunisiens, seront très graves sur l’économie nationale, qui se détériore depuis plus de dix ans. A un point tel que l’’Union européenne, partie prenante dans plus de 60 % du volume du commerce tunisien, représentant 74,5 % de toutes les exportations tunisiennes et 55,7 % de toutes ses importations, a , elle aussi, et plus gravement encore , maille à partir avec le Covit-19, qui ravage les 3 principaux partenaire commerciaux de la Tunisie, à savoir la France, l’Italie et l’Espagne. Sans compter le fait que le nombre des entreprises européennes en Tunisie dépasse les 3 000, qui emploient environ 300 000 Tunisiens et représentent plus de la moitié des investissements directs étrangers.

L’ancien ministre Mohsen Hassan affirme, dans une déclaration au site MBS News, que cette situation aura des répercussions négatives sur plusieurs secteurs du pays, notamment ceux à caractère commercial et touristique, et les transports aérien et maritime, prévoyant que le taux de croissance en Tunisie diminuera d’un point entier, pour atteindre environ 0,5 %, alors qu’il était de l’ordre de 1,5 %.

Le secteur du tourisme le plus touché

Le secteur du tourisme figure en tête des secteurs les plus touchés par la propagation du coronavirus suite à l’arrêt du trafic aérien et maritime et l’interruption des vols avec tous les pays du monde afin d’éviter le rouleau compresseur de l’épidémie dans le pays.

Dans ce contexte, le président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie, Khaled Fakhfakh a assuré à « Spoutnik », que le secteur a été totalement touché par cette situation épidémique, après l’annulation de plus de 80 % des réservations d’hôtels, ainsi que la suspension de la saison de la Omra, qui a également impacté les agences de voyage en Tunisie.

Il a indiqué que la situation va continuer telle quelle, en particulier sur les marchés traditionnels de la Tunisie, tels que la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, qui connaissent une grave propagation du virus, et aura de graves répercussions sur l’activité touristique en Tunisie, qui sera inévitablement menacée d’effondrement.

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