AccueilLa UNEL’Europe durcit sa politique migratoire. Quel statut pour la Tunisie ?

L’Europe durcit sa politique migratoire. Quel statut pour la Tunisie ?

Les dirigeants européens se félicitent du durcissement des politiques migratoires, mais de plus en plus de personnes meurent au cours des périlleuses traversées en mer.
Des enfants morts dans la Manche. En Tunisie, les morgues remplies de migrants atteignent leur capacité maximale. À Chypre, la police patrouille au large de la côte orientale de l’île pour contrecarrer les embarcations chargées de réfugiés syriens. À l’approche des élections européennes de juin, ces scènes de désespoir et de tragédie compliquent les efforts visant à ouvrir un nouveau chapitre de la politique migratoire de l’Europe. Alors que l’Union européenne et les pays de l’Europe des 27 adoptent des mesures plus strictes à l’égard des migrants, les responsables politiques concentrent leur discours sur la nécessité de lutter contre la traite des êtres humains et le trafic de migrants, plutôt que sur les drames humains qui se déroulent en mer.

Depuis des années, les organisations de défense des droits de l’homme mettent en garde contre le fait que le durcissement des politiques et la répression policière ne dissuadent pas les migrations, mais poussent des personnes désespérées à tenter des traversées périlleuses sur des eaux traîtresses, mettant leur vie en danger. Des milliers de personnes ont payé de leur vie.

Mardi, les garde-côtes tunisiens ont récupéré 19 corps près d’une partie de la côte du pays connue pour être le principal point de départ des embarcations à destination de l’Italie. Par ailleurs, cinq passeurs ont été arrêtés pour trafic d’êtres humains, ont indiqué les autorités. La Tunisie a déjà intercepté environ 21 000 migrants qui tentaient de traverser la mer pour se rendre en Europe cette année.

En Tunisie, les accusations de trafic d’êtres humains sont passibles d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 20 ans.

Les périlleux voyages en mer effectués par des personnes sont depuis longtemps un sujet politique brûlant en Europe. Nombreux sont ceux qui fuient les conflits, la pauvreté ou les persécutions en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie, dans l’espoir d’une vie meilleure sur les côtes européennes.

Les législateurs ont de plus en plus adopté des politiques visant à dissuader, détenir et expulser les migrants, sous l’impulsion de politiciens d’extrême droite qui affirment de plus en plus que les migrations constituent une menace pour la sécurité nationale.
Les gouvernements ont remanié leurs propres politiques migratoires et conclu de nouveaux accords avec les pays voisins pour empêcher les tentatives de traversée, souligne l’Associated Presse relayée par Toronto Star. Les législateurs de l’Union européenne ont adopté une série de nouvelles lois sur l’immigration au début du mois afin de partager la responsabilité des personnes qui se réinstallent sur le continent et d’accélérer les expulsions de celles qui sont jugées inaptes à rester.

L’accord UE-Tunisie, un modèle pour d’autres pays

Au cours de l’année écoulée, l’Union européenne a promis des milliards de dollars à des pays tels que la Tunisie, la Mauritanie et l’Égypte afin de leur fournir une aide gouvernementale générale, des services aux migrants et des patrouilles frontalières.
Dans le cadre d’accords que les dirigeants européens ont salués comme un « modèle » pour d’autres pays, la Tunisie et l’UE ont conclu un accord de 1,1 milliard de dollars en juillet dernier, qui comprend le financement de l’aide à l’immigration et des patrouilles frontalières. La majorité des fonds n’ont pas encore été versés et dépendent de l’accord que le pays aura conclu avec le Fonds monétaire international sur un plan de sauvetage qui est dans l’impasse.

Mario Savina, chercheur sur l’Afrique du Nord à l’Université Sapienza de Rome et analyste à l’OSMED Istituto S. Pio V., a déclaré à The Media Line que les accords entre les deux pays s’inscrivaient dans le cadre d’un effort visant à convaincre la Tunisie de sévir contre l’immigration irrégulière vers l’Italie.

 Fabiani a précisé que ces accords visaient à renforcer la perception selon laquelle l’Italie est disposée à coopérer avec la Tunisie tant que les Tunisiens continuent à soutenir l’Italie en matière d’immigration. « Pour la première fois, la droite italienne a compris que la migration est un problème complexe qui mérite une solution multidimensionnelle », a-t-il déclaré.

Selon  Fabiani, cette approche manque à la fois d’un plan convaincant et de mesures de soutien et de ressources suffisantes. « Il y a une grande naïveté derrière cette approche », a-t-il déclaré. Les dirigeants européens se félicitent de politiques migratoires plus strictes, mais de plus en plus de personnes meurent lors de traversées maritimes périlleuses.
Toutefois, l’efficacité de la dissuasion en tant que politique fait l’objet d’un débat. Le nombre de migrants et de réfugiés arrivant en Europe sans autorisation a augmenté depuis 2020, année où moins de 96 000 personnes sont arrivées par la mer. Ce nombre a augmenté régulièrement jusqu’à l’année dernière, où plus de 270 000 personnes sont arrivées par la mer, selon l’Agence des Nations unies pour les réfugiés.

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